Le ministère de l’Économie aurait enterré un rapport préconisant une énorme baisse des péages d’autoroute, 60 % ! C’est une des préconisations de l’Inspection des Finances révélées par Le Canard Enchaîné face aux superprofits des concessionnaires.
La boulette
Il y a ainsi parfois – espérons-le ! – de grandes idées et d’autres qui n’auraient pas dû dépasser le stade de la réflexion approfondie d’éminents fonctionnaires. C’est le cas de ce rapport, commandé par l’État lui-même en 2020, qui préconise notamment une baisse des tarifs des péages d’autoroute de 60 %. ! Un rapport, pondu par l’Inspection générale des finances, et le service d’inspection du ministère de l’Écologie, en écho aux « sur-profits » réalisés par les sociétés concessionnaires, à l’époque le « sur-profit » était à la mode. Un rapport qui aurait été promptement enterré par le ministère de l’Économie selon Le Canard Enchaîné.
Les autoroutes trop rentables
Ce rapport disséqué par le Volatile indique que les sociétés d’autoroutes affichent une rentabilité de 12 %, beaucoup plus que ce qui avait été prévu lors de la signature des contrats de concessions en 2006, 7,67 %. D’où sa principale préconisation, baisser les tarifs des péages de quasiment 60 % sur deux-tiers du réseau, ce qui représenterait presque 40 euros d’économie pour un Paris-Marseille. Autres recommandations du rapport, un prélèvement de l’excédent par l’État jusqu’à la fin des concessions en 2031 ou 2036, permettant d’engranger 55,4 milliards d’euros, ou anticiper la fin de ces concessions en 2026.
Contrats blindés
Des scénarios séduisant pour l’automobiliste mais, juridiquement impossible à mettre en place avant que les concessions expirent. D’une part, parce qu’elles ont signé à l’origine des contrats en béton, de l’autre parce que le ministère de l’Économie ne peut contraindre les sociétés d’autoroute à baisser leurs tarifs. La seule issue « légalement envisageable » serait d’anticiper la fin de ces concessions, mais cela coûterait une fortune à l’État. Donc, il faudra se contenter, d’attendre leur renégociation dans quelques années et des débat politiques qui s’enflamment déjà.