Le constructeur aux anneaux prépare le renouvellement de sa berline A4 qui ne s’appellera plus A4. Et ce ne sera pas le seul modèle à demander un changement d’identité. De gros changements se préparent en coulisse.
Audi avait un plan clair, baptisé Vorsprung 2030. Parmi la myriade d’objectifs fixés par la direction actuelle, figure la volonté de vendre trois millions de voitures par an d’ici 2030 en Europe. Trois millions, c’est presque le double du volume annuel réalisé actuellement par Audi. Pour y parvenir, la logique voudrait que le constructeur aux anneaux produise plus de véhicules compacts et destinés aux flottes, entreprises et particuliers à la recherche du « premium accessible ». Mais
Audi prend en fait le chemin totalement opposé : une montée en gamme qui va se traduire par une grande évolution de modèles actuels.
Une histoire de pairs et impairs
Il ne faudra plus dire A4 Avant, mais A5 Avant© CarPix
Nous sommes en mesure de confirmer qu’Audi va chambouler son catalogue. Le renouvellement de l’A4 Avant, que vous avez sous les yeux, passer du « 4 » au « 5 ». L’Audi A4 Avant deviendra en fait A5 Avant. Une logique presque imparable puisque l’A5 Sportback se vendait globalement mieux que l’A4 berline sur des segments proches. Plus généralement, toutes les électriques auront des nombres pairs (Q4, Q6 e-tron, Q8, A6 e-tron, future A8 électrique) quand les véhicules électrifiés (hybrides) seront symbolisés par des chiffres impairs : A1, A3, Q3, A5, Q5, A7 et Q7. Notez au passage que l’Audi A6 telle que vous l’avez connue n’existera plus. L’A6 Avant deviendra A7, laissant la place pour la future A6 e-tron et sa déclinaison break, déjà annoncées par des concepts. Le découpage actuel A4/A5 tiendra donc jusqu’en 2024, avant que les deux gammes ne fusionnent en A5. Les versions coupés des A5 et A7 devraient en revanche passer à la trappe.
Quid des Audi compactes ?
Audi suit finalement Mercedes en se tournant fortement vers le haut de gamme et le luxe, au détriment des modèles compacts et plus accessibles. Une stratégie qui pourrait s’avérer dangereuse pour certains analystes si les volumes dégringolent trop. Mais en France, Audi est plutôt lucide sur le fait que l’électrification massive entraînera une baisse des ventes à l’horizon 2030. L’idée est donc de compenser cela avec des voitures plus chères et placées plus haut dans la hiérarchie.
Mais alors, que faire des « petites » Audi ? L’A1 et le Q2 sont déjà condamnées, même si Audi devrait maintenir les commandes jusqu’en 2024 avec un arrêt de production en 2025. Le constructeur aux anneaux a également prévu de produire une A3 électrique, mais elle pourrait arriver très tardivement. Au moins après la sortie de la plateforme MEB+ au sein du groupe Volkswagen, en 2026. D’ici là, A3/Q3 resteront donc partiellement thermiques pour cohabiter avec les pures électriques haut de gamme, sur des plateformes telles que la PPE, permettant de bénéficier des batteries 800V.
Toutes ces restructurations auront également des effets sur le réseau de concessionnaires : Audi France confirme qu’ils seront moins nombreux à l’avenir. Actuellement, on recense environ 145 points de ventes Audi dans l’Hexagone.
