Oubliez un instant que cette réplique d’Aston Martin DB5 a été construite pour les cascades du dernier James Bond ‘Mourir peut attendre’ et considérez simplement qu’il s’agit de la plus pure, la plus excitante et la nouveauté la plus rafraîchissante que nous essaierons cette année à EVO.
Une DB5 très spéciale
Mais comment ça ? Pour commencer, elle ne pèse que 1 000 kg, c’est une pure propulsion et elle possède une boîte manuelle 6 rapports et un différentiel à glissement limité. Sous le capot on trouve un 6 cylindres en ligne atmosphérique d’environ 350 ch, elle repose sur des pneus de taille modeste et ne prétend pas claquer des temps fulgurants, ni déployer des tonnes d’appui aérodynamique. Et surtout, absolument aucune aide ou assistance électronique ne viendra suppléer le pilote. Cela paraît trop beau pour être vrai. Et d’une certaine façon, ça l’est puisque cette réplique de DB5 n’existe que pour le cinéma. Mais pourtant nous sommes bien sur la piste d’essai d’Aston Martin avec la permission d’y aller sans retenue !
Le châssis tubulaire sous ces panneaux a été construit en fonction des dimensions de voies et d’empattement de la DB5 originelle tandis que les points d’ancrage du moteur et de la boîte furent repris de la voiture qui a donné son moteur. Les gens d’Aston veulent rester discrets sur la provenance du bloc mais ils concèdent cependant que la liste de 6 cylindres en ligne récents de cette puissance est assez réduite.
Un moteur de M3
Bref, le choix d’utiliser un moteur de M3 E46 a également été motivé par le fait que sa sonorité est proche du 6 cylindres de Tadek Marek et que sa disposition longitudinale dans la baie moteur est similaire. Il existe d’autres moteurs plus récents mais la complexité de leur électronique laissait présager une intégration compliquée, ils ont donc préféré la simplicité et l’adaptabilité.
Elle fait tout ce qu’on lui demande cette « DB5 »
De visu, difficile de voir qu’il ne s’agit que d’une réplique tant les formes et la finition sont parfaites. Il faut ouvrir la porte pour découvrir sa vraie nature. Baquets, arceau, combiné rudimentaire, frein à main hydraulique dénotent à côté du volant en bois d’époque. Dès que l’on démarre le moteur, on ressent la solidité de l’ensemble. Le pommeau de vitesse provient d’une E46 tandis que le S54 de chez BMW M se montre vif et particulièrement sonore. Ce mélange épique d’esprit britannique des sixties et de caractère bavarois des années 90 est particulièrement savoureux.
Au volant
La direction est très assistée et demande des gestes assez calmes. Le volant en bois réclame aussi un temps d’adaptation d’autant qu’un engin de 350 ch et seulement une tonne ne peut pas être paresseux. Surtout lorsqu’il repose sur d’étroites gommes Avon de voitures de course historique (dessin ancien mais mélange de gomme moderne) au grip plutôt modeste.
Pas besoin de la forcer pour rouler par les portières, elle se plaît dans cette attitude et glisse à la demande. On s’en doutait un peu quand on sait qu’elle est généralement confiée au champion de rallyes et doublure de 007, Mark Higgins. La précision et le contrôle qu’elle permet sont vraiment surprenants, ceci est à mettre au crédit de la suspension qui utilise des ressorts/amortisseurs développés par Prodrive pour le rallycross. Son équilibre brillant et l’absence d’inertie dans ses réactions donnent confiance au point d’arriver à faire ce que l’on veut d’elle.
Malheureusement, cette auto n’est pas homologuée pour la route (elle le pourrait sans trop de travail parait-il) mais elle possède incontestablement l’étoffe d’une GT sportive sensationnelle. Pour bien comprendre, dites-vous qu’elle pèse 500 kg de moins que la M3 E46 donneuse (que l’on adore à EVO), ce qui la place face à une Porsche 911 GT3 Type 991 en termes de rapport poids/puissance.