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Audi activesphere (2023). À bord du concept de crossover pick-up sans écrans

Pensée comme une trilogie au départ, la série des concepts Audi arborant le suffixe « sphere » accueille finalement un quatrième épisode. L'argus a pu monter à bord de cet activesphere, un SUV-coupé capable de se changer en pick-up et dont la planche de bord se dispense d’écran géant.

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L’argus a pu prendre place à bord du concept Audi activesphere et rencontrer le responsable de son design, le Français Charles Lefranc.

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Au fil des années, les écrans n’ont cessé de prendre de l’importance dans nos automobiles. Au point d’occuper presque toute la surface de la planche de bord sur certains modèles, en particulier dans la gamme Mercedes. Mais cette tendance n’a pas forcément vocation à durer. Plusieurs études de style récentes ont choisi d’en prendre le contre-pied, à l’image des Dacia Manifesto et Citroën Oli. Même s’il évolue dans un registre quasi opposé, avec ses 4,98 m de long et un positionnement résolument haut de gamme, le concept Audi activesphere fait à son tour la chasse aux dalles numériques XXL. L’argus a pu s’installer à son bord, en studio, et rencontrer le responsable de son design, Charles Lefranc, un Français expatrié aux États-Unis.

Du verre jusqu'à la calandre

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Le grand pare-brise et la calandre vitrée de ce concept activesphere offrent un point de vue inhabituel sur la route.

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Le Français Charles Lefranc dirige le bureau de design américain d'Audi, basé à Malibu, en Californie.

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En prenant place dans le siège conducteur, on est d’abord surpris par la vision hors normes vers l’avant qui s’offre à nous. Le pare-brise affiche des dimensions impressionnantes, et il n’y a aucune tablette perchée en hauteur pour vous boucher la vue. Un peu plus bas, une petite fenêtre permet même d’observer la route de manière inhabituelle. En réalité, il s’agit de la calandre single frame, qui n’a plus de refroidissement à assurer sur ce modèle 100 % électrique. L’équipe de Charles Lefranc, basée à Malibu, en Californie, a ainsi pris le parti de la fabriquer dans un verre spécial qui paraît transparent dedans et opaque dehors. Le bas des portières est également vitré, un peu comme sur une McLaren Senna. Le but était notamment d’obtenir une visibilité optimale lors des hypothétiques escapades en tout-terrain de ce crossover pensé pour pouvoir s’éloigner facilement du bitume.

Minority Report s'invite à bord

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L'instrumentation physique a pratiquement disparu. Seul subsiste un mini-écran au centre de la planche de bord. Audi

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Pour régler la température, il suffit de manipuler ces hologrammes… du moins en théorie. Audi

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La réalité augmentée permet d'afficher des images en relief, comme on peut le voir dans certains films de science-fiction. Audi

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Ces lunettes de réalité augmentée sont bien plus confortables qu'un casque de réalité virtuelle, mais elles demeurent incompatibles avec des lunettes de vue classiques. Audi

L’absence d’écran géant répond, elle, à une autre volonté. « On voulait laisser le design s’exprimer sans avoir ces panneaux digitaux qui vous envahissent » explique Charles Lefranc, directeur du studio de design américain d’Audi.

On est tellement dans une tendance à mettre des écrans partout qu’on s’est dit qu’il y avait peut-être une alternative. Je m’imagine toujours dans mon living-room. La télé, c’est maintenant un objet que tout le monde essaie de calfeutrer, d’intégrer. 

Mais, contrairement à Dacia ou à Citroën, Audi n’a pas misé sur le smartphone pour compenser cette quasi-disparition des dalles numériques. La marque a préféré une solution plus digne d’un film de science-fiction, comme Minority Report : équiper le conducteur et les passagers de lunettes de réalité augmentée. Plus compactes et confortables qu’un casque de réalité virtuelle, elles sont capables de faire apparaître différentes images à la manière d’hologrammes, sans vous couper du monde extérieur. Nous avons ainsi pu voir s’afficher une carte en relief, des informations chiffrées et même des molettes de réglage de la climatisation. Sur ce démonstrateur, ces dernières n’étaient toutefois pas fonctionnelles, alors qu’elles sont bien pensées pour remplacer les boutons physiques à terme.

Une planche de bord rétractable

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Lorsque la conduite autonome est activée, le volant, les pédales et la planche de bord se rétractent.

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Si le conducteur veut prendre les commandes, il garde la possibilité de le faire dans ce concept.

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Il y a donc du chemin à parcourir avant de voir débarquer une telle technologie en série. Et il faudra aussi parvenir à convaincre les acheteurs de porter en permanence ces lunettes de réalité mixte. Un minuscule écran reste cependant présent pour indiquer la vitesse et les indications les plus cruciales aux réfractaires. L’autre aspect qui paraît bien éloigné de la production pour l’instant, c’est la conduite autonome de niveau 4. Comme sur les concepts skysphere, grandsphere et urbansphere, le volant, les pédales et la planche de bord peuvent se rétracter dans ce cas. De quoi dégager encore plus le champ de vision vers l’avant ! Mais on sait que de nombreux obstacles techniques et réglementaires empêchent encore les constructeurs de concrétiser ce genre d’idées. En prime, sur cette étude de style, la cinématique adoptée impose de prendre garde à ses genoux lorsque le volant se replie dans le plancher ! Mes grandes jambes se sont également senties un peu à l’étroit aux places arrière, malgré l’empattement de 2,97 m proche de celui de la limousine A8. Il n’y toutefois pas de quoi se formaliser, car aucune commercialisation n’est envisagée.

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Une carrosserie deux-en-un

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La poupe fuyante de cette étude peut l'apparenter à la catégorie des SUV-coupés, mais elle est capable de se transformer.

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En mode pick-up, la benne n'est pas très longue, mais elle peut suffire à emporter plus facilement des VTT.

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Comme ces trois prédécesseurs, cet activesphere n’a en effet rien d’un modèle de série un peu déguisé. Il s’agit bien d’un authentique concept-car, qui donne des pistes encore assez vagues sur le futur plus ou moins proche de la marque aux anneaux. Y compris à l’extérieur, même si la poupe fuyante peut faire penser à celle d’un SUV-coupé, un type de carrosserie très en vogue. Dans la série « sphere », c’est ainsi la première fois qu’on retrouve un look de crossover, bien adapté aux attentes actuelles des acheteurs. L’Audi skysphere prenait pour sa part la forme d’un imposant roadster, la grandsphere celle d’une berline, tandis que l’urbansphere jouait les monospaces de grand luxe. Cela explique d’ailleurs en partie pourquoi la trilogie initialement envisagée se voit complétée d’un quatrième opus.

Comme on est basés à Malibu, les activités extérieures telles que le VTT ou le surf sont ici très importantes, raconte Charles Lefranc. Pour nous, c’est un attribut qui est très cher à Audi depuis longtemps et qui avait besoin d’être remis au goût du jour, de manière toujours très premium.

L’équipe de design voulait ainsi qu’il soit possible d’emporter des vélos de manière très discrète, sans accessoires extérieurs ni démontages fastidieux. Elle a pour cela imaginé une possibilité de métamorphoser ce crossover en pick-up grâce à une lunette arrière mobile et à un coffre doté d’une ridelle. Une transformation qualifiée de « James Bond effect » par Charles Lefranc. Même lorsque le véhicule est utilisé de cette manière, une petite cloison commandée électriquement permet toujours d’isoler l’habitacle du froid et des projections d’eau, de boue ou de neige. Un porte-skis est par ailleurs intégré au centre de la structure de toit, de façon quasi invisible.

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Le Dakar en version civilisée

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Comme c'est déjà le cas sur divers modèles de série, tel le break Allroad dans la famille A6, la garde au sol peut varier.

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Perchée sur de grandes roues de 22 pouces chaussées de pneus Pirelli à flancs hauts, la silhouette peut aussi faire penser aux prototypes RS Q e-Tron employés en rallye-raid, notamment au Dakar. Au début de son travail l’équipe de design a d’ailleurs utilisé le châssis de l’un de ses buggys, en cherchant à garder environ 20 % de ses capacités de franchissement.

L’idée était de ne pas avoir besoin de mettre les chaînes quand on arrive en montagne et que c’est enneigé, de ne pas être bloqué par une route en gravier, précise Charles Lefranc.

Hors du bitume, la garde au sol peut ainsi être relevée de 40 mm, comme sur le break Allroad, alors que les angles d’attaque et de fuite ont été travaillés. Si le bas du véhicule est résolument baroudeur, la partie réellement métallique de la carrosserie fait davantage la chasse aux lignes superflues. Les flancs sont plutôt sobres, les phares sont réduits à leur plus simple expression, et la vraie-fausse calandre ne cherche pas à s’éclairer. Quant au pavillon qui dessine une arche, il n’est pas sans évoquer d’autres productions Audi, à commencer par la lignée des coupés TT.

Un avant-goût technique du futur Q6 e-tron

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Le premier modèle Audi basé sur la nouvelle plate-forme PPE sera un SUV au format proche du Q5, le Q6 e-tron. Il devrait être dévoilé fin 2023.

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Annoncée par ce concept, la routière A6 e-tron reposera également sur ces soubassements. Prévue pour 2024, elle sera déclinée en berline et en break.

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Le Q6 e-tron aura un cousin chez Porsche : la deuxième génération de Macan, qui sera présentée fin 2023 elle aussi. Mais les deux garderont de nombreuses différences.

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Techniquement, la marque a plutôt voulu rattacher ce concept à ses prochaines nouveautés électriques : le SUV familial Q6 e-tron, qui sera présenté en fin d’année, et la routière A6 e-tron, dont la sortie est annoncée pour 2024. D’après le discours officiel, l’activesphere serait ainsi construit sur la future plate-forme PPE, qui servira aussi à Porsche pour le Macan deuxième du nom. En théorie, cette étude serait dotée d’une grosse batterie de 100 kWh, capable de lui offrir 600 km d’autonomie. Cette base le permettant réellement, l’activesphere accepterait une recharge en 800 V avec une puissance allant jusqu’à 270 kW. De quoi récupérer, en 10 minutes seulement, assez d’énergie pour parcourir plus de 300 km. Du moins dans des conditions optimales. Les deux moteurs électriques développeraient pour leur part 325 kW, soit environ 442 ch, pour un couple de 720 Nm. Cela suffirait pour passer de 0 à 100 km/h en 4,9 s. On peut s’attendre à retrouver une bonne partie de ces chiffres sur les Q6 ou A6 e-tron. Mais ces deux véhicules de série ne partageront guère d’autres points avec cette étude de style, qui annonce un futur plus éloigné. Ne comptez donc pas voir de sitôt les écrans diminuer de taille chez le constructeur aux anneaux…

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