Certains d’entre vous ont peut-être remarqué que les cours du pétrole sont en forte baisse depuis quelques jours. A quoi cela est-il dû et quelles peuvent être les conséquences à court terme ? Les réponses d’Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP).
Le baril de pétrole américain (WTI) remonte quelque peu la pente après avoir fortement chuté et être tombé assez nettement en dessous de la barre des 70 $ ces derniers jours. La référence européenne, le pétrole Brent, a suivi la même trajectoire. Dans l’ensemble, cela reste faible et on n’avait pas vu des prix aussi bas depuis une petite dizaine de mois. Comment cela se fait-il et cela va-t-il avoir des incidences sur les tarifs à la pompe ? Nous avons interrogé le président de l’UFIP, Olivier Gantois, pour y voir plus clair.
Le cours du baril de pétrole « ne peut être influencé que par des événements géopolitiques majeurs »
Déjà, notre interlocuteur a tenu à souligner le fait que le prix du baril de pétrole « ne peut être influencé que par des événements géopolitiques majeurs ». Il est toujours important de le préciser, ce n’est pas parce qu’il y a une crise politique en ce moment en France que cela va avoir un quelconque impact sur le cours de l’or noir. Et en l’occurrence, l’épisode qui a son importance dans le cas présent, c’est la faillite de la Silicon Valley Bank en Californie. Des répercussions, cette dernière a déjà pu en avoir, ailleurs aux Etats-Unis ou, plus proche de chez nous, en Suisse, où la deuxième banque nationale vient d’être sauvée de justesse. Ces différents épisodes ont « rendu les marchés pétroliers nerveux et inquiets », explique Olivier Gantois. « Et c’est pour ça que, alors que ça faisait à-peu-près 3 mois qu’on était sur une sorte de plateau avec des prix entre 80 et 85 $ par baril, on a décroché. Et en début de semaine, on est tombé à 71 $ ».
Les prix à la pompe ont déjà baissé et pourraient baisser encore plus
Mais maintenant, place à la question que tout le monde se pose : ce décrochage va-t-il se ressentir à la pompe ? Oui, comme le souligne Olivier Gantois : « ce qui va se passer, c’est vous aurez une répercussion quasi-mécanique de la baisse du brut sur la baisse des prix européens, sans-plomb et gazole. Ils ont baissé, d’ailleurs, déjà, de la même façon. Donc vous aurez une baisse des prix à la pompe ».
Et, bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des Français, elle pourrait être un peu plus forte dans les prochains jours. « C’est possible parce que, là, ce qu’on avait vu à la pompe, c’était 2-3 centimes. Or, le brut a baissé plus que ça. Donc c’est pas impossible qu’on ait encore une baisse ».