Lancia

Ces occasions oubliées qu'on achète encore à prix "normal" : la Lancia Delta 3

Pour ce nouvel épisode des occasions oubliées qu'on achète encore à prix "normal", on s'intéresse à une italienne qui a complètement disparu des radars : la Lancia Delta de 3e génération. Qui se souvient de cette très grande compacte ? Qui y pense au moment d'acheter une occasion ? Plus personne, ce qui fait que ses cotes sont au ras des pâquerettes...

Pour beaucoup d’aficionados, la Lancia Delta, c’est la première génération (79-93), et sa version fer de lance la HF Integrale, une bête de rallye, multiple victorieuse du championnat du Monde à la fin des années 80.

Commercialement, les versions civiles se sont dès lors très bien vendues, y compris avec les moteurs les plus classiques. En tout, 480 000 exemplaires. La seconde génération de Delta (93-2000) a été déjà bien plus discrète, mais a aussi fait son bonhomme de chemin (mais 139 000 ventes seulement).

La troisième génération, sortie en 2008, n’a pas vraiment fait d’étincelles (115 000 exemplaires), et encore moins en France, se vendant surtout dans son pays d’origine. Il faut dire que par rapport à la seconde génération, elle change de camp, passant d’une petite compacte (la Delta 2 mesurait 4,01 m) à une immense compacte flirtant avec les berlines familiales, du long de ses 4,52 m. Une telle inflation dans les mensurations ne s’était jamais vue entre deux générations.

Elle devient du coup évidemment plus spacieuse, mais se veut aussi plus luxueuse, bien mieux équipée, motorisée, bref, plus statutaire. Et c’est réussi.

Cette grande compacte de 4,52 m n'est pas mal dessinée, elle a même une certaine élégance.

Cette grande compacte de 4,52 m n’est pas mal dessinée, elle a même une certaine élégance.

De 3/4 arrière, un dirait une Ypsilon étirée. Elle est disponible avec un toit noir contrasté.

De 3/4 arrière, un dirait une Ypsilon étirée. Elle est disponible avec un toit noir contrasté.

Des prestations pas ridicules

Carrosserie bi-ton, cuirs de qualité ou sellerie en alcantara, matériaux de belle facture sur la planche de bord sont dignes de la marque. Et si quelques assemblages sont encore moyens, la Delta 3 présente vraiment bien. Son habitabilité arrière est intéressante, du fait de sa grande longueur, et elle dispose d’une banquette coulissante aux dossiers inclinables, qui permet de faire varier la taille du coffre de 380 litres jusqu’à 465 litres.

L'habitacle, souvent tendu de cuir ou d'alcantara, est assez luxueux et bien équipé.

L’habitacle, souvent tendu de cuir ou d’alcantara, est assez luxueux et bien équipé.

Et pour l’époque, sa dotation en équipement est intéressante : clim’ auto, navigation, avec écran de 6,5 pouces, parking automatique, mais aussi suspension pilotée, direction active, aide au maintien dans la voie, blocage de différentiel électronique, transfert de couple à la roue qui a le plus d’adhérence, etc.

Sous son capot, on trouve des motorisations du groupe Fiat, évidemment. En diesel , le 1.6 Multijet en 105 ou 120 ch, un 2.0 MJT de 165 ch, et un très puissant 1.9 MJT twinturbo de 190 ch et 400 Nm de couple, un des plus puissants diesels monté sur une compacte à l’époque.

En essence, un trouve un 1.4 T-Jet 120 ou 150 ch, un 1.4 Multi-Air 140 ch, mais aussi un 1.8 T-Jet 200 ch BVA, présentant lui aussi une puissance confortable et des performances élevées (230 km/h en vitesse de pointe et un 0 à 100 en 7,4 s.).

Une auto luxueuse donc, vendue assez cher (à l’époque toujours, les références sont différences aujourd’hui), soit entre 21 000 € en entrée de gamme et 38 000 € en haut de gamme suréquipé.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Des cotes au plus bas, et loin de celles d’une A3 ou même d’une Golf

S’étant mal vendue, et ne bénéficiant pas de l’image de marque de ses concurrentes allemandes de l’époque (Audi A3, Mercedes Classe A, BMW Série 1), la Delta 3 a vu ses valeurs en occasion s’effondrer très rapidement.

Et aujourd’hui, de très belles affaires sont à faire. Malheureusement, les versions essence sont rares, mais on en trouve quelques-unes. Ce n’est pas avec elles qu’on trouvera les meilleurs plans cependant…

En essence, les prix sont plus haut qu’en diesel, certes, mais moins que ceux des concurrentes.

En effet, les versions 1.4 T-Jet 120 ou 150 ch, année 2008/2009, se trouvent autour de 5 000 € pour 190 000 km. Cela dit, pour une Golf de même année, en TSI 160 ch, il faut poser sur la table au minimum 8 000 €, mais pour un peu moins de km au compteur (155 000).

Pour un modèle 1.8 T-Jet 200 ch, de 2011/2012, il faut compter entre 9 000 € et 12 000 € selon le kilométrage (entre 110 000 et 190 000 km). Dans le même temps, une Audi A3 1.8 TFSI 160 ou 2.0 TFSI 200 de 2011 cotera plutôt entre 12 000 € et 15 000 €, voire 17 000 € pour moins de 100 000 km.

De très très bonnes affaires en diesel

Les bonnes affaires sont plutôt à chercher du côté des diesels. En effet, on peut trouver des modèles en état correct, affichant un peu plus de 200 000 km, année 2008 à 2010, en version 1.6 MJT 120, autour de 3 000 €. Et même moins, mais l’état global s’en ressent, et les kilométrages dépassent alors les 250 000 km. Pour 4 000 €, on peut dénicher un modèle 2011, qui sera donc en vignette Crit’Air 2.

Un 2.0 Multijet 165 se trouve à partir de 4 500 € pour 190 000 km et millésime 2012. Il y a bien sûr des différences de cotes entre les entrées de gamme Oro/Silver et les haut de gamme Di Lusso/Gold/Platinum ou très haut de gamme Executive, mais tant que cela avec les années. Il ne faut donc pas hésiter à privilégier les modèles les mieux équipés.

On trouve en diesel des prix très très bas. Avec des kilométrages élevés certes, mais qui ne doivent pas faire peur, car les blocs MJT sont très fiables.

En face de la Delta, une Audi A3 TDI 140 de 2008/2009, affichant 240 000 km en moyenne, vous coûterait minimum 5 000 € ! Une BMW Série 1 116d/118d quant à elle imposerait 4 500 € pour 240 000 km et plutôt 5 500 € pour 200 000 km.

Même une Golf de 2008/2009, autour de 200 000 km, sera affichée 4 000 €, et elle sera dotée d’un 1.9 TDI de 105 ch seulement. Pour un 2.0 TDI 110 de moins de 200 000 km, comptez minimum 6 000 € pour un modèle en bon état et correctement équipé en finition Confortline.

C’est donc quoi qu’il en soit presque 50 % plus cher à prestations équivalentes par rapport à la Delta.

Si l’on s’intéresse à un modèle diesel plus récent et en excellent état et finition haute, on trouve des Delta 1.6 MJT 120 Oro ou Platinum de 2010/2011, moins de 80 000 km, pour 10 000 €.

Côté A3, pour l’équivalent, il faudra sortir entre 13 000 € et 15 000 €. Pour une Série 1, entre 11 000 € et 14 000 €, et même pour une Golf, il ne faut pas espérer moins de 11 000 € et plutôt 12 000 € en moyenne.

Là encore, la Delta représente une sacrée affaire dans cette catégorie de compacte “premium”. Même la plus généraliste Golf vous imposera un surcoût de 25 % minimum.

LE BILAN

Sans parler des considérations esthétiques (et la Delta n’est clairement pas la plus moche des compactes du plateau de l’époque), la compacte italienne à tendance premium, complètement tombée dans l’oubli, n’est pourtant pas dénuée d’intérêt. Ses prestations ne sont pas ridicules, encore aujourd’hui, ses motorisations variées et puissantes pour certaines, son équipement riche et luxueux pour l’époque.

Et son principal intérêt sera évidemment ses tarifs en occasion aujourd’hui. Ils sont bien inférieurs à ceux des modèles premium de l’époque, et même de la compacte star des années 2008-2012 : la Golf. Il n’est pas impossible de gagner jusqu’à 50 % grâce à ses décotes faramineuses, et au moins 25 %. A réfléchir, donc…

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