En débat dans l’Union Européenne sous la pression de l’Allemagne, l’e-fuel se veut comme un carburant alternatif pour voitures thermiques.
Cette semaine, l’Union Européenne s’écharpe pour l’interdiction de la vente des voitures thermiques en 2035. Car une minorité, formée par l’Allemagne, la Pologne ou encore la Bulgarie, vient s’opposer à la décision pourtant actée par le Conseil Européen et le Parlement. Elle ne demandait un dernier vote pour son application dans le plan de réduction des émissions à effet de serre de 55%, nommé “Fit for 55”. En discussions actuellement en coulisses, c’est l’introduction de l’e-fuel qui fait débat, pour ne pas réserver la vente qu’aux voitures électriques dans 12 ans.
Un carburant au long processus
Et n’oublions pas qu’il faut créer l’hydrogène à la base et le stocker, n’existant pas dans la nature tel quel. Et pour être soi-disant vert, l’e-fuel doit utiliser de l’hydrogène lui-même créé à base d’énergie verte. Ainsi, l’e-fuel ou le carburant synthétique est un procédé complexe, peu efficient comparé à la simple électricité injectée dans une batterie. L’avantage cependant, est de fonctionner avec des voitures thermiques déjà sur les routes. Cela, en théorie, ne nécessite pas de nouveau véhicule ou de batterie pour véhicule électrique.
Combien coûterait l’e-fuel ?
Par contre, l’effet serait pervers : autoriser ce carburant e-fuel viendrait à “sauvegarder” les voitures thermiques et tenter de sauvegarder l’industrie sur le marché du neuf. Or, qu’on se le dise, la progression de l’efficience des voitures thermiques est faible par rapport aux voitures électriques.
Que ce soit en termes de matières premières, d’efficience des moteurs, de chimie de batterie, tout en voyant l’électricité devenant plus renouvelable, la voiture électrique a encore une grande marge de progression. Pour rappel, elle est aujourd’hui moins polluante qu’une voiture thermique sur le cycle de vie qu’une voiture thermique, peu importe d’où vient l’électricité, et selon la majorité des études.
Cher à produire, l’e-fuel n’est actuellement utilisé que dans de rares compétitions (©Porsche)
Un carburant qui pollue toujours
Certains politiques ou acteurs automobiles vante l’e-fuel comme un carburant neutre en carbone. Or, il émet encore de la pollution à l’échappement. Car en parallèle du CO2, n’oublions pas que le résultat comprend des dioxydes d’azote, de l’ammoniac, des particules fines ou encore du monoxyde de carbone. Si les particules sont 5 à 10 fois nombreuses, Transport & Environment estime dans une étude que les rejets de NOx sont similaires à un carburant fossile.