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Covoiturage : ce qu'il faut savoir avant de vous lancer

covoiturage : ce qu'il faut savoir avant de vous lancer

Certaines plateformes sont spécialisées dans le court covoiturage, d’autres dans la longue distance.

Et si vous tentiez le covoiturage pour réduire votre budget auto ou du moins amortir les hausses de prix des carburants ? Grâce à cette pratique, qui pourrait devenir un réflexe pour se déplacer en voiture dans les prochaines années, le prix du trajet (frais de carburant, péages, notamment) peut, en effet, être partagé entre autant de passagers présents dans la voiture. L’occasion de récupérer quelques euros à chaque trajet domicile-travail, voire des dizaines lors d’un voyage de plusieurs centaines de kilomètres.

Et plus encore si vous n’avez jamais covoituré, puisque depuis le 1er janvier, les conducteurs se lançant dans le covoiturage et effectuant un minimum de trajets peuvent recevoir de l’État un double «bonus covoiturage» de 200€ au total : 100€ lorsqu’il s’agit de courtes distances (trajets de moins de 80 km) et 100€ pour de longues distances (plus de 80 km). Pour obtenir ces primes (dont le versement est progressif), vous devez vous inscrire sur une des plate­formes de covoiturage participant à ce dispositif.

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Pour l’instant, BlaBlaCar, BlaBlaCar Daily, Karos, Klaxit et Mobicoop en font partie. Cette liste devrait s’allonger. Pour le bonus lié au court covoiturage, une partie est versée après le 1er trajet (25€ au moins, 50€ chez Karos) et le reste au 10e, si celui-ci est réalisé dans les 3 mois à compter du 1er trajet. Pour la longue distance, le versement est de 25€ dès le 1er trajet validé puis de 75€ après le 3e, si celui-ci est effectué dans les 3 mois après le 1er. Avant de choisir une de ces plateformes, vérifiez comment vous allez percevoir ces primes : en argent (par virement bancaire chez Karos ou BlaBlaCar, par exemple) ou en cartes-cadeaux (chez Klaxit).

Sélectionner la plateforme

Certaines sont spécialisées dans le court covoiturage, d’autres dans la longue distance. Pour les longs trajets, BlaBlaCar, le pionnier en la matière, est toujours la plateforme la plus utilisée. Si ce service est gratuit pour les conducteurs, il est en revanche payant pour les passagers (frais compris entre 0 et 30%). L’interface est soignée, intuitive et facilite la mise en relation avec les potentiels passagers (réservation et paiement en ligne, possibilité d’ajouter des villes étapes sur son trajet pour capter davantage de voyageurs, suggestions d’endroits pour les récupérer plus facilement…). Il est néanmoins concurrencé par des sites de covoiturage libre (Mobicoop, La Roue verte…), qui proposent aussi de partager des trajets réguliers.

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Ces plateformes coopératives ne prélevant aucune commission aux passagers, leur interface est, de fait, un peu moins aboutie (pas de réservation ni de règlement en ligne sur La Roue verte, par exemple). Si vous devez vous faire payer de la main à la main, exigez un règlement au moment du départ. Enfin, les plateformes BlaBlaCar Daily, Karos, Klaxit sont, elles, spécialisées dans le court covoiturage du quotidien (domi­cile-travail). La mise en relation entre conducteur et passager y est aussi gratuite. Les conducteurs peuvent planifier leurs trajets à la carte (à l’avance, à la dernière minute…), solliciter les candidats suggérés ou étudier leurs demandes de réservation, etc. Des lieux de rendez-vous sont systématiquement proposés. Consultez toujours plusieurs plateformes pour trouver celle qui compte le plus d’inscrits intéressés par votre parcours. Cela étant, la plupart engrangent actuellement des candidats passagers au covoiturage à vitesse grand V, car les collectivités locales et les entreprises promeuvent de plus en plus cette forme de mobilité douce et leur remboursent souvent leurs trajets.

Une fois la plateforme sélectionnée, à vous d’y publier profil et trajets. Ils doivent être les plus renseignés possible. Certaines informations peuvent, en effet, vous ouvrir droit à des avantages financiers (adresse, abonnement à des modes de transports en commun, nom de l’employeur…). Plus ce sera clair, moins vous serez contacté inutilement. Sur votre profil, n’hésitez pas à ajouter une minibiographie, une photo et à détailler vos préférences de voyage : si vous acceptez les fumeurs, les animaux, si vous aimez discuter, etc. Pour du covoiturage longue distance, indiquez la place disponible dans votre coffre ainsi que votre degré de flexibilité sur l’heure de départ et d’acceptation des éventuels détours. Inscrivez des adresses précises de rendez-vous et de dépose. Vous aiderez ainsi les membres à réserver le trajet qui les arrange le mieux.

Vous avez souvent le choix entre accepter automatiquement les demandes de réservation (vous n’en ratez alors aucune) ou les accepter manuellement (vous prenez le temps d’échanger avec la personne pour être sûr que vous êtes sur la même longueur d’onde). En tant que conducteur, vous n’êtes jamais pénalisé financièrement par la plateforme si vous annulez votre trajet (sauf à le faire systématiquement, vous pourriez en être exclu). En revanche, vous risquez d’être sévèrement noté par les passagers, et d’avoir des difficultés à en convaincre d’autres de vous choisir par la suite. A contrario, mieux vous êtes noté, plus vous « vendez » vos places facilement. Il convient donc d’être a minima arrangeant. Si vos passagers, eux, annulent tardivement le trajet, vous êtes souvent indemnisé, au moins d’une partie du gain espéré.

Limiter le prix au partage de frais

Certains sites, comme BlaBlaCar, vous proposent de fixer le prix que vous réclamerez à chacun de vos compagnons de route. Il vous laisse en réalité la possibilité de faire évoluer celui qu’il vous suggère dans une certaine limite (le multiplier par 2 ou le réduire d’un tiers environ). Ce montant suggéré est le prix idéal pour « obtenir des passagers en un rien de temps », selon BlaBlaCar. Le site recommande ainsi de demander 22€ par passager pour un Paris-Lyon, 11€ pour un Limoges-Bordeaux, par exemple (pour les passagers, ce prix sera majoré des frais facturés par la plateforme). Le site vous empêche d’augmenter trop votre tarif pour que le covoiturage reste compétitif bien sûr, mais aussi pour vous éviter de faire des bénéfices. Les sommes que vous tirez du covoiturage doivent impérativement se limiter au partage des frais de déplacement (usure du véhicule, réparation et entretien, pneumatiques, carburant, prime d’assurance, péages et stationnement). Si vous conduisez un véhicule de fonction, vous ne pouvez donc covoiturer qu’à titre gratuit, sauf si vous assumez vous-même certains frais (essence et péage, par exemple) que vous pouvez alors partager.

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Si vous réalisez des bénéfices en covoiturant, votre activité devient alors du transport rémunéré de personnes, soit une activité professionnelle régie par une tout autre réglementation. Vous serez notamment obligé de déclarer vos revenus à l’administration fiscale (alors que dans le cadre du covoiturage, vous n’avez pas à le faire). Et surtout, la garantie responsabilité civile de votre assurance automobile, qui couvre en principe les dommages causés par vous ou votre voiture à des tiers (y compris les passagers) lors de sinistres, est susceptible de ne pas jouer. Les contrats d’assurance automobile non professionnels comportent généralement une exclusion de garantie pour le transport de personnes à titre onéreux, qui relève d’une activité professionnelle. Pour cette raison, il est toujours recommandé de proposer des offres de covoiturage à moins de 0,20€/km par passager au regard du barème fiscal maximal fixé à 0,60€/km. À noter que les sites de covoiturage spécialisés dans les courtes distances règlent souvent la question du prix en fixant eux-mêmes leur barème kilométrique. Ainsi, en s’inscrivant sur Klaxit ou Karos, un conducteur est rémunéré 0,10€/km par passager (avec un minimum de 1,50€ par passager par trajet).

Vérifier son assurance auto

S’il n’est pas nécessaire de prendre une assurance spécifique pour le covoiturage, votre contrat auto peut néanmoins prévoir des cas d’exclusion de garantie. Par exemple, si vous covoiturez lors de trajets domicile-travail alors que vous avez déclaré à votre assurance ne pas utiliser votre véhicule pour des déplacements professionnels. Ou encore si vous avez confié le volant à un passager alors que votre contrat vous l’interdit. Notez enfin que BlaBlaCar propose une assurance (2€ par trajet) pour pallier la franchise.

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