Une Citroën icône-oclaste !
Les SUV coupés, ces créatures étranges à mi-chemin entre une berline et un coupé 4×4, sont définitivement en train de coloniser l’industrie automobile. Stellantis s’est lancé dans un autre univers : celui des « berlines-coupés SUVisées ». Après l’attirante Peugeot 408 et la spectaculaire Citroën C5 X, la marque aux chevrons renouvelle son appétence pour le « X », comme si elle rêvait de devenir une star des films d’espionnage avec la C4 X.
Pas très appétissant tout cela ?
Eh bien, vous auriez tort de le penser.
La greffe de ce coffre rend cette C4 X plus sensuelle.
Il faut dire que le profil est superbe. Digne d’une berline coupé premium d’outre-Rhin. La ligne de toit fuyante s’intègre parfaitement à l’ensemble. De 3/4 arrière, on apprécie les optiques effilées avec une signature lumineuse en forme de « V ». En plein arrière, la malle, haute et large, donne une impression de robustesse indéniable. L’ensemble est moderne et rentre en conflit stylistique avec la face avant qui, elle, est pour le moins « différente »…
Il sera d’ailleurs impossible, même pour les connaisseurs, de différencier leur proue.
N’espérez pas voir une différence dans l’habitacle.
Tout est repris de la compacte C4.
On y retrouve donc un mobilier assez soigné composé de matériaux de bonne facture et bien assemblé. Pas de couinement agaçant en vue, que ce soit sur le macadam bien lisse de l’A6 ou sur les pavés des Champs-Élysées. Autre point positif d’avoir repris l’habitacle de la compacte : l’ergonomie est bonne. L’écran du multimédia est une version récente et propose une belle panoplie d’applications simples d’usage. Mais le mieux, c’est que l’on a toujours les divers boutons pour régler sa clim. C’est devenu rare, alors que c’est essentiel. Pour les accros à Waze et autres fonctions de leur smartphone, sachez que le multimédia dispose d’Apple CarPlay et d’Android Auto.
Il n’y a pas que l’électrique…
Mais les concepteurs le savent bien.
L’électrique n’est pas encore capable de convenir à tout le monde.
C’est pour cela que la C4 X reprend la banque d’organes de sa petite sœur. On y retrouve avec joie le 3 cylindres turbo essence de 1,2 l. Dans sa version de base, il développe 100 bourricots pour atteindre 130 pur-sang dans la version haut de gamme. C’est d’ailleurs avec elle que je me suis baladé, et elle a l’intelligence d’être proposée avec la boîte de vitesses automatique à 8 rapports.
Avec 230 Nm de couple, cette Citroën ne va pas vous arracher le bras quand vous appuyez sur la pédale d’accélérateur. Mais elle passe joyeusement à 100 km/h en 9 secondes, et flirte avec les 200 km/h en vitesse de pointe. Autant vous dire que c’est très largement suffisant au quotidien et sur nos autoroutes limitées à 130 km/h. Ce qui est le plus étonnant, c’est la douceur du groupe moteur. Les vitesses s’enchaînent sans le faire savoir. C’est comme s’il n’y avait pas de vitesses.
Notons également que le moteur est d’une incroyable discrétion. Il faudra mettre le pied au plancher pour l’entendre s’égosiller. Cerise sur le capot, il sait se contenter de très peu de carburant. Mon essai, qui a varié comme il se doit les petites routes, les bouchons de la capitale et les autoroutes, ne lui a demandé que 5,9 l aux 100 km… On comprend mieux pourquoi le diesel disparaît peu à peu du catalogue de ce genre de voiture.
Quant au prix, si les versions électriques sont vraiment ambitieuses au vu de la concurrence des Tesla Model 3, les versions thermiques sont bien plus raisonnables. La gamme commence à 27 650 € avec la Citroën C4 X PureTech 100 S&S BVM6 Feel, et termine à 35 050 € pour ma belle Citroën C4 X PureTech 130 S&S EAT8 Shine Pack.