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Maserati Ghibli

Essai Maserati Ghibli V6 S Q4 MY19 : aux origines du Grand Tourisme

essai maserati ghibli v6 s q4 my19 : aux origines du grand tourisme

Très dynamique à l’aube des années 2010, Maserati renouvelait toute sa gamme en conservant en son cœur le coupé iconique GranTurismo et céda aux réalités du marché SUV avec l’arrivée du Levante en 2016. Un mal pour un bien puisque c’est sans aucun doute grâce à lui, en France en tout cas que la marque subsiste aujourd’hui (avec un joli score de 60% du mix des ventes). En pleine phase de transition avant l’arrivée d’une nouvelle génération de véhicules intégrant l’hybridation et l’électrification, Maserati en profite pour nous rappeler ses valeurs fortes qui l’ont accompagnée durant les périodes tumultueuses de son histoire. La Ghibli qui se dévoile aujourd’hui sous son millésime 2019-2020 porte haut ces valeurs à travers une personnalité aux facettes bien plus complexes qu’il n’y parait.

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Un héritage lourd à porter

Arrivée sur le marché en 2013, la Ghibli a premièrement la lourde tâche d’assumer son nom à l’explication pourtant toute trouvée. 1966 : le public italien découvre à Turin la Ghibli originelle sous la forme d’un coupé aux lignes particulièrement aérodynamiques. 2 portes, 4 vraies places, la Ghibli incarne la définition même du Grand Tourisme. Tradition perpétuée jusque dans les années 90 où le nom Ghibli réapparait pour succéder à la Biturbo Coupé, elle servira d’ailleurs de base à la Quattroporte de 4me génération. L’origine de l’arrivée d’une Ghibli à 4 portes prend là tout son sens.

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Malgré son gabarit imposant, la Ghibli III prend des orientations design particulièrement osées mais qui participent indéniablement à l’homogénéité de l’ensemble. Seules les poignées de porte trahissent d’ailleurs son positionnement sur le segment des berlines. Aucune vitre de custode avant/arrière, des montants de portières absents et un habitacle délibérément positionné très en arrière qui participe en plus de l’architecture FR (moteur avant / roues arrières motrices) à la répartition des masses idéale d’un ratio 50/50. L’élégance sans dénigrer la performance, ça ne sonnerait pas comme la définition du Grand Tourisme ? Sur le papier, le cahier des charges est rempli.

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Recette gagnante

Vous la sentez arriver la carrière aussi longue que la GranTurismo ? Nous n’y sommes pas encore. En revanche, après 4 ans de carrière, la Ghibli III s’offre une discrète phase 2 en 2018. Les changements sont purement esthétiques et carrément mineurs, signe d’un design mature et réussi quoique manquant un peu de personnalité si vous optez pour le niveau de finition GranLusso versus GranSport qui confère un soupçon d’agressivité notamment au bouclier avant via des entrées d’air aiguisées aux lignes bien marquées. En parlant d’agressivité, Maserati a eu la bonne idée de me mettre à disposition un modèle particulièrement bien doté. Plus de 30 000 € d’otpions, dont 10 000 € rien que pour les inserts carbone intérieur / extérieur. Ça en jette non ? L’habitacle n’a pour le millésime 2019 fait l’objet d’aucune mise à jour si ce n’est le levier de vitesses, maintenant commun à toute la gamme et emprunté directement chez le cousin Alfa Romeo (présent sur la Giulia et le Stelvio). Les sièges ont fait l’objet d’une attention toute particulière avec un design très travaillé, du dessin de l’assise et du dossier jusqu’aux logos Maserati sur les appuie-têtes en passant par les surpiqûres. Le rouge ardent couvre tout l’intérieur, des sièges jusqu’à la partie haute de la planche de bord, et rappelle à merveille les étriers de frein trônant fièrement derrière les jantes 20 pouces Urano Nero.

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Du côté des motorisations, la Ghibli fait la part belle au V6 et n’est disponible exclusivement qu’en boite automatique 8 rapports ZF :

  • V6 3.0 L Diesel 275 ch RWD
  • V6 3.0 L Essence 350 ch RWD
  • V6 S 3.0 L Essence 430 ch RWD
  • V6 S Q4 3.0 L Essence 430 ch AWD

L’entrée de gamme française est donc représentée par une motorisation Diesel au prix “attractif” de 71 350 € qui vient directement marcher sur les plates-bandes de Jaguar et sa XF 3.0 L Diesel de 300 ch (essayée ici), une sorte d’accès au mythe. Arriver à un diner en grosse berline, en Mercedes on vous respecte, en Jaguar on vous estime, en Maserati on vous admire, et c’est là toute la différence ! Non, les Maserati ne sont pas toutes des voitures à 200 000 € minimum, et il faudra encore bien des années pour faire changer l’opinion publique sur ce point là.

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Grand tourisme affirmé, bousculade autorisée

Au départ de la frontière Ouest de Paris, nous nous échappons juste avant l’heure de pointe en direction du Perche par un beau soleil de printemps. Notre Ghibli du jour n’est autre qu’une V6 S Q4 dotée donc de 430 véritables pur-sangs italiens. Je ne résiste pas à l’envie dès les premiers mètres d’appuyer sur le bouton Sport, juste histoire de profiter de cette musicalité si particulière. À ce niveau là, c’est un véritable concerto. Pas de crépitements farfelus, pas de souffle de turbo permanent, juste le son d’un violoncelle qui jouerait sa note la plus grave jusqu’à atteindre son aigüe le plus strident à 6500 trs/min, et le premier tunnel venu ne m’aura guère laissé le choix que d’atteindre ce fameux nirvana. Pas de bruit artificiel dans les hauts parleurs, pas de caisse de résonance dans l’habitacle, le son est travaillé à-même l’échappement. Le seul indice trahissant son origine pas tout à fait naturelle, c’est son activation quasi-instantanée à partir de 3000 trs/min.

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On s’aperçoit vite de la cote d’amour que la population porte encore à la belle automobile, même si les regards ne sont pas toujours des plus flatteurs. Des sourires se dessinent sur la tête des automobilistes que je double et le mien n’en est que plus large kilomètre après kilomètre. L’ambiance est tout ce qu’il y a de plus flatteuse, un beau soleil de printemps, une sortie qui nous dirige tout droit vers les routes du réseau secondaire à travers les petits villages du Perche, une ambiance musicale à base de bandes originales d’Hans Zimmer en provenance directe de l’excellent système audio Harman-Kardon et enfin, un confort de roulage tout ce qu’il y a d’appréciable, à cela prêt que l’amortissement mériterait une souplesse légèrement décuplée.

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Mais le propre du grand tourisme, c’est l’absence de compromis entre luxe, élégance et performance. Si les 2 ingrédients ont largement été éprouvés tout au long de ces dernières lignes, le dernier m’intéresse au plus haut point. Outre le mode Sport, on peut également régler indépendamment la dureté de suspension via un bouton situé à gauche du (nouveau) levier de vitesses. Je m’exécute, tombe deux rapports à la découverte d’un superbe petit enchainement de virages sur les 10 prochains kilomètres et me lance pour emmener la plus petite de la gamme sur un terrain où elle n’aura sûrement pas beaucoup l’occasion d’aller : la sportivité. Les palettes sont fixes, comme à l’habitude chez Maserati mais leur taille compense largement leur position, elles tombent naturellement sous la main. Même en mode sport, le confort de roulage est de mise et participe grandement à l’absence presque totale de sensations. Heureusement que le bruit nous rappelle qu’une bonne partie des chevaux est en action à ce moment précis. Les vitesses atteintes sont vites inavouables et si les relances et la motricité ne souffrent d’aucune critique, le ressenti au freinage et à la direction sont bien en deçà de mes espérances.

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Malgré un revêtement plutôt correct, j’ai l’impression de mener ma Ghibli d’un jour sur une route particulièrement cassante et je dois sans cesses corriger la trajectoire. Un peu à gauche, un peu à droite, je mène le volant comme dans les vieux films des années 50 avec leurs séquences si charismatiques lorsque les acteurs font mine de conduire en bougeant le volant dans tous les sens, le tout sans n’avoir quasiment aucune idée d’où se trouve exactement le train avant, gênant. Le pédale de freins semble aussi être le seul élément qui n’ait pas changé de comportement après la pression sur le bouton sport. On se rappelle là que l’on mène tambour battant une berline, que dis-je, une limousine de plus de 5 mètres et approchant avec deux personnes à bord les deux tonnes. La Ghibli ne semble pourtant pas détester l’exercice, la zone rouge est atteinte bien plus tôt qu’on ne s’y attend et le rupteur coupe complément les gaz jusqu’à ce que vous preniez l’initiative d’actionner la palette de droite, de quoi faire naitre des frustrations. Ce n’est sans aucun doute pas la plus efficace du segment, mais la Ghibli a pour elle un caractère bien trempé, criard, délicieusement italien qui donne à son conducteur bien plus de plaisir qu’il n’y parait au premier abord et c’est là l’essentiel.

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Ma musique est italienne

À son arrivée dans la gamme Maserati, la Ghibli a grandement participé à la croissance fulgurante qu’a connu la marque depuis 2013. Depuis l’arrivée du Levante, elle réalise toujours des mix de ventes fort honorables et séduit une clientèle qui n’aurait pas pensé un jour rouler en Maserati. À son arrivée sur le segment, Maserati n’a pas cherché à produire une pâle copie de ce qui se faisait déjà et grâce à ce facelift récent, la Ghibli réaffirme son potentiel mais surtout, sa personnalité, délicieusement italienne.

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Merci à Maserati West Europe et à Angélique pour cette merveilleuse invitation.
Crédits Photos : Maurice Cernay 

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