Maserati

Essai Maserati Grecale Trofeo : sous les vents de Neptune

Se déclinant d’emblée dans une sportive version Trofeo, le SUV compact au trident s’offre le turbulent V6 Nettuno de sa supercar de sœur, la MC20. Mais justement, qui sème le vent…

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Une impression de déjà vu ? Non, ce n’est pas un bug dans la Matrice. Vous avez bel et bien sous les yeux un énième SUV qui se prend pour une sportive. Ceci dit, dans sa version Trofeo, le Grecale de Maserati suit une recette ayant fait des miracles par le passé.

Le constructeur italien a eu la même brillante idée que bien d’autres avant lui ; glisser un moteur de supercar, ou ce qui s’en approche franchement, sous le capot d’une familiale pour tenter de la délurer un maximum. Il y eut BMW qui donna naissance à la dynastie M5 en installant le 6-cylindres de la M1 dans une série 5. Ou encore Renault qui équipa son Espace F1 du V10 de la Williams FW15C… Certes, ce n’est peut-être pas le meilleur exemple.

Pour en revenir à notre Grecale, il reprend, à quelques modifications près, le récent V6 Nettuno de la non moins fringante supercar du Trident, la MC20. Un bloc qui souffle fort. Bien que pour l’occasion, il se débarrasse de sa lubrification par carter sec et surtout, renonce à 100 ch et plus de 100 Nm, ce “petit” 3.0 biturbo développe encore 530 ch et 620 Nm.

Dire qu’il en manque serait un rien déplacé. De 1 000 à 7 000 tr/min, la poussée décoiffe en quasi continu. Or, malgré ce manque relatif de suspens au gré du régime, la mécanique conserve un sacré charisme. Principalement grâce à son timbre rauque, d’une virilité qui inspire le respect. Une singularité liée à l’arythmie de son allumage, elle-même engendrée par le calage du “V” de ce 6-cylindres à 90°.

L’ambiance acoustique est aussi mise en avant par la transmission. Bien que celle-ci soit une simple boîte automatique à convertisseur d’origine ZF, et non la plus rapide robotisée à double embrayage de la MC20, sa gestion néanmoins tranchante se traduit par un craquement sec des échappements à chaque montée de rapport. Electrisant, surtout en mode de conduite Corsa, le plus extrême de ceux proposés et facilement accessibles depuis une molette au volant.

Aucun de ces programmes n’est totalement personnalisable. Mais comme chez Alfa Romeo et Ferrari, un bouton, lui aussi au volant, permet d’assouplir l’amortissement indépendamment. Une trouvaille lorsqu’il est question d’évoluer sur le gras-mouillé, comme lors de cet essai automnale à souhait, sans renoncer à l’agressivité de la mécanique. L’équilibre de ce beau bébé s’apprécie ainsi sur un large éventail de conditions.

Point désarçonné par l’éventuel roulis alors concédé par la suspension pneumatique, le train avant s’avère difficile à prendre en défaut. L’arrière, servi par un différentiel à glissement limité piloté, se révèle à l’inverse un joyeux drille. La transmission intégrale confirme sa présence par une efficacité rassurante, sans nuire à une certaine jovialité.

Le compromis impressionne aux commandes d’une camionnette de plus de deux tonnes… Dommage que la direction, à la consistance artificielle et au mutisme frustrant mette aussi peu en confiance. En précisant que les pneus hiver de notre exemplaire accentuent certainement ce manque de naturel.

Si tous les chefs de famille n’apprécient pas nécessairement de relier l’école depuis la maison par les portières, le cadet du Levante s’approche de toutes façons davantage de la GT au long cours que de la sportive avide de sprint.

Facile de prise en mains en dépit d’un gabarit généreux, d’un confort de marche relativement prévenant au regard du niveau de performances, et pratique avec ses places arrière plus que fréquentables et son coffre logeable, le Trofeo affiche la polyvalence promise par le statut de SUV du Grecale. La présentation intérieure, valorisante, spécialement à bord de notre spécimen tendu de cuir Rosso, donne d’autant plus envie de prolonger le voyage.

La position de conduite un peu moins, en tout cas quand on aime s’installer les fesses au plus près du plancher. Le manque d’amplitude de réglage du siège surprend un peu de la part d’un engin aussi moderne. Mais le fin du fin en matière d’ergonomie demeure de loin le second écran de la console centrale.

Cet affichage de 8,8” regroupe les commandes climatisation, mais aussi tout un tas d’autres fonctions (plusieurs dizaines), le plus souvent à peine hiérarchisées visuellement. Difficile à décrypter et à manier au premier coup d’œil, encore moins en conduisant. Les arrêts répétés à la pompe, imposés par un réservoir de seulement 64 litres et surtout par l’appétit d’un V6 difficile à contenir sous les 15 l/100 km, seront autant d’occasion de se pencher sur la question en toute sécurité.

Notre habituelle clémence à l’égard de la production italienne nous oblige évidemment à considérer ces quelques motifs d’agacements comme, non pas des défauts, mais l’expression d’un charme tout à fait latin.

Une complaisance qui ne suffit pas à faire oublier le tarif, qui dépasse les 115 000 €. Ni la concurrence, souvent plus athlétique et précise, à l’image des BMW X3/X4 M ou d’un Porsche Macan pourtant vieillissant. Encore un discours pro allemand… Sauf qu’au final, en menant ce Grecale, le plus difficile est encore de se sortir un autre SUV italien de la tête : l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio. Une voiture construite sur la même plate-forme, (un peu) moins chère car, certes, moins luxueuse, mais dont les différents éléments techniques se marient mieux les uns aux autres pour aboutir à une familiale encore plus palpitante à conduire et pas moins polyvalente.

Notre verdict

Le Grecale Trofeo n’a pas à rougir de ses arguments. Mais son arrivée tardive dans la catégorie fait forcément hésiter face à une concurrence déjà bien installée.

On aime

  • Présentation flatteuse
  • Caractère moteur
  • Equilibre ludique

On aime moins

  • Direction artificielle
  • Ergonomie discutable
  • Consommation déraisonnable

Fiche technique Maserati Grecale Trofeo

ACHETER

  • Version essayée : 115 400 €
  • À partir de 115 400 €
  • Conso moyenne constructeur/durant l’essai (l/100 km) : 11,2/15,1
  • CO2/malus : 254/40 000 €
  • Puissance fiscale : n.c
  • Pays de fabrication : Italie

Gamme proposée

  • Essence de 300 à 530 ch, de 75 450 € à 115 400 €

CONDUIRE

  • Moteur : avant longitudinal, V6 bi-turbo, injection directe et indirecte, 24 soupapes, distribution variable par chaîne, 2 992 cm3
  • Transmission: intégrale, automatique 8 rapports
  • Puissance maxi (ch à tr/min) : 530 à 6 500
  • Couple maxi (Nm à tr/min) : 620 à 3 000
  • Poids (kg) : 2 027
  • Long. x larg. x haut. (m) : 4,86 x 1,98 x 1,66
  • Empattement (m) : 2,90
  • Réservoir (l) : 64
  • Vitesse maxi (km/h) : 285
  • 0 à 100 km/h : 3”8
  • Pneus de série : AV 255/40 R21 ; AR 295/35 R21
  • Pneus de l’essai : Pirelli Scorpion Winter

VIVRE

  • Largeur aux coudes AV/AR (cm) : 154/151
  • Espace aux jambes AR (cm) : 76
  • Coffre à 5 (l) : 570

OPTIONS CONSEILLÉES

  • Caméra 360° : 1 008 €
  • Sièges AR chauffants : 504 €
  • Rétroviseurs extérieurs électrochromatiques : 204 €

PRINCIPALES CONCURRENTES

  • Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio, à partir de 103 750 €
  • Porsche Macan GTS, à partir de 93 699 €
  • BMW X4 M Competition, à partir de 117 500 €

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