Essai - Mitsubishi ASX (2023) : dupliquer c'est gagné

Note

de la rédaction

13,9/20

En brefSUV urbainÀ partir de 24 990 €
Moteurs hybrides

Jusqu’ici, Mitsubishi était le parent pauvre de l’Alliance Renault/Nissan. L’Europe qui n’est pas un marché prioritaire pour le constructeur a vu ses ventes s’effriter aussi vite que sa gamme.  Au 1er janvier 2023, celle-ci se résumait à deux voitures : la Colt et l’Eclipse Cross. La marque japonaise détenue à hauteur de 34% par Nissan, elle-même détenue à 43% par Renault, met enfin à profit ces participations croisées pour accueillir de nouveaux modèles au sein de sa gamme.

Le remplacement du Losange par les trois diamants est le principal changement cosmétique.

A l’arrière le lettrage de la marque est apposé.

Ce partenariat donne naissance en premier lieu à la nouvelle génération d’ASX, un SUV urbain polyvalent. Nul besoin d’être physionomiste pour distinguer un Renault Captur. Comme de nombreux constructeurs auparavant, Mitsubishi profite de la synergie de groupe pour enrichir sa gamme à moindres frais. En effet, le nouveau ASX est fabriqué sur les lignes de l’usine Renault de Valladolid. Il en reprend, le châssis, l’intérieur et pour le moment les motorisations. Cette stratégie, la marque la reproduira à la rentrée avec la Colt qui sera un clone de la Clio. Avec le Captur pour base, l’ASX profite d’un ADN de champion. Le Français truste les meilleures ventes de la catégorie dans l’Hexagone depuis son lancement.

Extérieurement, Mitsubishi fait le minimum syndical pour marquer sa différence. Le nouveau ASX est un clone du Captur.

A bord, le logo sur le volant est la principale évolution. L’habitacle massif est bien conçu et qualitatif.

La banquette arrière coulissante est reconduite. L’ASX offre un espace arrière correct dans la catégorie.

La tablette tactile en position verticale est présente les versions haut de gamme. Lente à utiliser elle est compatible Android et Carplay sans fil.

L’habitabilité arrière est correcte en espace aux jambes et à la tête, et la banquette coulissante est judicieusement reprise. Elle permet de moduler le volume de coffre, qui passe de 332 litres banquette reculée à 401 litres, sur les versions hybrides et de 404 à 536 litres sur les versions thermiques.

Plus cher mais mieux équipé

Le contenu en équipements se calque sur celui de Renault, certes, mais pas le contenant. En effet, Mitsubishi propose moins d’options, préférant miser sur des finitions plus complètes, donc plus chères. On observe ainsi une différence de prix d’en moyenne 2 000 € à motorisations et finitions proches.

À titre d’exemple, notre version d’essai un ASX HEV 145 en finition haut de gamme « Instyle » est facturée 37 990 € contre 34 400 € pour un Renault Captur HEV 145 en finition « Iconic ». Ici, le japonais embarque de série le système Audio Bose, le toit panoramique ou encore le système de conduite semi-autonome. Des équipements facturés en option chez Renault.  A cela, il faudra ajouter un argument de poids : une garantie de 5 ans ou 100 000 km, plafonnée à 3 ans/kilométrage illimité pour le modèle du Losange.

Au lancement l’offre de motorisations du nouveau ASX sera calquée sur celle du Captur avec pour la première fois sous le capot de ce modèle, une motorisation hybride non rechargeable. Cette dernière associe un moteur essence 1,6 litre (d’origine Nissan) à deux moteurs électriques : un “e-moteur” et un démarreur haute tension de type HSG (High-Voltage Starter Generator), alimentés par une batterie de 1.3 kWh. Cet attelage développe une puissance totale de 145 ch.

D’emblée, l’ASX démarre en électrique. Le silence de fonctionnement et les phases en tout-électrique sont majoritaires en conduite urbaine. Les 80% de temps de roulage en électrique annoncés pour cette hybridation sont bien réels. Hors des villes, le moteur électrique épaule le 4 cylindres pour fournir des accélérations amplement suffisantes au quotidien. Doubler sur une route secondaire ou sur autoroute ne sera jamais un problème. L’ensemble est géré par une transmission à crabots brevetée par Renault, qui pêche souvent dans les transitions de l’électrique au thermique où l’on assiste à des montées en régime intempestives.

L’ASX profite du savoir-faire de Renault en matière de châssis. L’ASX est agréable à conduire, confortable et bien maintenu.

Un mode B sur le levier de la boîte automatique permet d’intensifier la régénération de la batterie au lever de pied et ainsi augmenter les phases de roulage en électrique. Les bienfaits de cette hybridation se voient instantanément à la pompe. Ainsi nous avons observé une moyenne de 5,7 l/100 km sur un parcours exigent composé d’autoroute, de ville et de routes de montagne.

L’offre est complétée par une version rechargeable de 160 ch animée par un bloc thermique, associé à deux moteurs électriques et une batterie de 10,5 kWh. L’ensemble autorise une autonomie de 50 km en tout électrique. Au catalogue des motorisations on retrouve également un 3 cylindres essence de 100 ch ainsi qu’un 4 cylindres 1.3 micro-hybridé de 140 ch. Il s’agit ici aussi de moteurs conçus par Renault.

L’ASX repose sur la plateforme CMF-B du groupe Renault. Une base à laquelle Mitsubishi n’a apporté aucune modification. Dans l’ensemble le SUV rend une copie très satisfaisante. Les trajectoires sont précises, la direction est consistante et le maintien de caisse est excellent. Le niveau de confort aussi, offrant une filtration de qualité et ce qu’il faut de souplesse. Nous avons toutefois remarqué quelques percussions à basse vitesse sur notre version équipée de jantes de 18’’.

Le nouveau ASX fait donc monter en gamme ses prestations dynamiques et son efficience. Sa grande polyvalence autrefois assurée par la présence d’une transmission intégrale sera en revanche moins poussée, car cette génération est et restera une traction.

Le nouveau Mitsubishi ASX sera proposé avec 3 niveaux de finitions à destination des particuliers et une finition dédiée aux professionnels. L’entrée de gamme débute à 24 990 €.

L’entrée de gamme « Invite » à partir de 24 990 € embarque comme principaux équipements de série la climatisation manuelle, les compteurs analogiques, la tablette tactile de 7’’ avec connectivité Carplay et Android, les projecteurs LED, la condamnation centralisée, les radars de stationnement avant et arrière, le régulateur de vitesse, les jantes de 17’’ avec enjoliveurs,  etc.

La finition « Business », à partir de 26 390 € ajoute les vitres arrière surteintées, le compteur semi-numérique de 7’’, les rétroviseurs électriques, l’ouverture des portes et le démarrage sans clé et le capteur de pluie.

La finition « Intense », à partir de 31 490 €, ajoute le régulateur adaptatif, la surveillance des angles morts, les jantes alliage bi-ton de 18’’, la peinture extérieure bi-ton, l’instrumentation numérique de 10’’, le câble de recharge type 2 (pour la version PHEV), la sellerie TEP/tissu, l’écran tactile de 9’’ avec navigation et le passage automatique feux de route/feux de croisement.

Le point techno : le Multi-sense

L’ASX reprend égent le système de conduite à plusieurs modes appelé Multi-Sense. ce dernier permet au conducteur de sélectionner le mode de conduite qui convient le mieux à ses préférences (Eco, Pure, Sport et MySense). Il agit sur la réponse à l’accélérateur et la direction.

Equipements et options

Version : II 1.6 MPI HEV 145 AS&G INSTYLE BVA

Options disponibles

La concurrence : redoutable

Le Mitsubishi ASX fait son arrivée sur le marché des SUV urbains où de très nombreux concurrents sont présents. Le Renault Captur son jumeau technique est l’un des plus vendus dans l’Hexagone. Il offre les mêmes prestations mais propose un niveau d’équipements différent. Le redoutable Peugeot 2008, leader actuel, peut compter sur son design séduisant et son espace intérieur bien pensé. Le Français est tout aussi cher mais n’offre pas de motorisation hybride. Tout comme le C3 Aircross. Le SUV de Citroën est aussi accueillant que l’ASX mais bien moins cher. Enfin pour les versions hybrides, l’ASX rencontrera sur sa route la Toyota Yaris Cross qui propose en plus une transmission intégrale ou encore le nouveau et redoutable Hyundai Kona, lui aussi garanti 5 ans.

À retenir : une bonne base

Mitsubishi renforce, à moindres frais, son offre sur le segment B. Le nouveau ASX qui n’est autre qu’un Renault Captur rebadgé est une excellente base pour renforcer l’offre du constructeur sur le marché européen. Cette voiture bien née est aussi plaisante à regarder qu’à conduire. D’autant plus qu’elle propose des motorisations hybrides rechargeables ou non. La seule différence réside dans la construction de gamme. Pour ne pas trop entrer en concurrence avec le modèle du losange, l’ASX est facturé en moyenne 1 500 € à 2 000 € de plus. Un surcoût justifié par un équipement de série plus complet et une garantie de 5 ans.

Caradisiac a aimé

• Les faibles consommations de la version hybride non rechargeable
• Le comportement routier plaisant
• La qualité perçue à bord
• La garantie 5 ans

Caradisiac n’a pas aimé

• Le peu d’effort apporté pour différencier l’ASX du Captur
• Les tarifs salés mais compensés par un bon niveau d’équipement
• La boîte de vitesses à crabots

Les prix

Le Mitsubishi ASX, à partir de 90 ch et 24 990 €, est évalué dans la catégorie des SUV urbains qui comprend notamment

Le Citroën C3 Aircross, à partir de 100 ch et 21 980 €

Le Peugeot 2008, à partir de 100 ch et 24 750 €

Le Renault Captur, à partir de 90 ch et 23 900 €

Les chiffres clés