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Essai – Renault Rafale : SUV hybride de chasse ou simple Mirage ?

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Le SUV hybride vient coiffer la gamme Renault. Se montre-t-il décoiffant ?

La tentation était grande. L’apparition dans la gamme Renault de l’appellation Rafale est pour un écrivaillon dans notre genre un bien tentant appel au jeu de mot. Même Wikipédia propose une liste d’expressions liées à Éole.

Nous avons choisi de nous abstenir.

Mais on en reparlera quand même un peu ci-dessous.

Voici donc le Renault Rafale. Un SUV format Tesla Model Y ; plus étroit de 6 cm tout de même. Il entend replacer le Losange sur le segment D, abandonné depuis le départ à l’anglaise de la Talisman.

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Basé sur la même plateforme que l’Austral et l’Espace, il entend draguer les amateurs d’Audi Q3 Sportback avec de grands enfants plutôt que les familles nombreuses, déjà servies par le récent Espace (même si l’aspect modularité — en recul par rapport à ses devanciers purs « monospaces » — a déçu).

  • Longueur : 4,71 m
  • Largeur : 1,86 m
  • Hauteur : 1,62 m
  • Empattement : 2,74 m

Pour cela, il compte sur des chaînes de puissance hybrides. D’abord le E-Tech de 200 ch déjà éprouvés sur l’Austral et l’Espace. Et bientôt une version PHEV donnée pour 300 ch.

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Salade d’informations diverses

R comme Rentable : Luca de Meo entend assurer l’avenir du losange par une offensive sur les segments C et D (où se situe le Rafale) pour sortir de ses petits modèles à faible rentabilité.

A comme Alpine : Renault estime que le gros des volumes concernera la finition haute (et plus chère) « Esprit Alpine »

F comme Full Hybrid : cette appellation marketing désigne chez Renault les hybrides non rechargeables. Il s’agit de se différencier des « hybrides légers » (mild hybrid) qui utilisent un peu abusivement cette dénomination. N’est-ce pas Fiat ?

A comme Admission : le 3-cylindre sous le capot fonctionne selon le cycle Miller. L’ouverture de la soupape d’admission est modifiée, au bénéfice de l’efficience. La présence d’un turbo permet d’avoir une meilleure puissance unitaire que sur le cycle Atkinson (Toyota).

L comme Logiciel : la gestion de la batterie a été revue afin d’éviter les dérangeantes variations de frein moteur lorsque l’état de charge était élevé sur l’Austral.

E comme Espagne : c’est dans l’usine de Palencia qu’est assemblé le Rafale au milieu de ses frères de plateforme, l’Austral et de l’Espace.

Intérieur du Renault Rafale

À l’image des dernières Renault, la présentation intérieure séduit. Quelques détails soulignent les ambitions sport/confort du Rafale : inserts en ardoise, volant habillé d’Alcantara, « A fléché » lumineux amusant, mais superfétatoire sur les sièges sur la finition Esprit Alpine. Heureusement ce dernier ne gêne aucunement votre dos, plutôt bien retenu par des sièges typés « sport ».

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Finition et agencement méritent notre estime, tout comme les sièges à la forme sportive et aux matériaux agréables. Seuls certains plastiques en bas de planche™ laissent à désirer. Le système d’infodivertissement Google (12 pouces) est d’une célérité sans faille et permet d’accéder aux applis spécifiques du groupe californien. Il demeure évidemment compatible Apple Car Play.

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Les places arrière sont généreuses, même si l’assise est un peu trop inclinée à notre goût. Le pavillon panoramique autorise notamment une bonne garde au toit. On apprécie aussi l’accoudoir central intelligent combinant porte-gobelets et porte-appareils électroniques. La soute offre un bel espace (530 litres) mais déçoit un peu par son seuil très élevé. On retrouve sous le double-fond une roue de secours, à condition de payer cette option 200 euros.

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Au fait, pourquoi Rafale ?

Non, ce n’est pas lié à l’avion de chasse moderne de Dassault.

Cette appellation désignait dans les années 1930 un monomoteur de 7 mètres d’envergure, le Caudron C.430 « Rafale ». Cette société basée à Issy-les-Moulineaux et connue pour ses avions de la Première Guerre mondiale venait d’être rachetée par Louis Renault. Le fondateur de la marque s’était toujours enthousiasmé pour ces machines volantes, faisant produire des V12 ou des V4 pour avions.

Le monoplan C.430 à structure en bois était logiquement motorisé par un 4-cylindres de 120 ch d’origine Renault, faisant tourner une hélice Ratier. Le C.430 Rafale s’illustra notamment lors de la Coupe Deutsch de la Meurthe, course aérienne la plus prestigieuse de l’époque, frisant les 400 km/h de moyenne lors de l’édition 1935.

Plusieurs aviatrices s’illustrent aux commandes de Caudron, dont Maryse Bastié (1898-1952), Adrienne Bolland (1895-1975) ou Hélène Boucher (1908-1934) qui s’illustra en remportant de nombreux records à bord du C.430 Rafale. Elle apparût aussi dans des publicités pour Renault.

Dernier clin d’œil. C’est de l’aérodrome de Guyancourt que s’envola Hélène Boucher pour son dernier vol, le 30 novembre 1934. Le Caudron s’écrasa à quelques kilomètres de là, ne laissant aucune chance à sa pilote. Le terrain d’aviation subsista jusqu’à la fin des années 1980. Son emplacement est aujourd’hui occupé par le Technocentre, grand siège de l’ingénierie de Renault.

Pour en savoir plus, voici de la documentation sur les aventures de Renault dans les airs…

Conduite du Renault Rafale

En ville, l’engin surprend agréablement. Plus étroit qu’un Tesla Model Y, il étonne aussi par son diamètre de braquage digne d’une citadine (10,6 m), grâce à ses quatre roues directrices proposées en série sur la finition haute. Si la caméra 360° – malheureusement optionnelle – n’est pas activable d’un clic sur l’écran, elle se déclenche automatiquement à l’approche d’obstacles. L’amortissement est réglé « à l’allemande » rendant le Rafale un peu sec sur les gendarmes couchés. Surtout, on apprécie l’onctuosité de la chaîne de puissance, capable de passer 70 à 80 % du temps de conduite en ville avec le bloc thermique éteint. Là, on approche des 4-litres au 100 km.

Sur route, on découvre un SUV nettement plus « pointu » que l’Austral ou l’Espace. Si le Rafale accuse son poids (plus d’1,7 tonne pour notre version Esprit Alpine) et que les pneumatiques Bridgestone n’offrent pas un grip optimal, son caractère est transformé par un système 4CONTROL. Les roues arrière directrices effacent prestement tout sous-virage si l’on n’exagère pas. La direction est directe, mais manque un chouïa de consistance. Pari réussi côté châssis, donc.

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Côté motorisation, c’est plus discutable. Très maligne, la transmission Renault à crabots cherche toujours un peu son rapport lorsque l’on élève le rythme. Les interventions du 3-cylindres thermique ne sont pas trop sonores et le caractère sportif induit par le look manque. Faudra-t-il attendre la version hybride rechargeable de 300 ch ? D’autant que sur une route sinueuse et vallonnée, la consommation dépasse parfois les 8 litres. Fâcheux pour un hybride.

Sur autoroute, le Rafale est un excellent camarade. La gloutonnerie de sans-plomb redescend vers les 6 litres/100 km et le grand réservoir permet d’envisager un rayon d’action de 800 km. L’insonorisation est correcte, bonne sur l’air, un peu décevante sur le roulement. Les systèmes d’aide à la conduite sont bien paramétrés, mais on ne peut pas être assisté(e) sur un changement de ligne.

Fiche technique du Renault Rafale

  • Moteur : 3-cylindres en ligne, 1 199 cm³, cycle Miller, turbo à géométrie variable
  • Transmission : automatique « intelligente » avec 6 rapports à crabots et synchronisation via la machine électrique
  • Puissance totale : 200 ch
  • Couple : 410 Nm
  • Batterie : lithium-ion NMC, 400 volts
  • Capacité brute : 2 kWh
  • Poids : 1 660 kg
  • Vitesse maxi : 180 km/h
  • 0 à 100 km/h : 8,9 s

Consommation et prix du Renault Rafale

À l’issue de notre boucle, nous avons relevé une consommation de 6,1 l/100 km, à comparer aux 4,7 l/100 km à 5 l/100 km de l’homologation WLTP. Pour un SUV de ce gabarit, ce chiffre nous semble dans la moyenne.

S’ils sont élevés, les tarifs sont dans la droite ligne des Austral et Espace. L’entrée de gamme est placée à 45 000 euros, mais la dotation d’équipement n’est pas chiche. La version Esprit Alpine ajoute les quatre roues directrices et pas mal de détails de présentation pour 4 000 euros de plus.

Le Rafale est homologué avec un niveau d’émissions de CO2 de 105 à 112 g/km selon les équipements. Il échappe ainsi au malus. Il est en revanche concerné par le malus au poids entre 300 et plus de 1 000 euros en fonction du niveau d’équipement.

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Les prix du Renault Rafale

Rafale Techno : à partir de 45 000 euros

Il a :

  • Jantes 20 pouces
  • Sièges « sport »
  • Régulateur adaptatif
  • Ecrans 12 pouces
  • Climatisation bi-zone

En option :

  • Roue de secours : 200 euros
  • Roues arrière directrices : 1 500 euros
  • Siège conducteur optimisable et massant : 1 000 euros
  • Hayon motorisé : 400 euros
  • Toit en verre opacifiant : 1 500 euros

Rafale Esprit Alpine : à partir de 49 000 euros

Il a :

  • Inserts noirs de calandre et encadrement des vitres
  • Sièges avant chauffants, sellerie alcantara/ardoise
  • Hayon motorisé
  • Accoudoir arrière « intelligeant »
  • Roues arrière directrices (4CONTROL)

En option :

  • Pack City Premium (caméra 360°, parking main libres…) : 800 euros
  • Pack Driving & Winter (feux leds intelligents, volant chauffant, pare-brise chauffant…) : 1 500 euros

Peintures : de 750 à 1 900 euros

En résumé

Ce frère « sportif » des Autral et Espace ne provoquera pas d’émotion chez les fans de thermique, malgré une présentation soignée et un châssis plus affuté. Un Rafale 100 % électrique n’aurait-il pas eu plus de sens ?

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