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Subaru Outback

Essai - Subaru Outback ou comment opter pour le crossover

essai - subaru outback ou comment opter pour le crossover

Notre modèle à l’essai cette semaine, le Subaru Outback 2.5 Boxer – Antoine Larigaudrie

Au sein d’un marché automobile mondial où l’avenir du SUV semble en question, Subaru reste fidèle à une des seules vraies alternatives: le crossover. Essai du modèle familial de la gamme: l’Outback.

Va-t-on vers un crépuscule des SUV? Cette question qui faisait sourire ou rire il y a encore un ou deux ans est désormais dans toutes les têtes. Culminant à plus de 50% des ventes au début de l’année dernière, la croissance continue de ce format semble marquer un coup d’arrêt ces derniers mois.

Et au sein d’un marché mondial déprimé de manière générale et en pleine transformation, de plus en plus de grands managers de l’industrie automobile commencent à évoquer l’hypothèse d’un vrai début de décroissance.

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Avec l’Outback, Subaru veut aller à rebours de la tendance du moment en se concentrant sur le modèle du crossover. © Antoine Larigaudrie

Le SUV menacé par son poids

Dernier en date, Vincent Cobée. L’ancien patron de la marque Citroën -qui a quitté ses fonctions en février dernier- confiait quelques semaines avant son départ ainsi qu’on arrivait sans doute à une “fin de l’ère SUV, même si les chiffres ne me donnent pas raison pour le moment”. Avec des arguments qui donnent à réfléchir, avant même de considérer ces véhicules comme naturellement plus lourds et plus polluants que des berlines.

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Avec 4,70 mètres de long, l’Outback est un grand modèle familial. © Antoine Larigaudrie

Même au sein des dynamiques de développement actuelles et en particulier de l’électrification, l’architecture SUV est de plus en plus critiquée.

“Sur un véhicule électrique à batterie, si vos aérodynamiques sont erronées, la pénalité en termes d’autonomie est énorme”, expliquait Vincent Cobée.

Dès lors, “les gens commenceront à limiter le poids et la taille des batteries, soit par des taxes, soit par des incitations, soit par la réglementation, soit par la dénomination et la honte. Les mini-citadines ont été tuées par la réglementation, le segment des gros SUV sera tué par l’aérodynamisme et le poids”, ajoute-t-il.

Certes, l’industrie automobile a réussi, et réussit encore en ce moment, à se transformer à des vitesses spectaculaires et à proposer de nouveaux formats pour satisfaire les besoins d’une clientèle qui, avant même la technologie et les performances, privilégie l’espace, le confort et la praticité. Le SUV connaît son âge d’or face à une population globale qui devient plus âgée, est plus habituée à entrer et sortir de sa voiture sans avoir besoin de se plier en deux. Mais si le SUV venait à disparaître pour des raisons politiques et fiscales, quelle alternative alors?

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Sous le capot, le constructeur a préféré équiper son Outback d’un sérieux Boxer de 2,5 litres de cylindrée de 169 chevaux © Antoine Larigaudrie

Le crossover, l’alternative polyvalente

Un constructeur a toujours gardé le cap, quitte à paraître anachronique parfois, c’est Subaru. Depuis des décennies, le constructeur japonais s’est fait une réputation mondiale avec ses terribles Impreza WRX, multiples championnes du monde de rallyes.

Mais la marque est aussi et surtout connue dans le grand public pour ses engins crossovers robustes et pratiques Forester et Outback, se refusant au format SUV. Dotés d’une ceinture de caisse haute, mais plus conçus comme de gros breaks surélevés, les crossovers Subaru constituent l’essence même du SUV… sans en être. Avec, à la clé, un atout bonus de taille: être de véritables tout-terrain ou tout-chemin efficaces, alors que la grande majorité des SUV sur le marché n’en a souvent pas les capacités.

L’Outback est le plus grand des crossovers Subaru disponibles sur le marché. Avec 4,70 mètres de long, il est même plus grand que beaucoup de SUV moyens. Et avec 21 centimètres de garde au sol pour 1,60 mètre de haut, on en sort debout. Très spacieux et lumineux, très bien fini, il fera sans doute sourire les amateurs de high-tech et autres geekeries tant il est “à l’ancienne”, sans fioriture mais très bien équipé.

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Un écran occupe le centre de la planche de bord. Il regroupe beaucoup des fonctions pratiques du véhicule sans être envahissant et sans pour autant renoncer aux commandes physiques. © Antoine Larigaudrie

À noter d’ailleurs un écran central sur la planche de bord, conséquent mais pas envahissant. Ce dernier regroupe beaucoup des fonctions pratiques du véhicule, mais sans pour autant renoncer aux commandes physiques.

Les sièges sont confortables dans un joli cuir, la banquette arrière très vaste accueillera trois passagers qui ne se sentiront pas serrés, et le tout donne une impression à la fois de robustesse et de qualité avec un certain cachet très “américain”. Le coffre lui aussi est généreux, logiquement plus en longueur que sur un SUV mais pas moins pratique au contraire, à 561 litres et même 1822 une fois la banquette arrière rabattue. Un vrai point fort.

Le point fort: un moteur capable, une motricité sans faille

Sous le capot, même si Subaru dispose maintenant de motorisation hybrides (notamment sur le plus petit Forester), le constructeur a préféré équiper son Outback d’un sérieux Boxer de 2,5 litres de cylindrée, le même que celui de la Toyota GR86 que nous avons eu le plaisir d’essayer précédemment. “Dégonflé” à 169 chevaux, il privilégie le couple et l’allonge, et propulse avec douceur cet engin de 1,7 tonne, à la motricité parfaite (4×4) et pas dénué de dynamisme. Et même s’il est long, large et lourd, et que sa boîte automatique est lente, cet Outback se révèle être un excellent engin urbain et routier, grâce à une suspension bien ajustée et une direction qui ne vous coupe jamais vraiment de la route.

Mais c’est plutôt à la campagne que ce crossover va donner son plein potentiel. Car contrairement à la grande majorité des SUV vendus chaque année en Europe, l’Outback est un vrai crossover fait pour la balade tout-terrain et tout-chemin.

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L’Outback est un vrai crossover fait pour la balade tout-terrains et tout-chemins. © Antoine Larigaudrie

Ornières boueuses, chemins caillouteux ou sableux, chaussée détrempée, montées et descentes sur terrain difficile, l’Outback s’en tire avec une efficacité redoutable, pour un engin à vocation familiale et polyvalente. Certes, des pneus adaptés pourraient lui permettre d’aller encore plus loin dans la difficulté, mais ses capacités sont remarquables, le tout encore une fois avec un niveau de confort très appréciable.

Le point noir: une consommation décourageante

Mais cette polyvalence, l’Outback le fait payer cher en consommation de carburant. Et en cela, le crossover ne fait pas mieux qu’un SUV aux capacités comparables. Avec 8,5 litres aux 100 kilomètres, l’engin est du genre glouton. Vous aurez bien du mal à descendre sous les 10/11 litres en conduite urbaine, la faute à son poids, à sa transmission intégrale, et à l’architecture de son gros moteur Boxer, excellent fournisseur de couple mais à l’appétit féroce. Et à 193 grammes de CO2 par kilomètre, l’Outback est éligible à un malus particulièrement désavantageux de 16.810 euros cette année. Pour un engin facturé 48.825 euros prix de base, la douloureuse porte bien son nom.

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Notre modèle essayé en version Touring Exclusive est facturé 55.640 euros options incluses. © Antoine Larigaudrie

Pour adoucir la note, les concessionnaires Subaru, à titre privé, proposent le montage d’un kit GPL Borel parfaitement homologué garanti 5 ans. Peu encombrant (le réservoir se monte à la place de la roue de secours, dans le soubassement du coffre) et peu contraignant, il vous permet, pour des performances sans changement, de faire le plein à 80 centimes le litre, et de voir le malus écologique réduit à 2.544 euros (les émissions tombent ainsi à 157 grammes au kilomètre). Facturé 4.700 euros, ce dispositif vaut donc clairement le coup financièrement et fiscalement.

Hormis ces considérations de consommation, le Subaru Outback constitue une sérieuse alternative à l’ordinaire des SUV, tout en embrassant beaucoup de ses qualités, et en y ajoutant une polyvalence assez étonnante. Peu d’engins sur le marché vous permettront à la fois d’aller et de revenir du bureau tous les matins, de circuler en ville, de tracer sur autoroute confortablement et de vous emmener en week-end en famille sur les chemins campagnards, quel que soit le temps, dans d’excellentes conditions de confort et de prestation.

Les seuls concurrents seront peut-être le Volvo XC-70 Cross-Country ou l’Audi A4 AllRoad, sensiblement plus cher. Si le crossover prend le relais des SUV, l’expertise Subaru sera donc une option de choix.

Modèle essayé: Subaru Outback 2.5 Boxer, version Touring Exclusive
Prix: 55.640 euros options incluses

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