Infatigable rouleuse, la Ford Model A est une Vintage (puisqu’apparue en 1927 !) agréable et sans souci dont le plaisir de conduite n’a d’égal que la sérénité permise par une très grande fiabilité. Parmi la trentaine de carrosseries “usine” dont elle a bénéficié, la version roadster est, en prime, l’une des plus agréables. Enjoy !
Si la Ford Model T a connu une longue carrière, la A est, depuis le début, considérée comme une intérimaire destinée à laisser le temps de concevoir l’auto que projette de construire le fondateur de l’entreprise. On y retrouve l’idée du moteur à huit cylindres, qui n’en finit pas de trotter dans le cerveau prolifique de l’industriel. Ce V8 qui promet d’ouvrir d’autres perspectives aux automobilistes américains. Cette auto, la mythique V8-32, verra le jour fin 1931. Plus raisonnable, la Model A permet au constructeur d’opérer une transition en douceur, ce qui n’exclut pas, bien au contraire, une ambition commerciale hors norme. A raison, puisque plus de quatre millions de Model A seront assemblées, soit un million par an et jusqu’à 8 000 unités par jour lors des pics de production. Ce succès éclair ne doit rien au hasard. Il est la résultante de la bonne image d’un constructeur apprécié pour le sérieux de ses fabrications passées, mais aussi des qualités objectives de la Model A. La première de ces qualités est d’être une voiture rassurante issue de technologies éprouvées pendant vingt ans de fabrication de la Model T. Comme cette dernière, la A est également assemblée dans plusieurs pays d’Europe. Dans l’usine d’Asnières sont fabriquées des versions adaptées aux contraintes et aux besoins français, c’est-à-dire équipées d’un moteur dont la cylindrée a été abaissée à 2 043 cm3 afin d’obtenir une puissance fiscale de 12 CV au lieu de 19 CV. Même si les versions assemblées en région parisienne mais aussi à Anvers, Manchester, Berlin, Cologne et Dagenham, recevant le type AF (puis ANF), ont toujours leurs amateurs, les utilisateurs leurs préfèrent aujourd’hui les américaines et leur gros 3,3 l, un moteur tellement agréable en toutes circonstances qu’il semble incontournable. A l’inverse, le principal reproche que l’on peut adresser à la plupart des voitures françaises de grande diffusion de la même époque est le manque de ressources de leurs mécaniques. Sans parler de la difficulté à se fournir en pièces. Essayer, une fois seulement, une Ford A, c’est à coup sûr l’adopter. Surtout après avoir tenté de grimper une côte aux commandes d’un modèle “concurrent”. Non contente d’afficher une fiabilité irréprochable, la Ford A est facile et économique à maintenir en état. Que demande le peuple ?
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