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Grève chez Renault : « Dans l’automobile, on est sous pression »

grève chez renault : « dans l’automobile, on est sous pression »

Devant la concession Renault de la route de Vannes, des salariés ont débrayé durant deux heures, ce 6 juin.

Le débrayage chez les concessionnaires Renault de Saint-Herblain et Carquefou a été fort suivi, ce jeudi 6 juin. Les grévistes demandent une meilleure rémunération.

Depuis leur rachat par le groupe Rouyer, il y a trois ans, c’est la première fois que les salariés montent au créneau. Sur le parking de la concession Renault, route de Vannes, à Saint-Herblain, sous un soleil radieux, l’humeur est sombre. Mécaniciens, carrossiers, vendeurs, chefs d’équipe, marketing… La plupart des métiers ont répondu à l’appel à débrayer des trois syndicats, CFDT, CGT, CFE-CGC, rejoints par leurs collègues du site de Carquefou.

De 700 € à 170 €

« Ce qui a fait déborder le vase, c’est la participation, rouspète Frédéric Mariette, mécano devenu chef d’équipe et délégué syndical CFDT. On est passé d’environ 700 € à 170 cette année. » Les syndicats ont beau savoir que le montant de la participation est lié au bénéfice, ils reprochent à leur employeur de grignoter les avantages qu’ils avaient quand la concession appartenait encore au groupe Renault. Ancienneté, journée enfant, intéressement… La liste est longue.

Le directeur, Stéphane Gueydan, descendu sur le parking pour discuter avec les grévistes, rappelle que depuis trois ans, des augmentations de salaire ont été accordées dans le cadre des négociations annuelles, « plus 11,24 % en cumul ».

La course aux étoiles

Manifestement insuffisant pour les grévistes du jour. « On est au moins une soixantaine sur les 175 salariés qu’emploient les deux concessions », calcule Pascal Guérif, élu au comité social et économique, depuis quarante ans dans l’automobile.

Derrière les questions salariales, se dessine un métier sous pression et en pleine mutation. « Tous les matins, on nous communique le chiffre d’affaires de l’équipe, en nous disant de faire plus, plus de réparations, plus de ventes de pièces. Tous les matins, on a le retour des notations des clients et on nous dit qu’il faut faire mieux. Mais c’est impossible de n’avoir que des cinq étoiles. On nous demande même de rappeler ceux qui n’en ont donné que quatre, énumère Frédéric Mariette. Car Renault reverse de l’argent aux concessions en fonction du nombre d’étoiles. »

Les vendeurs aussi, évidemment, ont des objectifs : « Ce mois-ci, c’est vingt-deux voitures neuves, plus d’une par jour. C’est énorme. »

Prime de productivité, part variable liée au chiffre d’affaires, commissions viennent gonfler les salaires des employés. « Je gagne 1 400 € par mois. Avec les primes, je peux atteindre les 1 600 € », raconte ce jeune mécano passionné par l’automobile mais qui a vu que chez certains concurrents, la fiche de paye était plus belle.

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