… Et ça n’a pas duré longtemps, sauf chez Renault. Néanmoins, elles sont emblématiques de la décennie du digital, les années 80 où tout était possible surtout l’improbable.
Je n’arrive pas à le retrouver sur Internet, mais en 1983, dans l’inénarrable Collaroshow de Stéphane Collaro, alias Tonton Mayonnaise, est passé un sketch qui m’avait fait hurler de rire. J’avais dix ans et, certes, j’étais meilleur public qu’aujourd’hui, où je suis devenu parfaitement sinistre.
On y voyait Guy Montagné se faire copieusement enguirlander par sa voiture, une 2CV sur le capot de laquelle avait été peinte une énorme bouche bien rouge. Ce sketch faisait référence à l’une des nouveautés automobiles du moment : la synthèse vocale. Deux françaises s’en équipaient, les Peugeot 505 Turbo et Renault 11 TSE Electronic.
On a beaucoup plus parlé de cette dernière, du moins pour le côté parlant, car elle agrémentait ses vocalises d’un spectaculaire tableau de bord à cristaux liquides. Une première sur une auto bien de chez nous ! Cela dit, l’innovation revient à une japonaise, en 1981 : la Datsun Maxima. Celle-ci utilisait carrément le principe du phonographe : un disque en plastique tournait et une tête de lecture, commandée par électronique, choisissait le bon sillon en fonction de l’alerte à signaler.
En 1981, cette Datsun Maxima 810, cousine de la Bluebird vendue chez nous, inaugurait la snthèse vocale dans une voiture de série.
Dès1983, l’Audi Quattro s’équipait d’un combiné d’instruments électronique allié à une synthèse vocale.
Fin 1982, Chrysler s’équipait également d’un dispositif similaire, l’Electronic Voice Alert, très poli puisqu’il ponctuait chaque action correctrice d’un « thank you ».
Cette Chrysler Lebaron de 1986 s’équipe d’une synthèse vocale très polie, qui remercie l’utilisateur !
C’est très paradoxal de voir l’électronique humaniser les voitures, le sommet en la matière étant incarné par Kitt, l’ordinateur de la Pontiac Firebird conduite par David Hasselhoff dans la série K2000, diffusée pour la première fois aux USA fin 1982 justement.
L’archétype de la voiture parlante : la Pontiac Firedird “K.I.T.T” de la série K2000.
En 1984, Oldsmobile s’équipait du Digitalker, puis Mitsubishi, et en Angleterre, Austin-Rover sur les Maestro et Montego de haut de gamme. mais tous ces constructeurs ont renoncé aux alertes vocales, que l’on peut trouver tout à fait horripilantes. Tous sauf un : Renault, qui a persévéré. Les R25 et Safrane parlent, ainsi que les Laguna II et les Espace IV du début des années 2000.
Désormais, les alertes vocales appartiennent au passé. Peut-être ont-elles été jugées superfétatoires, à un moment où les GPS, parlants eux aussi, ont commencé à se généraliser dans la gamme au losange ?