Alfa Romeo

Jean-Philippe Imparato (Alfa Romeo): "En 2027, on vendra 100% de véhicules électriques"


Alfa Romeo veut prendre le virage de l’électrique en continuant à rester fidèle à son passé. Un jeu d’équilibriste moderne que nous relate Jean-Philippe Imparato, directeur général de l’une des trois marques premium du groupe Stellantis.

Quel meilleur lieu que le salon Rétromobile pour rendre hommage à son passé… tout en préparant son futur. C’est à l’occasion du salon des véhicules anciens que nous avons pu échanger avec Jean-Philippe Imparato, directeur général d’Alfa Romeo, sur sa vision d’avenir pour la marque italienne.

Une marque qui semble repartir de l’avant après des années de vaches maigres pour sombrer à un plancher historique en 2021 de seulement 26.000 ventes dans le monde. Un chiffre déjà dépassé rien qu’au niveau européen et sur les 11 premiers mois de l’année dernière.

En France, Alfa Romeo se félicitait début janvier de revenir dans le top 10 des marques premium en 2022 avec un peu plus de 3000 ventes, soit le double de son total de l’exercice précédent. Des résultats portés par son nouveau SUV, le Tonale, qui profitera d’une motorisation hybride rechargeable de 280 chevaux cette année, en complément des versions hybrides légers 130 et 160 chevaux et Diesel 130 chevaux déjà au catalogue. De quoi afficher une certaine confiance pour les années à venir, marquées par la fin du thermique et le grand virage vers l’électrique.

BFM Business: Comment comptez-vous puiser dans l’histoire d’Alfa Romeo pour continuer à développer les ventes?

Jean-Philippe Imparato – Alfa Romeo sans son ADN, ça ne marche pas. Tous les designers qui arrivent chez nous font un stage au musée d’Arese, où vous voyez toutes les beautés sorties depuis 1910. Quand on fait le plan produit d’Alfa Romeo, c’est-à-dire le plan stratégique sur 10 ans, avec un lancement par an à partir de 2022/2023, on a systématiquement un lien avec l’histoire, notamment au niveau du design.

Jean-Philippe Imparato, directeur général d'Alfa Romeo © Alfa Romeo

Alfa Romeo a rejoint l’an dernier le pôle premium avec DS et bientôt Lancia, quelles différences face à ces concurrents internes au sein du groupe Stellantis?

Ce ne sont pas des concurrents, ce sont des copains. Mais les positionnements sont très clairs: DS, le luxe à la française, Lancia l’élégance italienne et moi Alfa, c’est Italie, rouge et sport. C’est extrêmement clair dans l’esprit de tous, on travaille ensemble pour vérifier que tous les développements réalisés autour de ce pôle premium, servent évidemment le chiffre d’affaires, mais aussi le respect de l’ADN de chaque marque. Tous les deux-trois mois, on se retrouve dans les salles de style pour vérifier que les orientations design de chacun ne nous mettent pas en situation de faire la même chose.

En 2023, Alfa Romeo célèbre les 100 ans du Quadrifoglio et les 60 ans d’Autodelta, deux étapes importantes de son histoire sportive, © Alfa Romeo

Comment abordez-vous la fin du thermique et la transition vers l’électrique?

Sans transition électrique, une marque aujourd’hui est morte. Chez Alfa, on a pris le parti de se dire qu’on y va franchement: en 2027, on vendra 100% de véhicules électriques, entre 350 et 800 chevaux. Un Quadrifoglio (la griffe sport qui fête cette année ses 100 ans, ndlr), ce sera 1000 chevaux. Recharge en 18 minutes. Et quand je vous vendrai un électrique, ce sera un électrique de substitution à l’offre thermique: vous ferez avec l’électrique ce que vous faites aujourd’hui avec votre voiture essence, c’est très clair dans mon esprit.

Évidemment, à un moment donné, les véhicules thermiques s’arrêteront, et nous restons des amoureux de notre splendide moteur V6. On a quelques surprises pour les fans de la marque, préparez les carnets de chèques, avec un bon moment de collectors, on en reparlera en juin-juillet, a priori à l’occasion du Mans Classic.

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