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Joan Mir face au "cauchemar" de la procédure de départ de la Honda

Joan Mir en a terminé de sa préparation hivernale, lui qui avait tout à découvrir de la Honda RC213V. Et à quelques jours des premières courses, force est de constater que ses départs ne sont pas encore très efficaces.

Après avoir piloté durant quatre ans la Suzuki, la moto avec laquelle il a découvert la catégorie MotoGP en 2019, Joan Mir s’est trouvé cet hiver face à un défi de taille, celui d’apprendre les spécificités de la Honda RC213V. Une moto différente, mais pas seulement, car c’est aussi la plus compliquée du plateau à en croire les pilotes.

Et le Majorquin en témoigne aisément lorsqu’il décrit le casse-tête qu’est la procédure de départ qu’il lui faut assimiler. “Ça a été un cauchemar de tout mémoriser”, avoue-t-il, “parce qu’on a beaucoup de choses à faire : [enclencher] le holeshot device avant, puis mettre le point mort, qui n’est pas le point mort normal d’une moto de route, puis s’arrêter, activer le launch control, vérifier que tout est bon, puis partir. C’est dur, parce que sur la Suzuki, toutes ces choses étaient faites d’une putain de façon différente ! C’est difficile de tout changer mais c’est une question de temps. À force de le répéter, ça deviendra probablement un automatisme à la cinquième course de la saison, mais pour le moment je dois tout contrôler.”

Après avoir réussi deux de ses essais de départs, Joan Mir estime tout de même que la gestion de l’embrayage devrait être améliorée sur la Honda. “Je pense que les autres pilotes Honda se plaignent de ça. J’ai vu qu’un autre pilote avait des problèmes sur ce point. Donc on doit travailler sur ça parce qu’on va devoir prendre deux départs importants pendant le week-end”, souligne-t-il.

Et quand il décrit les problèmes de wheelie qu’il a eus lors de ses essais de départ, on perçoit l’ampleur de la tâche pour le Champion du monde 2020, qui va devoir se plier à cet exercice deux fois par week-end et pourrait y perdre très gros.

“Je pense que ça tient plus du caractère du moteur, je dois m’habituer au contrôle de l’accélérateur et au reste. Dans ce domaine en particulier, il faut être très précis et savoir ce que l’on veut faire. Et puis, le couple arrive totalement différemment sur cette moto par rapport à la Suzuki, et j’ai du mal à comprendre le moment où le faire”, explique-t-il.

“Quand on a des habitudes pendant des années puis que l’on change, on a besoin d’un peu de temps. À la fin c’était mieux, j’avais moins de wheelie, je gérais mieux cela. Mais on doit améliorer notre compréhension parce qu’on a un wheelie énorme ici, alors qu’avec la Suzuki je n’avais aucun problème. On doit travailler un peu plus sur ça parce qu’avec ces ailerons et tout le reste, si on a du wheelie et qu’on perd la traînée, c’est difficile de rabaisser [la moto].”

Joan Mir, Repsol Honda Team, Jump

Joan Mir

Meilleur pilote Honda au classement final du test de Portimão avec la 13e place, juste devant son coéquipier, Joan Mir ne peut faire mentir le bilan décevant dressé par Marc Márquez, qui voit la Honda apte à se battre entre la cinquième et la dixième place, ou par le team manager Alberto Puig, qui juge la RC213V trop distancée.

“Cela me semble très intéressant, il s’en sort très bien”, note Alberto Puig au sujet de son nouveau pilote pour Motorsport.com. “Il est nouveau, mais c’est un pilote très méthodique, très réfléchi, il pense aux choses. Il n’est pas nerveux, il a un caractère très correct pour cela. C’est un analyste, il réfléchit beaucoup à tout et il est évident qu’il a le potentiel pour être rapide. Mais, bon, il a la même moto que Marc, donc on ne peut pas non plus dire que ce soit parfait.”

Ce qui lui met un peu de baume au cœur, c’est de partager cette plongée dans l’inconnu avec son ancien coéquipier, Álex Rins, qui découvre la Honda dans le team LCR, et surtout avec Ken Kawauchi, ancien directeur technique de Suzuki. Arrivé pendant l’hiver dans le stand Repsol Honda, l’ingénieur japonais semble rassurer le Champion du monde 2020.

“Cela m’apporte de la confiance d’avoir Ken-san dans le box. On a décroché des résultats incroyables ensemble et c’est génial de l’avoir avec nous dans ce processus, je suis reconnaissant de vivre cela avec lui. Je pense qu’il peut faire du bon boulot, comme chez Suzuki, mais on a besoin d’un peu de temps, tous les deux, pour tout comprendre, pour connaître tout le monde. Je pense que nous sommes sur la bonne voie.”

Avec Germán Garcia Casanova et Vincent Lalanne-Sicaud

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