Lamborghini, le bolide ultrarentable de Volkswagen
Lamborghini bâtit aujourd’hui son succès sur ses trois modèles : l’Urus, un « super SUV », qui est le modèle plus vendu du groupe (plus de 5 000 unités en 2022), le Huracán (plus de 3 000 ventes) ainsi que le supercar Aventador, équipé d’un V12 (753 unités) et dont la production a été arrêtée en septembre dernier. Avec moins de 10 000 ventes, la marque au taureau affiche une rentabilité plus proche de l’univers du luxe que de l’industrie automobile. Sa marge opérationnelle atteint 26 % en 2022, pour un chiffre d’affaires qui dépasse 2 milliards d’euros pour la première fois de son histoire. « Ces bons chiffres nous permettent de célébrer le soixantième anniversaire du groupe et d’entamer la seconde phase de notre programme Direzione Cor via des investissements sans précédent pour accroître notre croissance et améliorer notre performance financière », poursuit le dirigeant revenu à la tête de l’entreprise en 2020, après un premier passage entre 2005 et 2016.
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Quid du mythique V12 ?
Pour les amateurs de l’emblématique V12 qui équipe l’Aventador, le son du moteur va être redessiné. « Nous devons opter pour un son très électrique ou artificiel reproduisant le son actuel », convient le dirigeant de l’entreprise de Sant’Agata Bolognese. L’Aventador hybride avec son nouveau V12 est attendu d’ici à la fin de l’année, ainsi que des Urus et Huracán déclinés en versions hybrides d’ici à la fin de l’année 2024. Une GT, quatrième modèle 100 % électrique, suivra en 2028. Le patron de la marque, qui se refuse à dévoiler des objectifs de vente, assure scruter avec attention cette année l’inflation, les taux d’intérêt et la croissance de la Chine. « Jusqu’à maintenant, les marchés américain et européen restent stables et ne montrent pas de signes de faiblesse », ajoute-t-il.
Il n’est pas question pour Lamborghini de devenir un fabricant de gros volumes. Il s’agit plutôt de rester dans la crème de la crème de l’automobile, aux côtés d’une marque comme Ferrari, du groupe Stellantis. « Nous ne souhaitons pas dépasser les 10 000 ventes par an. Nous préférons rester exclusifs avec un bon équilibre entre les commandes et les temps de production », explique Stephan Winkelmann.