Defender ! La seule évocation de ce nom déclenche immédiatement une avalanche d’émotions. Difficile de trouver un véhicule qui évoque autant et unanimement les mêmes sentiments d’évasion et d’aventure et cela parmi toutes les générations depuis des décennies.
Après un arrêt de production de quelques années, Land Rover revient sur le marché avec un Defender réinventé, plus adapté au marché actuel. Cette nouvelle mouture préserve-t-elle la fabuleuse réputation de baroudeur indestructible de ses illustres prédécesseurs ? C’est ce que nous avons essayé de savoir au volant de la version la plus puissante disponible actuellement, dotée de 400ch !
L’interprétation moderne du Defender ne se reconnait pas du premier coup d’œil. Il reprend la ligne stylistique des nouveaux modèles de la marque mais avec des touches classiques qui rappellent ses aïeux. L’ensemble offre une esthétique propre et très novatrice avec des lignes droites et des formes carrées qui lui offrent d’excellents angles d’attaque pour affronter le terrain. Son regard est moins soutenu que celui de ses ancêtres avec des phares ronds au yeux mi-clos. Ses feux arrière verticaux, son hayon à charnières latérales et sa roue de secours apparente sont autant d’hommages au passé. Le Land Rover Defender est produit en deux variantes de carrosserie : le 90, court, avec 3 portes et le 110, long, avec 5 portes. C’est cette dernière, équipée en option de 7 places (CHF 1’440.-), que nous testons aujourd’hui.
Vmax (km/h): 208
rapp. poids/puiss. (kg/ch): 6.57
4×4
6 cyl. 3.0L turbo
400ch / 550Nm
2’628kg
Il est temps de grimper à l’intérieur du Defender. On se plonge dans une atmosphère de qualité et une technologie qui n’existait pas auparavant : matériaux soignés et de haute qualité, grand écran tactile, instrumentation numérique, démarrage par bouton-poussoir, connectivité, prises de connexion USB à profusion et même rétroviseur central pouvant se transformer en écran. On y trouve aussi quelques clins d’œil au passé, comme les vis apparentes qui renforcent la robustesse des moulures de porte et de console centrale ou encore la barre d’appui devant le siège du passager avant. A vrai dire, je ne m’attendais pas à autant de luxe à bord d’un Defender, qui par définition, se voulait jusqu’ici spartiate et robuste. La force de cet intérieur est qu’il semble très solide (notamment grâce aux parties en magnésium) tout en étant bien dessiné et très fonctionnel.
Pour quelqu’un qui connaît l’ancien Defender, la position de conduite de cette nouvelle génération est d’un confort méconnaissable. Haut perché sur des sièges rembourrés, un pédalier dans l’axe, une excellente visibilité, tout a été revu. Au niveau du châssis, la copie a également été retravaillée : Le châssis composé de poutres et de traverses a cédé la place à une carrosserie autoportante en aluminium. Les essieux rigides ont été remplacés par des suspensions pneumatiques adaptatives, ce qui, en plus d’un grand confort de conduite, permet de modifier la garde au sol afin de s’adapter au terrain rencontré.
Au niveau du comportement dynamique, hormis l’extrême démultiplication de la direction, les sensations ressenties au volant sont là aussi plus proche d’une Jaguar F-Pace SVR que d’un Defender d’ancienne génération. Il faut relever que la puissance – 400ch – et le couple – 550Nm – de notre voiture d’essai contribuent pour beaucoup à cet agrément de conduite. Mais je suis certain qu’à ce stade, ce qui vous intéresse est de connaitre le comportement du nouveau Defender hors des sentiers battus…
Nous avons pu confronter les deux dernières générations de Defender dans des conditions extrêmes d’enneigement, cela fera l’objet d’un prochain reportage ! Nous aurions également voulu tester ses capacités de franchissement sur un terrain accidenté mais cela n’a pas été possible, ayant été surpris par la neige en basse altitude dès le troisième jour de l’essai. Ce que je peux affirmer, c’est que sur le papier, tout semble parfait. En plus de la présence des vitesses courtes et de porte-à-faux très courts, différents programmes prédéfinis sont proposés pour l’herbe, le gravier, la boue, la neige, le sable, les roches, et j’en passe… Imaginez par exemple que vous souhaitiez traverser une rivière, vous sélectionnez le mode « passage de gué » et l’électronique s’occupe de tout : la suspension se positionne en hauteur maximum, la réponse de l’accélérateur est lissée, la climatisation est bloquée en circuit interne et l’écran du tableau de bord vous indique la hauteur de l’eau. Et si vous dépassez la profondeur maximale de 900mm, une alerte retentit.
Une profusion d’électronique qui n’avait naturellement pas place dans les précédents Defender où il fallait comprendre ce qui se passait afin d’actionner les bons leviers. Toutefois, les conducteurs aguerris pourront modifier chaque paramètre dans les modes de conduite personnalisables. Le réglage de la garde au sol est quant à lui facilement accessible via des boutons.
Au niveau tarifaire, si le prix de base d’un Land-Rover Defender 110 est de CHF 66’400.-, il faudra compter CHF 95’500.- pour la version P400 de 400 ch et CHF 100’880.- pour notre voiture d’essai équipée notamment de la 3ème rangée de siège (CHF 1’440.–), du crochet d’attelage électrique (CHF 1’420.-) et de la climatisation automatique 3 zones (CHF 1’280.-). Cela situe l’anglaise entre la Jeep Wrangler qui est CHF 30’000.- moins cher mais avec un moteur de 2.0l de 272ch et le Mercedes Classe G qui lui est CHF 50’000.- plus cher à motorisation équivalente.
Land Rover a redéfini complètement le cahier des charges du nouveau Defender. Dorénavant, le Defender n’est plus seulement un 4×4 de franchissement destiné à l’aventure, mais également un confortable SUV capable de se faufiler en ville aussi facilement qu’il peut escalader des montagnes ou affronter des déserts. Une transformation plus qu’une évolution, dans laquelle les habitués du Def’ pur et dur risquent de ne plus se retrouver. Pour ces puristes, notre prochain reportage, qui mettra en scène ce même Defender avec ses prédécesseurs, réserve quelques surprises.
On ne peut néanmoins nier que le nouveau Defender est une belle réussite et qu’il figure sans doute parmi les véhicules tout-terrain les plus désirables du marché actuel.
Pour…
- Capacité de franchissement
- Confort
- Présentation et robustesse de l’habitacle
- Sonorité du 6 cylindres
- 7 places en option
Contre…
- Plaque en plastique sur le capot de mauvais goût
- Consommation
- Direction très démultipliée