Auto

Le sport F1 : sous pression pour un contrat

La saison de F1 vient à peine de débuter. Les équipes commencent à comprendre quel est leur rang dans la hiérarchie. Les pilotes se battent pour obtenir le meilleur résultat, mais aussi pour s’assurer un avenir dans leur propre écurie ou pour séduire une structure plus huppée.

le sport f1 : sous pression pour un contrat

MOTORSPORTIMAGES/PANORAMIC

S‘il y a bien un pilote qui n’a pas de soucis à se faire, c’est Max Verstappen. Le double champion du monde en titre dispose encore cette année d’une Red Bull très performante et du plus long contrat du plateau. Le Néerlandais est lié à l’écurie autrichienne jusqu’à la fin de la saison 2028 ! Son équipier, Sergio Pérez, a signé jusqu’à la fin 2024, mais attention, il a parfois du mal à accepter le favoritisme affiché par l’équipe envers Verstappen, et l’entente avec le Néerlandais n’est pas cordiale. Surtout, Red Bull a recruté cette année Daniel Ricciardo entant que troisième pilote. Ecarté par McLaren, l’Australien revient ainsi dans l’écurie qui lui a permis de décrocher sept victoires. Ricciardo est le seul pilote à avoir soutenu la comparaison avec Verstappen, lors de leurs trois saisons ensemble chez Red Bull. Pour assurer sa place, Sergio Pérez doit donc réduire l’écart entre ses résultats et ceux de Verstappen, et faire mieux que l’an passé, où Charles Leclerc l’avait battu dans la conquête de la place honorifique de vice-champion du monde. Car oui, même s’il a un contrat jusqu’à fin 2024, rien n’est jamais garanti en F1. Il existe souvent des clauses de sortie, parfois liées aux performances, permettant d’anticiper la fin d’un partenariat. Une écurie peut aussi remercier un pilote en lui payant le montant du contrat restant dû. Ce qu’a fait McLaren avec Ricciardo, qui avait à la base un engagement pour 2023. Une décision coûteuse motivée par le potentiel d’une pépite : Oscar Piastri. Le plus jeune pilote du plateau possède un CV remarquable. Australien, lui aussi, il a enchaîné les titres en Formule Renault (2019), Formule 3 (2020) et Formule 2 (2021). Pilote de réserve d’Alpine l’an passé, il a préféré quitter le giron français pour avoir la certitude d’être titulaire cette saison, avec un contrat de deux saisons à la clé chez McLaren. Il lui faudra assumer ce choix et être solide mentalement lors des premiers mois de sa carrière face à un redoutable équipier, Lando Norris, afin de ne pas connaître le même échec que Stoffel Vandoorne. Le Belge, annoncé comme une future star, s’était brûlé les ailes pendant deux saisons aux côtés de Fernando Alonso chez… McLaren ! Lando Norris, le leader de l’écurie, possède le plus long contrat après Verstappen. Mais compte tenu des difficultés de l’équipe britannique, on se demande s’il ne cherchera pas à partir avant la fin 2025.

le sport f1 : sous pression pour un contrat

X. F. GOODEN/DPPI

Oscar Piastri, 22 ans dans quelques jours, est un débutant à fort potentiel, mais l’Australien a tout à prouver en F1 avec McLaren.

le sport f1 : sous pression pour un contrat

F. GOODEN/DPPI, X. BONILLA/DPPI

Deux pilotes en danger : Guanyu Zhou (à gauche), qui dispute sa deuxième saison avec Alfa Romeo, et Yuki Tsunoda, dans sa troisième avec Alpha Tauri.

Pour lui, il s’agira cette année de briller le plus possible pour séduire un top te am si une place devait se libérer. Une perspective très hypothétique, car Lewis Hamilton semble décidé à renouveler son contrat qui expire au terme de la saison 2023, ce qui pourrait figer le marché des transferts pour 2024 chez les équipes de pointe. Pourtant, les performances en retrait de Mercedes depuis l’année dernière pourraient inciter Hamilton à renoncer. A 38 ans, il sait que la fin de sa carrière approche. Mais le Britannique affiche toujours la même motivation, une énorme envie de renouer avec la victoire et de décrocher un huitième titre qui ferait de lui le plus grand pilote de l’histoire.

le sport f1 : sous pression pour un contrat

DPPI

A 38 ans, Lewis Hamilton n’a pas l’intention de prendre sa retraite. Il discute d’une prolongation de contrat avec Mercedes. Cela pourrait figer le marché des transferts pour 2024 chez les écuries de pointe.

La relève sur le pied de guerre

D’autres pilotes voient leurs contrats arriver à échéance. Le plus en danger semble Yuki Tsunoda. Le Japonais dispute sa troisième saison avec Alpha Tauri. Dans cette écurie, cela a longtemps été le maximum offert à un pilote (Buemi, Vergne, Alguersuari). De plus, avec la fin du partenariat entre Honda et le groupe Red Bull à la fin de la saison 2025, il n’y a plus besoin de satisfaire le motoriste nippon. Tsunoda doit donc montrer qu’il peut mener l’écurie après le départ de Gasly et résister à son nouvel équipier Nyck de Vries, afin de viser à moyen terme la place de Pérez chez Red Bull. Ajoutez à cela que la marque Red Bull soutient six pilotes en Formule 2 qui rêvent tous de prendre la place de Tsunoda, et vous comprendrez que le Japonais doit performer au plus vite ! Quant à de Vries, même avec un contrat de deux ans, il ne semble pas assuré d’un avenir à moyen terme, en raison de son profil atypique de débutant en F1 à 28 ans et d’une concurrence féroce. La situation est plus sereine pour son prédécesseur, Pierre Gasly, parti chez Alpine. Le Français a signé un contrat pluriannuel, vraisemblablement garanti jusqu’à fin 2024, comme son équipier Esteban Ocon. Pour la suite, rien n’est scellé. Pour l’un comme pour l’autre, il vaudra mieux devancer son voisin de garage pour espérer un renouvellement.

Les pilotes Ferrari sont dans la même situation, liés à la Scuderia jusqu’à fin 2024. Si Charles Leclerc est en position de force et exige des garanties de progrès pour reconduire son bail, Carlos Sainz devra prouver qu’il mérite de rester, après avoir souffert face au Monégasque l’an passé. Chez Aston Martin, la révélation de cette saison 2023, tout est clair. Fernando Alonso a rejoint l’écurie avec un contrat de deux ans, plus une autre saison en option. L’Espagnol pourrait donc rester jusqu’à fin 2025. La situation de son équipier, Lance Stroll, est plus particulière : sa place a toujours été assurée entant que fils du patron Lawrence Stroll. Néanmoins, s’il est surclassé par Alonso, la question pourrait se poser : l’intérêt de l’entreprise pourrait alors prendre le dessus sur l’amour paternel. En conséquence, Lance Stroll doit se débarrasser de son étiquette de fils à papa cette saison.

Moins de pression pour les chevronnés

Valtteri Bottas, lui, possède un contrat confortable avec Alfa Romeo jusqu’à fin 2025. Le rachat de l’écurie par Audi, qui prendra complètement le pouvoir en 2026, représente une source d’incertitude pour le Finlandais. Mais, pour le constructeur allemand, avant de remplacer Bottas, se posera la question de Guanyu Zhou. Le Chinois a été assez convaincant en 2022, mais il a marqué seulement 6 points, contre 49 pour Bottas. Avec un contrat arrivant à échéance cette année et les bons résultats en Formule 2 de Theo Pourchaire, membre de l’académie de l’écurie, Zhou est en danger. Chez Williams, Albon a renouvelé son engagement l’an passé pour plusieurs saisons, et son jeune équipier, Logan Sargeant, a l’énorme avantage de posséder un passeport américain : cela devrait lui permettre de conserver sa place en 2024, quelles que soient ses performances cette année. Quant à l’écurie Haas, sa politique de recrutement est tellement illisible que rien n’est certain. Après avoir misé sur un duo juvénile Schumacher-Mazepin en 2021, elle a fait revenir le trentenaire Kevin Magnussen l’année dernière, puis, pour 2023, elle a sorti de sa retraite Nico Hülkenberg, 35 ans, pour remplacer Schumacher. Les deux hommes n’ont plus rien à prouver en F 1. Ils considèrent cette saison comme du bonus dans leur longue carrière. De quoi évacuer la pression et la crainte de perdre leur volant.

Une première en Australie

Pour la première fois, les petits jeunes des catégories inférieures à la Formule 1 vont faire le long voyage jusqu’à Melbourne (Australie). Le week-end du 1 avril, auront lieu le troisième rendez-vous de la saison de F2 et le deuxième de la F3.

Le dépaysement et le tracé si particulier du circuit de l’Albert Park (photo) enchanteront les pilotes, mais pour les équipes, il s’agit d’un déplacement lointain et coûteux. Il se renouvellera néanmoins probablement dans l’avenir, car la F1 ira à Melbourne jusqu’en 2035 !

le sport f1 : sous pression pour un contrat

AUSTRALIAN GRAND PRIX CORPORATION

Triomphe aux Oscars

– Le film Everything Everywhere All At Once a triomphé aux Oscars en remportant sept statuettes. Il n’a aucun rapport avec le monde automobile, mais nous voulions saluer le succès de Michelle Yeoh.

La compagne de Jean Todt depuis dix-neuf ans a remporté l’Oscar de la meilleure actrice. C’est ce qu’on appelle un couple à succès (photo). L’ancien directeur de Ferrari était décidément bien entouré, car, assise à sa droite dans le Dolby Theater d’Hollywood, il y avait Jamie Lee Curtis, lauréate de l’Oscar du meilleur second rôle.

le sport f1 : sous pression pour un contrat

MICHAEL TRAN/AFP

Loeb aux Açores

Sébastien Loeb a quasiment tout connu, tout essayé dans sa carrière. Pourtant, du 31 mars au 2 avril, il découvrira une nouvelle épreuve. Le nonuple champion du monde va en effet, pour la première fois, disputer le rallye des Açores, réputé pour ses spéciales sur des terres magnifiques au bord de l’océan.

Sa compagne, Laurène Godey (ici en photo avec Loeb), occupera le baquet du copilote dans la Skoda Fabia RS Rally2. En attente d’un éventuel programme en WRC *, Loeb a déjà renoncé à participer à la troisième saison du championnat d’Extreme E, qu’il avait remporté en 2022.

* Championnat du monde des rallyes.

le sport f1 : sous pression pour un contrat

LA VOIX DU NORD/MAXPPP

TOP STORIES

Top List in the World