L’électrification des flottes de voitures de société est à la traîne par rapport aux particuliers. Notamment sur les plus grands marchés automobiles d’Europe : la France et l’Allemagne.
Les entreprises ne jouent pas le jeu
Au sein de l’Union européenne, 60 % des nouvelles immatriculations sont des voitures de société. Les entreprises ont donc un rôle majeur à jouer dans la transition écologique, et cela passe notamment par l’électrification des flottes. Les véhicules des entreprises parcourent environ deux fois plus de kilomètres que les véhicules privés. Ils sont ainsi sont responsables de 74 % de toutes les émissions des voitures neuves.
Des flottes qui ont du mal à passer à l’électrique
En France et en Allemagne, les entreprises ont pourtant du mal à passer à l’électrique. Chez nos amis allemands, le taux d’adoption des voitures électriques était de 16,3 % pour les entreprises contre 25,6 % pour les particuliers en 2023. En France, le taux d’adoption ne dépassait pas les 12 % pour les professionnels, contre 22,1 % pour les particuliers. Seul le Danemark a un écart encore plus important avec 26,1 % pour les entreprises contre 53,1 % pour les particuliers.
Volkswagen vend 70 % de ses voitures à des pros
Si les flottes décidaient massivement de passer à l’électrique, cela pourrait être « un moteur important pour soutenir la transition industrielle des constructeurs automobiles européens », souligne l’étude. Les ventes des voitures d’entreprises est à l’origine de l’écrasante majorité des livraisons chez Volvo, Volkswagen, BMW, Stellantis et Mercedes. Chez Volkswagen 70 % des ventes de voitures en Europe sont des voitures de société.
Que va faire la Commission européenne ?
Pour Stef Cornelis, directeur du programme sur les flottes chez Transport & Environment, « la Commission européenne a un rôle à jouer. Elle doit concevoir le cadre adéquat pour faire de l’Europe un leader mondial de l’électrification ». Selon lui, cela permettrait de « donner un cap et d’apporter des garanties aux constructeurs automobiles européens afin qu’ils continuent à augmenter leurs investissements dans la fabrication de voitures électriques ».
Étant donné que les entreprises se tournent plus naturellement vers des marques européennes, ce sont nos constructeurs (et pas les chinois) qui pourraient profiter de cet éventuel cadre réglementaire. L’ouverture de la consultation publique sur l’électrification des flottes est une opportunité idéale pour l’Europe. C’est le moment parfait pour instaurer une nouvelle réglementation et rectifier l’équilibre entre les professionnels et les particuliers.
Transport & Environment appelle justement la Commission européenne à « faire une proposition pour un règlement sur les véhicules des professionnels d’ici 2025, afin de fixer des objectifs d’électrification à 100 % pour les grandes flottes et les sociétés de leasing d’ici 2030 ». L’association estime que les États membres doivent aussi « réformer la fiscalité en incitant à l’adoption des électriques par de nouvelles taxes sur les thermiques ».