Présentée comme l’héritière de la rarissime LFA, la future supersportive Lexus troquera le mélodieux V10 contre une motorisation 100 % électrique. Mais la marque premium du groupe Toyota compte notamment sur une boîte mécanique pour proposer une expérience de conduite marquante.
- Une simulation plus vraie que nature
- Un mode automatique toujours possible
- Une des premières voitures à batterie solide ?
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Pour l’instant à l’état de simple maquette, la future sportive 100 % électrique de Lexus pourrait se distinguer de ses concurrentes grâce à une boîte manuelle !
Matthieu Meheust
Même si elle permet désormais d’atteindre des niveaux de performances incroyables, la motorisation 100 % électrique a du mal à réjouir les amateurs de voitures sportives. L’absence de sonorité n’est pas la seule à être critiquée. Certains déplorent aussi le manque de caractère mécanique, alors que d’autres regrettent de ne pas se sentir suffisamment impliqués dans la conduite. Pour ces derniers, Lexus a peut-être trouvé une solution. La marque premium du groupe Toyota a développé une boîte manuelle destinée aux véhicules électriques. Pour l’heure, cette innovation n’équipe qu’un prototype construit sur la base de l’actuel UX 300e, un SUV compact à la philosophie plutôt placide. Mais Lexus envisage de l’utiliser dans sa future supersportive, présentée sous la forme d’une maquette provisoirement baptisée Electrified Sport.
Une simulation plus vraie que nature
Le constructeur a évoqué cette possibilité lors du dernier Kenshiki Forum, le grand événement désormais organisé chaque année par Toyota Europe. Il a en profité pour dévoiler une première vidéo de cette technologie, qui avait déjà été éventée début 2022 grâce à un dépôt de brevet de la maison-mère. On y entend clairement une sonorité artificielle de moteur essence, qui va jusqu’à reproduire le son d’un talon-pointe au rétrogradage. Pour rendre l’expérience aussi intuitive et intéressante que possible, les ingénieurs ont également simulé une rupture de couple au moment du changement de vitesse. Tout en ajoutant à leur prototype une pédale d’embrayage, un compte-tours ou un affichage du rapport enclenché.
Il n'y a rien qui suscite autant d’engagement pour un conducteur passionné que d’être capable de changer soi-même de vitesse pour disposer de la bonne quantité de couple à n’importe quel moment , affirme Takashi Watanabe, ingénieur en chef des Lexus électrifiées. Donc nous nous sommes dits.. faisons-le !
Il ajoute même qu’il sera tout à fait possible de caler ou de reculer lors d’un démarrage en côte si l’embrayage n’est pas utilisé à bon escient. En revanche, il n’y a ici pas de véritable boîte de vitesses à commander. Lexus reste pour l’instant fidèle au principe d’un réducteur avec un rapport de démultiplication fixe, comme la quasi-totalité des constructeurs de voitures électriques. Aujourd’hui, seules quelques rares modèles comme les Porsche Taycan, Audi e-Tron GT ou MG Marvel R disposent d’une boîte de vitesses, mais elle compte seulement deux rapports et le conducteur ne peut pas choisir lui-même quand il veut en changer. L’expérience de conduite n’est donc pas drastiquement modifiée. Le but est plutôt de proposer une vitesse de pointe plus élevée sans trop grever l’autonomie.
Un mode automatique toujours possible
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Présenté au Salon de Tokyo 2017, ce concept Toyota GR HV Sports cherchait à marier une boîte manuelle avec un moteur hybride.
Bertrand Bellois
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La boîte imaginée par Toyota pour le concept GR HV Sport pouvait être utilisée en mode automatique ou manuel.
Toyota
Le choix de la marque japonaise se rapproche, lui, davantage de ce qui est proposé sur certains simulateurs de conduite, qui peuvent être équipés d’un levier commandant une grille en H. Cette technologie évoque celle qui avait déjà été imaginée par Toyota en 2017 pour le concept GR HV Sports. Comme sur cette étude, qui était dérivée de la GT86 et équipée d’une mécanique hybride, il serait tout à fait possible de proposer un mode 100% automatique en parallèle. Cela semble même indispensable pour espérer atteindre le chrono de 2 s environ au 0 à 100 km/h déjà annoncé pour la future sportive électrique Lexus. Une performance qui apparaît incompatible avec des passages de rapports manuels et des ruptures de couples. Celle qui est présentée comme l’héritière de la LFA pourrait donc être équipée d’une boîte manuelle… dont son ancêtre était paradoxalement privée.
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Une des premières voitures à batterie solide ?
Comme son ancêtre la LFA, ce coupé conserve un long capot avant… même si la motorisation électrique est autrement plus compacte que le défunt V10 atmosphérique. Matthieu Meheust
Lancée en 2010, la LFA reste à ce jour l'unique supercar à avoir été commercialisée par Lexus. Seuls 500 exemplaires ont été produits. Lexus
Plus que par ses performances, la LFA a marqué les esprits grâce à son V10 avide de hauts régimes, dont la mélodie évoque certaines monoplaces de F1. Lexus
La batterie à électrolyte solide promet plus d'autonomie, des temps de recharge plus court et plus de sécurité que les batteries à électrolyte liquide actuelles. Mais son industrialisation pose encore de nombreuses difficultés. DR
Seule une transmission robotisée à simple embrayage était en effet proposée sur cette supercar lancée en 2010, dont les 500 exemplaires fabriqués se retrouvent aujourd’hui souvent affichés à prix d’or. Outre sa rareté, c’est son moteur V10 atmosphérique qui suscite l’engouement de certains collectionneurs pour la LFA. Capable de grimper jusqu’à 9 000 tr/mn, il est réputé comme l’une des mécaniques les plus mélodieuses de tous les temps, Sa descendante ne pourra évidemment pas mettre en avant le même argument. Mais d’après son constructeur, elle pourrait bien être l’un des premiers modèles de série dotée d’une batterie à électrolyte solide. Un type d’accumulateur fréquemment présenté comme l’avenir de la voiture électrique, et qui lui offrirait jusqu’à 700 km d’autonomie. Reste que le planning de lancement de cette technologie est encore très flou, tout comme celui de la Lexus Electrified Sport de production. La LFA avait souffert d’un développement particulièrement long et complexe, en décidant d’adopter une structure en carbone en cours de route. Pas sûr que Lexus ait envie de refaire la même chose avec son héritière… mais la marque ne semble pas avoir opté pour la facilité malgré tout.
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