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L'UE va imposer jusqu'à 38% de droits de douane sur les voitures électriques chinoises

l'ue va imposer jusqu'à 38% de droits de douane sur les voitures électriques chinoises

Des drapeaux de l’Union européenne devant la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique. /Photo prise le 28 octobre 2019/REUTERS/Yves Herman

BRUXELLES (Reuters) – La Commission européenne a annoncé mercredi qu’elle imposerait à titre provisoire des droits de douane allant jusqu’à 38% sur les importations de véhicules électriques chinois, une décision qui a suscité l’ire de la Chine et pourrait conduire à de possibles représailles.

Moins d’un mois après le quadruplement à 100% des droits de douane américains sur les véhicules électriques chinois, l’exécutif européen, en charge de la politique commerciale de l’Union, a indiqué que les droits de douane, qui seront probablement instaurés en juillet, se monteraient à 17,4% pour le constructeur automobile chinois BYD et à 20% et 38,1% respectivement pour ses compatriote Geely et SAIC.

D’autres sociétés coopérant avec les investigations se verront imposer des droits de douane de 21%, contre 38,1% pour les entreprises qui ne coopèrent pas avec les enquêteurs.

Cette décision fait suite à une enquête ouverte en octobre dernier sur les subventions dont bénéficieraient les constructeurs automobiles chinois de la part de Pékin.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié l’enquête “de cas typique de protectionnisme”, tandis que l’Association des véhicules passagers chinois a estimé qu’à 20% en moyenne, les droits de douane n’auraient pas vraiment d’impact sur la majorité des sociétés de Chine.

L’Europe reste divisée sur la question. Le ministre italien de l’Industrie, Adolfo Urso, s’est félicité de l’instauration des droits de douane tandis qu’un porte-parole du gouvernement allemand a souligné que le pays ne voulait pas de restrictions commerciales supplémentaires et appelé à des discussions constructives entre l’Europe et la Chine.

En pleine électrification de leur gamme, les constructeurs automobiles européens sont confrontés à l’afflux de véhicules électriques moins coûteux de la part de leurs concurrents chinois.

Ces droits de douane devraient renchérir de plusieurs milliards d’euros les coûts des voitures électriques chinoises vendues en Europe mais risquent aussi d’accroître les tensions commerciales avec la Chine, qui a déjà menacé de représailles.

Mercredi, le ministre chinois des Affaires étrangères a prévenu qu’il prendrait des mesures pour “défendre fermement” ses intérêts.

L’application par l’UE de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine viole les principes de l’économie de marché et finiront par nuire aux intérêts de l’Europe, a déclaré un porte-parole du ministère lors d’une conférence de presse.

En janvier, la Chine a lancé une procédure anti-dumping sur l’ensemble des spiritueux importés de l’UE dans le pays. Cette mesure de rétorsion est considérée comme une réplique à la procédure de l’UE sur les véhicules électriques chinois.

La crainte de nouvelles représailles a pesé en Bourse sur plusieurs constructeurs automobiles européens, notamment allemands en raison de leur forte présence sur le marché chinois.

L’indice des valeurs automobiles a perdu un temps jusqu’à 1,6% tandis que Volkswagen et BMW, figuraient parmi les plus fortes baisses de l’indice Dax des principales valeurs allemandes.

Le français Renault et le franco-italo-américain Stellantis sont en revanche passés en territoire positif à la mi-séance.

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea) a pris note de la décision européenne, tout en soulignant que l’enquête allait se poursuivre pendant plusieurs mois avant une décision définitive, et que le sujet commercial n’était qu’une donnée de l’équation pour l’industrie en Europe.

“Le commerce libre et équitable implique de garantir un terrain de jeu égal pour tous les concurrents, mais ce n’est qu’une pièce importante du puzzle de la compétitivité globale”, a dit l’association dans un communiqué.

(Reportage Philip Blenkinsop, avec Disha Mishra et Abinaya Vijayaraghavan à Bangalore, Liz Bee à Pékin, Gilles Guillaume, Blandine Hénault, Mathias de Rozario et Gilles Guillaume pour la version française)

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