McLaren, marque avec laquelle Ayrton Senna et bien d’autres pilotes d’exception ont remporté plusieurs titres de champion du monde, ne construit pas seulement des monoplaces de F1 mais également des voitures de série. Celles-ci se déclinent en trois catégories : Ultimate cars, avec par exemple la très extrême McLaren Senna de 800 ch, Supercars, avec notamment la McLaren 720S Spider que nous avons essayée au mois d’avril, et GT. Cette dernière catégorie ne comporte pour l’instant qu’un seul modèle : la nouvelle McLaren GT que nous avons pu conduire pendant six jours et qui nous a enthousiasmés par l’incroyable poussée de son moteur V8 bi-turbo de 620 ch ainsi que par une polyvalence inédite pour une voiture à moteur central.
Comme son nom l’indique, la McLaren GT est une grand tourisme, comprenez par-là une voiture qui est davantage destinée à être utilisée sur la route que sur circuit. Mais attention, il s’agit d’une GT qui est imprégnée de l’ADN sportif de la marque de Woking et qui affiche une polyvalence nettement supérieure à celle de la McLaren 570GT que nous avions essayée il y a cinq ans.
0-100km/h (s): 3.2
Vmax (km/h): 326
propulsion
8 cyl. 4.0L bi-turbo
620ch / 630Nm
1’530kg
Cette nouvelle GT est en mesure de répondre encore mieux aux exigences d’une clientèle qui souhaite utiliser sa voiture pour se rendre de Genève à St-Tropez ou de Genève à Verbier. Et cette dernière localité n’a pas été choisie par hasard car le coffre de la nouvelle McLaren GT permet de transporter deux paires de skis ! Sa longueur (4,68 m) a en effet gagné 14 cm par rapport à celle de la 720S. Cela a permis d’y aménager un compartiment à bagages arrière de 450 litres qui s’ajoute au coffre de 150 litres, très profond, sous le capot avant.
La nouvelle McLaren GT a beau mesurer près de 4,70 m, elle n’affiche en effet que 1’530 kg sur la balance. Et sa longueur, supérieure à celle par exemple d’une berline telle que l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio (4,64 m), ne l’empêche pas de se parer d’une silhouette sportive d’une extrême fluidité. Surtout dans la couleur Kyanos Blue de notre modèle d’essai.
Une fois la porte en élytre ouverte, on se glisse facilement dans un habitacle particulièrement raffiné avec cuir, alcantara et aluminium poli. Quant à l’écran d’info-divertissement de la console médiane flottante, il est entouré de noir piano et d’un métal satiné du plus bel effet. C’est juste au-dessous de cette console que se trouve le bouton rouge du démarreur. Nous l’appuyons sans plus tarder et le V8 bi-turbo de 620 ch s’anime dans une sonorité grave, certes prometteuse mais tout de même relativement discrète.
Rien à redire non plus au niveau de la tenue de route. Celle-ci s’avère irréprochable grâce notamment au «Proactive Damping Control», un système de suspension adaptatif qui assure, selon le mode sélectionné, un parfait compromis entre le filtrage des imperfections de la chaussée et le maintien horizontal de la voiture. La direction, d’une précision chirurgicale, participe elle aussi au plaisir de conduite évoqué ci-dessus. Quant aux décélérations, assurées par des freins en carbone (une option facturée CHF 6’632.- sur notre modèle d’essai), elles sont ahurissantes. McLaren annonce d’ailleurs des distances de freinage d’à peine 30 et 118 mètres pour passer de 100 à 0 km/h et de 200 à 0 km/h !
Cerise sur le gâteau, la McLaren GT s’est illustrée par une consommation d’essence encore plus raisonnable que celle que nous avions enregistrée lors de notre essai de la McLaren 720S Spider. Si cette dernière avait été créditée d’une consommation moyenne de 14,1 l/100 km, la McLaren GT s’est contentée de 12,8 l/100 km avec une consommation minimale d’à peine 10,3 l/100 km sur un tronçon d’autoroute parcouru à une vitesse moyenne de 116 km/h. Il s’agit là d’une soif modérée qui permet d’effectuer le parcours Genève-St-Tropez (560 km), évoqué au début de cet article, sans devoir s’arrêter pour ravitailler étant donné que la capacité du réservoir de la McLaren GT s’élève à 72 litres !
Tout irait-il donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Pas tout à fait. On regrettera ainsi que les images de la caméra de recul n’apparaissent pas dans l’écran de la console médiane flottante. Elles s’affichent en effet dans l’écran situé derrière le volant. Or, dès que l’on effectue une marche arrière en tournant à 90 degrés, les branches du volant masquent irrémédiablement l’écran ! On pourrait aussi déplorer le prix de certaines options, par exemple CHF 1’392 francs pour avoir des étriers de frein d’une couleur spéciale. Cela sur une voiture dont le prix de base s’élève tout de même à CHF 220’660.-. Mais, c’est bien connu, quand on aime, on ne compte pas !
La nouvelle McLaren GT a résolu avec brio l’équation qui consistait à commercialiser une voiture à moteur central susceptible d’être polyvalente tout en étant imprégnée de l’ADN de la marque. La McLaren GT permet en effet à ses deux occupants d’effectuer du «grand tourisme» sans (trop) se limiter au niveau des bagages, sans devoir s’arrêter fréquemment dans une station d’essence et sans être importunés par la sonorité du moteur. Cela tout en respectant les valeurs cardinales d’une McLaren, à savoir un plaisir de conduite sans cesse renouvelé et des performances de très haut niveau.
Pour…
- Polyvalence inédite pour une voiture à moteur central
- Habitacle raffiné
- Accélérations et décélérations ahurissantes
- Expertise technologique issue du sport automobile
- Facilité de conduite
- Exclusivité
- Autonomie compte tenu de la puissance
Contre…
- Visibilité vers l’arrière
- Affichage des images de la caméra de recul
- Position de la commande du réglage des sièges
- Prix de certaines options