Premier à avoir reçu en Europe l’agrément pour le niveau 3 en matière d’automatisation de la conduite, le constructeur allemand franchit encore un cran de plus avec un service de voiturier automatique à l’aéroport de Stuttgart.
De quoi désespérer les fans de Tesla. C’est encore un « dinosaure » qui se voit habilité à déployer en première mondiale un système d’assistance de niveau 4 (sur une échelle jusqu’à 5) pour une utilisation commerciale. Le constructeur, c’est donc Mercedes-Benz et c’est en Allemagne que ça se passe.
Nos voisins d’Outre-Rhin sont parmi les plus avancés en matière de législation dans le domaine de la voiture autonome, avec l’adoption en juillet 2021 d’une loi qui autorise la circulation de véhicules de niveau 4. Elle a été élargie récemment à l’environnement des parcs de stationnement. Dès 2019, les pouvoirs publics avaient délivré la première autorisation au monde pour utiliser des véhicules de développement pour aller se garer, sans surveillance humaine, dans le parking du musée Mercedes-Benz à Stuttgart.
Une zone de rencontre
Le principe est simple : le conducteur d’une Classe S de dernière génération ou d’une EQS doit se rendre au parking P6 de l’aéroport de Stuttgart. C’est une zone gérée par APCOA, un opérateur allemand qui est partenaire du service. Dès lors que le client est sorti de sa voiture, il se connecte à la plateforme (APCOA Flow, où il a au préalable réservé une place) et n’a plus qu’à appuyer sur une touche sur son smartphone pour déclencher la procédure.
Dès lors, la Mercedes va être prise en charge par un système de guidage interne au parking, jusqu’à sa place de stationnement. Une opération notifiée par l’exploitant du parc sur l’écran du téléphone. L’équipementier Bosch, qui a installé des capteurs et mis en place une infrastructure de communication, est la cheville ouvrière de ce service. C’est lui qui permet à la voiture de déterminer son itinéraire, d’un étage à l’autre et le long des rampes d’accès. Et quand le propriétaire du véhicule rentre de voyage, il fait l’opération en sens inverse. Il appelle depuis son smartphone le véhicule, qui vient le récupérer sur une zone de rendez-vous.
Un service qui pourra être étendu
Pour bénéficier de ce service, il faut que le véhicule soit équipé de l’Intelligent Park Pilot : un système qui équipe la Classe S et l’EQS depuis juillet dernier. Par la suite, dans le cadre d’une mise à jour, des modèles antérieurs (décembre 2020 pour la Classe S et avril 2021 pour l’EQS) verront cette fonction activée. Ils auront la notification dans l’application Mercedes me.
La première à Stuttgart est évidemment très symbolique pour Mercedes et Bosch, qui sont tous deux originaires de cette région d’Allemagne. « C’est avec le stationnement sans conducteur que la conduite automatisée au quotidien commence », déclare Markus Heyn, membre du conseil d’administration de Bosch et président du secteur d’activité des Solutions pour la mobilité.
Volkswagen travaille aussi sur la question
En 2018, un autre acteur majeur de l’automobile en Allemagne a démarré des tests similaires. Il s’agit du groupe Volkswagen, qui a déployé des véhicules sous les marques VW, Audi et Porsche à l’aéroport de Hambourg. Un accord spécifique avait été noué entre le groupe et la ville, en prévision d’un congrès mondial sur le transport intelligent (ITS Hamburg), qui a eu lieu en 2021. Mais, si la coopération avec Volkswagen se poursuit pour des tests de véhicules autonomes à Hambourg, le projet de voiturier automatique semble avoir été abandonné à l’aéroport. Cela n’empêche pas les constructeurs germaniques de continuer à travailler sur la question.
Lors du salon IAA Mobility à Munich, en 2021, les mêmes Audi, Porsche et Volkswagen (sous l’égide de la filiale Cariad du groupe) avaient participé à une démonstration de voiturier automatique, tout comme d’ailleurs BMW, Mercedes, Ford, Jaguar, Land Rover, et quelques équipementiers dont Continental et Valeo. Ce dernier est aussi l’un des acteurs les plus impliqués dans ce type de service.
En Allemagne, il a participé à un projet avec BMW et l’opérateur Deutsche Telekom pour du parking automatisé piloté par la 5G. L’équipementier français entend bien concurrencer Bosch sur ce créneau.