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Nouveaux droits de douanes : les prix des voitures électriques vont-ils augmenter ?

On entend déjà ça et là que les droits de douanes augmentés pour les importations chinoises vont faire gonfler les prix. Or, ce ne devrait pas être le cas, ou seulement à la marge. Explications.

Depuis l’annonce des nouveaux droits de douanes par la Commission européenne, les réactions se sont multipliées. Sans surprise, BMW et Mercedes ont vivement critiqué une “entrave” à la liberté de commercer dans le monde qui servirait l’innovation pour tous. Stellantis, de son côté, a également dénoncé des droits trop élevés. Carlos Tavares n’a pas manqué sa sortie : “lorsque vous mettez une bulle autour d’un marché, qui peut être le marché américain ou le marché européen, la première chose que vous créez, c’est une énorme inflation à l’intérieur de la bulle”. Rappelons quand même que les Chinois ont contrevenu aux règles de l’OMC en subventionnant leur industrie automobile à tous les étages : tarifs préférentiels sur les batteries, achats de terrains à prix bas pour les usines, soutiens financiers directs pour l’export…

Les quelques constructeurs qui ont manifesté leur mécontentement l’ont surtout fait car ils ont des intérêts directs avec les Chinois et la Chine. Ces inquiétudes qui touchent certaines marques sont pour l’instant bien éloignées des préoccupations des consommateurs européens : les prix des voitures électriques chinoises parfois si intéressants vont-ils augmenter dans les mois à venir ? Probablement pas, ou dans une mesure si faible que cela ne devra pas changer la donne. Explications.

Encore de la marge

nouveaux droits de douanes : les prix des voitures électriques vont-ils augmenter ?

Même avec son tarif bas, la MG4 reste probablement bénéficiaire pour la marque© MG

Il faut bien comprendre que ces droits de douanes ne seront pas payés directement par les fabricants chinois. Ce seront en effet les importateurs en Europe qui s’acquitteront de ces taxes, et non la maison mère chinoise. Libre à eux ensuite de répercuter ces hausses, mais ils n’ont pas forcément intérêt à le faire pour une raison simple : s’ils vendent des produits plus chers, leur base fiscale et imposable pourrait augmenter en conséquence. Et puis, la plupart des marques chinoises ont encore une certaine liberté d’action : leurs marges parfois confortables leur permettent de compenser ces hausses de frais douaniers sans problème. Sans statuer pour l’instant sur la stratégie que vont adopter BYD, SAIC et autres constructeurs, il semble peu probable de voir de fortes hausses de prix dans un marché européen qui reste très attractif pour les Chinois, en proie à des surcapacités en Chine dans un pays où la concurrence est féroce.

En fait, l’Europe a tenté de jouer finement dans cette affaire en jouant le compromis. Et surtout, rien n’est encore gravé dans le marbre : SAIC (MG) peut toujours négocier avec la Commission en collaborant pour faire baisser ses droits d’importation, s’élevant à 48,1 %.

L’Europe a visé juste ?

Avec 21 % de droits de douane par défaut, Bruxelles a essayé de contenter tout le monde : les usines européennes pour qu’elles jouent sur un pied d’égalité, et les Chinois, qui sont probablement moins froissés que si l’UE avait suivi les recommandations à 50 % de taxes de certains cabinets d’expertise. Rappelons que les Etats-Unis appliquent, eux, 100 % de tarifs douaniers. Une hausse de 21 points qui en est une mais qui ne verse pas dans l’extrême et qui pourrait surtout continuer d’encourager les constructeurs chinois à produire en Europe. MG et BYD y travaillent déjà, BMW va produire le remplaçant de l’iX3 en Hongrie… à qui le tour ? Du côté du PDG de Nio, la hausse des tarifs douaniers ne change rien à la stratégie : l’Europe est toujours source de grand intérêt.

Notez cet article Publié le 14/06/2024 à 06:55 Véhicules d’occasion

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