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Oui, le gouvernement a bien minimisé la pénurie de carburant en France

Si le gouvernement s’est voulu rassurant au sujet de la pénurie de carburant qui a touché de nombreuses régions de France, plusieurs analyses précises des chiffres mettent en lumière une sous-évaluation évidente du nombre de stations-service en difficultés.

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Une situation de rupture bien plus présente que ne l’a avoué le gouvernement.

D’abord dans le déni quant aux pénuries de carburant sur le territoire, les membres du gouvernement ont ensuite tenté de jouer la transparence, se voulant rassurants sur le nombre de stations-service en difficulté en plein cœur de la tempête.

Rassurants, mais aussi optimistes. Une étude de l’AFP fait état de près de 31 % de stations-service en situation de pénuries sur le diesel et l’essence à la mi-octobre au niveau national. Pour les Hauts-de-France, il est même question de près de la moitié des stations-service en rupture totale de carburant.

Ainsi, le 17 octobre, seulement 53 % des stations vendaient à la fois de l’essence et du diesel, contre 92 % avant la grève, le 24 septembre, a confirmé l’AFP, qui s’est appuyée sur les données officielles et publiques disponibles sur le site prix-carburants.gouv.fr pour réaliser son enquête. De son côté le gouvernement annonçait des difficultés pour seulement 28 % des stations.

Si le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de la Transition écologique, a fait le choix de communiquer quotidiennement la proportion des stations impactées par la pénurie de carburant, désignées comme « en difficultés », c’est-à-dire en rupture d’au moins un type de carburant, il semble donc évident que les données étaient très largement sous-évaluées. Selon l’AFP, une station sur trois au niveau national était tout simplement fermée au plus fort de la crise. À cela, s’ajoutent celles qui étaient en rupture d’au moins un produit.

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La cellule Data du Figaro et France Info, qui se sont également penchés sur le sujet arrivent aux mêmes conclusions que l’AFP, avec des écarts allant de 8 à 20 points de pourcentage par rapport aux chiffres du gouvernement.

Pour expliquer ces différences importantes entre la communication officielle et la réalité du terrain, le gouvernement a préféré opter pour une communication, cette fois-ci, minimaliste. Aux journalistes de l’AFP, le ministère a expliqué qu’il ne comptait que les stations déclarant une « rupture », mais pas les stations cochant une autre case disant qu’un carburant est « non distribué » pour d’autres motifs. Nos confrères de France Info ont eux, eu droit à une réponse tout aussi peu convaincante de la part de la DGCCRF : « le ministère de la Transition énergétique a sa propre méthode de calcul. »

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