Une Peugeot 306 S16 tunée est actuellement mise en vente sur un site de vente aux enchères hollandais. Son excellent état extérieur est mis en valeur par la pose d’un kit carrosserie DP Sport qui rappelle le tuning des années 90.
Les années 90 ont été une décennie haute en couleurs pour l’automobile. Véhicules atypiques, moteurs puissants et débordants de caractère, prix contenus pour la plupart … posséder une voiture qui fume, pétarade, siffle, chez soi n’était pas un gros mot, en ces temps-là. Certaines modes sont nées au cours de cette période, où la liberté automobile était encore de mise.
Véritable courant de personnalisation automobile ultime, le Tuning a connu ses plus belles heures de gloire dans une période où « Fast And Furious », « Need For Speed Underground » et autres tuning bariolé à l’espagnole n’étaient pas encore arrivés sur le territoire.
Illustration avec cette Peugeot 306 S16 ph1 de 1994 dotée d’un kit carrosserie extra-large de chez DP Sport, un des carrossiers français les plus renommés de l’époque.
Plus c’est large, plus c’est bon
Le Tuning des années 90 prend sa source visuelle en Allemagne. Il se reconnaît par la présence d’un kit carrosserie XXL, de jantes en trois parties et à large déport, de feux masqués et la présence d’un aileron.
A l’époque, ces pièces en fibre de verre thermoformés se commandaient brutes, sans peinture. Il fallait adapter les pièces de carrosserie sur le véhicule, puis l’emmener en peinture. Cette Peugeot 306 S16 tunée remplit l’intégralité de ces critères, dans un niveau de conservation exceptionnel.
La face avant est beaucoup plus méchante, avec son gros bouclier, ses doubles longue portées et sa lame avant plus imposante. La largeur prise par la compacte française grâce à ses nouvelles ailes se distingue facilement au niveau des optiques.
A l’arrière, les nouvelles ailes donnent une assise impressionnante au véhicule. Un aileron plus imposant est installé sur la malle arrière. Le bouclier spécifique laisse la place à une grosse sortie d’échappement unique. Le coffre est dépossédé de tous ses monogrammes.
A bord, les changements sont beaucoup plus réduits. Un volant trois branches MOMO personnalisé remplace le volant d’origine. Le combiné d’instrumentation est désormais sur fond blanc à aiguilles rouges. Le pédalier alu n’est certainement pas d’origine. Le coffre cache un puissant système audio : subwoofers, amplificateurs, néons … tout pour se faire entendre à 500m à la ronde sur le premier rassemblement venu !
Pour le reste, l’habitacle est en très bon état. La sellerie mi-cuir de la S16 n’est pas craquée, un exploit quant à la finesse de la peau de vachette sochalienne … Notez la présence d’un téléphone à main au pied de la console centrale, le summum pour l’époque.
Sous le capot, le moteur reste identique à sa sortie d’usine. Le 4 cylindres 2.0 16 soupapes développe 155 ch. Il est associé à une boite manuelle à 5 rapports. La fiche technique d’usine mentionnait un 0 à 100 km/h en 9,1 s et 215 km/h en vitesse de pointe.
Nul doute qu’avec un kit carrosserie pareil, d’aussi grandes roues et un coffre chargé à bloc, les performances ne sont pas aussi bonnes qu’à l’origine… Qu’importe, seul le style compte, en ces temps-ci.
Vestige d’une époque totalement révolue
Cet exemplaire est intégralement peint en Rouge Lucifer, caractéristique des Peugeot des années 90. Pourtant, son excellent état de conservation n’attire pas autant la convoitise que cela : il est estimé entre 16 et 19.000 € selon un site de vente aux enchères hollandais, mais sa dernière enchère atteint péniblement les 7.000 €, pour le moment.
Avec une telle apparence, il rappelle à quel point cette époque de la personnalisation était débridée, loin de toute la logique actuelle du 100% d’origine et du mot “Youngtimer”.
DP Sport, Kustomorphose, Esquiss’Auto et autres Dimma, sachez que vous faites partie du patrimoine automobile, plus que vous ne le pensez. N’en déplaise aux pisse-froids du « tout à l’origine ».
