- Les Américains se révèlent insensibles aux charmes rétro nostalgiques de la Fiat 500
- La Fiat 500 électrique débarquera aux USA quatre ans après son lancement en Europe
- La Fiat 500 roulait dans les traces de la Mini Cooper mais n’est jamais parvenue à la rattraper, en Amérique du Nord
- Cantonnée à la Californie, la première Fiat 500 électrique était un mal nécessaire
Retour de la Fiat 500 aux USA
Immense succès en Europe, la Fiat 500 n’a pas su s’imposer en Amérique du Nord. Elle y reviendra en 2024, pour profiter de l’appétence nouvelle des Américains et des Canadiens pour les voitures électriques et l’autopartage. Un pari ambitieux.
Les Américains se révèlent insensibles aux charmes rétro nostalgiques de la Fiat 500
“Nous avons eu tort de croire que les gens achèteraient nos voitures au prétexte qu’ils apprécient les pâtes et les glaces italiennes”, avait eu l’humilité d’admettre en 2012 l’ancien patron de Fiat Chrysler Automobiles Sergio Marchionne, un an seulement après l’arrivée de la 500 en terre américaine. Le pire restait à venir. Car après le pic de 2012, quand le marché américain absorbait 18,2 % de la production mondiale de la 500 (43.800 exemplaires), les scores n’ont fait que baisser, pour tomber à 5.400 voitures en 2018 (5,4 % des volumes, selon JATO). Résultat, la 500 se retirait du marché américain en 2019, ne laissant que le petit crossover 500X pour représenter la marque.
Lire aussiAprès les méventes de DS et Alfa, le pari fou de Stellantis pour relancer Lancia
Trois ans plus tard, Olivier François est prêt à retenter sa chance. Le mois dernier, au Salon de Los Angeles, le Président-Directeur général de Fiat confirmait le retour de la 500 chez les concessionnaires américains en 2024. Sauf que cette fois-ci, la petite auto se présentera exclusivement dans ses variantes à motorisations électriques, pour s’attaquer à un marché de niche : celui du citadin branché qui choisit de faire un pied-de-nez à son prochain, perché dans son pick-up.
La Fiat 500 électrique débarquera aux USA quatre ans après son lancement en Europe
Fiat 500e 3+1 Crédit : Challenges – N. Meunier
La Fiat 500 roulait dans les traces de la Mini Cooper mais n’est jamais parvenue à la rattraper, en Amérique du Nord
Quoi qu’il en soit, le modèle part avec quelques handicaps. Pour commencer, le coût de sa batterie devrait rehausser un prix de vente que l’automobiliste américain trouvait déjà peu en rapport avec la taille de l’engin — comprenez : cher et prétentieux.
Heureusement le prix de revient de la batterie au lithium-ion a suffisamment baissé en dix ans pour épargner à Fiat la répétition du non-sens économique qu’était sa toute première 500 électrique. Ce modèle conçu exclusivement pour les USA était vendu à perte. Et pas qu’un peu. De l’aveu même de Sergio Marchionne, en 2014, Fiat perdait quelque 14.000 dollars par exemplaire vendu, malgré un tarif délirant de 32.000 dollars (contre 18.000 dollars pour le modèle à essence). En 2017, le patron avait réévalué cette perte à 20.000 dollars par voiture. De sorte qu’il avait publiquement appelé les Américains à renoncer à acheter cette voiture, pour l’aider à mettre un terme à ce qu’il qualifiait de “masochisme industriel”.
Cantonnée à la Californie, la première Fiat 500 électrique était un mal nécessaire
L’existence de la Fiat 500 électrique ne se justifiait qu’au regard de la réglementation californienne, qui exigeait de chaque constructeur qu’il vende un certain quota de véhicules à émission nulle, sous peine de perdre le droit de commercialiser leurs véhicules à motorisations thermiques sur le territoire de la Californie.
Non seulement cette réglementation existe toujours, mais elle s’est étendue à dix-sept États américains, qui ont fait le choix de calquer leurs lois sur celles de la Californie. Mais les temps changent et la branche américaine du Groupe Stellantis (ex Fiat Chrysler Automobiles) se trouve nettement mieux armée aujourd’hui qu’il y a dix ans. Son catalogue compte de nombreux véhicules hybrides rechargeables, qui lui permettent d’engranger un quota suffisant de crédits carbone. Dodge, RAM et Chrysler préparent pour 2023 et 2024 des coupés, pick-up et crossover à motorisation électrique dont le format répondra aux attentes des automobilistes américains. Mieux sans doute qu’une souris de la taille de la Fiat 500e, que son constructeur ramène au rang “d’accessoire de mode ultime”.