Le groupe franco-italien a signé un accord en Italie visant à prendre en charge les frais de réparation de diesel qui connaissent un problème lié à l’injection d’Adblue. Un rappel de plus d’un million de voitures de Stellantis en Europe a été lancé mais pour autant, point de prise en charge à 100% en vue pour les automobilistes lésés.
A la fin de l’été dernier, la Commission européenne fait donc mine de s’en inquiéter : 556 699 Peugeot, 335 143 Citroën, 132 179 Opel et 4173 Fiat sont rappelées pour non pas solutionner le problème de cristallisation de l’Adblue, mais pour s’assurer que le témoin de défaut sur le tableau de bord fonctionne bel et bien ! Un rappel qui ne prend donc en compte que les intérêts environnementaux, certainement pas les déboires financiers des utilisateurs : “Pour assurer la satisfaction des clients, les véhicules diesels Euro 6.x produits de 2014 à août 2020 bénéficient d’une couverture étendue contre d’éventuels dysfonctionnements sur le réservoir AdBlue” indique pourtant Stellantis, qui précise aussi qu’après “l’expiration de la garantie contractuelle accordée par le constructeur, le montant du soutien financier est accordé en fonction de l’âge et du kilométrage du véhicule.”
L’UFC Que choisir récolte et dénonce
Mais en dépit d’une “couverture étendue” comme l’évoque la maison-mère des Peugeot, Citroën, Opel et autres Fiat, il apparait que les clients en sont systématiquement de leur poche lorsqu’il s’agit de réparer les pannes liées à l’Adblue. L’UFC Que Choisir a vu rouge sur le sujet, avec plus de 7000 témoignages recueillis dans l’Hexagone. Selon son enquête, “dans 91 % des cas, il existe un reste à charge pour les automobilistes, qui en moyenne avoisine les 1 000 €”, ce qui a convaincu l’Union fédérale de saisir à la fois la Répression des fraudes et la Beuc ou fédération des consommateurs européens sur le sujet. Autant de structures qui n’ont pas été en mesure de communiquer à L’automobile Magazine les éventuelles suites qui seront données…

La Fiat Tipo.© Fiat
Mais mieux vaut être italien que français en cas de panne d’Adblue. Ce sont 5 732 plaignants qui s’étaient ligués de l’autre côté des Alpes pour intenter une action de justice contre Stellantis. Sentant le vent du boulet, le constructeur a préféré signer un accord de dédommagement : “Les deux constructeurs (ndlr, Peugeot et Citroën) ont clairement admis qu’il existait un problème de conception et ont signé des engagements formels devant l’antitrust pour éviter d’être sanctionnés pour pratiques commerciales trompeuses” a fait savoir Altroconsum, l’association de défense des consommateurs, le 29 septembre dernier. Ainsi, “en pratique, les automobilistes qui ont rencontré ce problème percevront une compensation économique en fonction de l’âge du véhicule, du kilométrage effectué et de quand le réservoir d’Adblue a été changé” précise encore l’association italienne.
L’Europe s’en mêle
La Peugeot 308 SW.© Peugeot
Un nouvel écueil pour le groupe franco-italien, dont la fiabilité des moteurs à essence Puretech n’en finit pas de faire des remous ces temps-ci. Et surtout, une nouvelle dépense indue pour des automobilistes dont le seul tort est, sans doute, d’avoir fait trop de ville avec des moteurs diesels dépollués à l’Adblue. Sans oublier le risque que des milliers d’automobilistes cèdent aux sirènes des marchands de solutions à pas cher. Les “préparateurs” et autres “reprogrammateurs” moteurs proposent depuis longtemps de s’attaquer à la racine du problème : “Aujourd’hui, nous avons effectué une suppression d’Adblue sur une Citroën. Grâce à notre intervention, le client a pu économiser 1200€. Nous désactivons le système d’Adblue de votre calculateur, vous n’avez plus aucun voyant et vous n’êtes plus obligés de mettre de l’Adblue dans votre véhicule” explique l’une de ces sociétés, dans la plus parfaite illégalité.