Généralement, quand on pense à une voiture chinoise, électrique ou non, on pense « bon marché » et prestations en deçà des standards européens. Une donne qui a tendance à évoluer avec les derniers produits de MG, dont la MG 4 très réussie au demeurant. Mais BYD – Build Your Dreams, tout un programme – entend se positionner comme un véritable acteur premium et pratique des tarifs que l’on ne peut pas qualifier de démocratiques. Reste à voir si son modèle d’entrée de gamme sur le marché européen, la BYD Atto 3, a les moyens de ses ambitions. Voici ce que j’ai aimé… ou pas chez cette compacte électrique chinoise aux faux airs de crossover.
J’ai aimé BYD Atto 3
Certes, la BYD Atto 3 présente un style qui fait référence à certaines Honda récentes, mâtiné de touches de Cupra Born (le montant C guilloché) ou de Smart #1 (les feux arrière). Mais l’ensemble présente bien, le design extérieur se veut cohérent et valorisant, un bon point pas forcément très courant pour une voiture chinoise.
Surtout, j’ai apprécié l’ambiance générale à bord. Cette marque n’a pas de racines à perpétuer et on sent que les concepteurs ont eu carte blanche. Entre les volumes creusés de la planche de bord, l’écran central rotatif – certes gadget, mais amusant – ou les « bacs » de portières constitués de cordes disposées comme des cordes de guitare – et accordées, svp – qui ravissent les enfants musiciens… ou pas, s’asseoir à bord de cette BYD Atto 3 procure une vraie sensation de nouveauté. Et le confort est présent au même titre que l’espace à bord, avec un très bon point pour une électrique : vous pouvez glisser vos pieds sous les sièges avant lorsque vous êtes assis sur la banquette ! BRAVO.
Sur le plan de l’interface utilisateur, point faible habituel des voitures chinoises, la BYD Atto 3 fait très bonne figure. Le système est fluide, réactif, les menus sont bien conçus et faciles à utiliser, avec des commandes de climatisation tactiles certes, mais plus agréables à utiliser que dans une VW… Vous me direz, ce n’est pas bien compliqué ! Cohérence et ergonomie également pour les commandes au volant. S’il m’a fallu un temps d’adaptation pour en saisir la logique différente des voitures allemandes qui font mon quotidien, je m’y suis très vite habitué. Cette facilité constitue assurément une source de stress en moins qui permet de profiter du confort de la conduite électrique.
Je n’ai pas aimé BYD Atto 3
Dommage car cette BYD Atto 3 s’avère très confortable à conduire sur les grands axes comme en ville et ses suspensions ouatées invitent à rouler en toute quiétude. Haussez quelque peu le rythme et les limites du châssis vous sautent au visage. Roulis prononcé, sous-virage massif et suspensions qui se désunissent vous rappellent alors à l’ordre immédiatement. Couplé à un moteur certes volontaire mais un peu « mou », le chapitre dynamique m’a laissé sur ma faim, sans que ce ne soit pour autant rédhibitoire.
Dans l’absolu, cette BYD Atto 3 ne présente pas de tares majeures, certes, mais comporte quelques défauts que je qualifierai d’enquiquinants. Qu’il s’agisse de certains couacs dans l’habitacle tels que les ouïes d’aération qui font penser à de mauvais jouets des années 80 ou au choix des coloris – bleu, crème et rouge – pour le moins discutables (gardez le mobilier mais habillez-le de couleurs plus neutres ou en camaïeu et l’effet sera tout autre) ou de l’impossibilité – momentanée ? – de coupler son smartphone au système d’infodivertissement pour utiliser Apple CarPlay ou Android Auto. Une fois encore, rien de fondamentalement handicapant, mais ça fait tâche dans une voiture de ce prix.
Donc BYD Atto 3
Au sortir de mes deux essais de la BYD Atto 3, je reconnais volontiers que le produit est intrinsèquement bon. La voiture est bien dessinée – les goûts et les couleurs… – bien construite et bien équipée. En sus, elle se révèle confortable et habitable tout en apportant une touche ludique et différente une fois à bord. Franchement, ce fut une bonne surprise.
Mais payer ce prix pour une voiture chinoise qui affiche tout de même certains bémols plus ou moins importants – comportement pataud, autonomie trop sensible à la température extérieure et pas d’Apple CarPlay – me semble déraisonnable pour un client particulier tel que moi. Désolé, mais à choisir, le Losange français s’avère bien plus convaincant à mes yeux. En tant que véhicule professionnel, par contre…