Land Rover

Range Rover

Qu'avons-nous pensé du Range Rover Frist Edition V8 4.4 l AWD ?

Le nouveau Range Rover a gardé un faciès identifiable. Et un gabarit qui nous place au sommet de la pyramide automobile. Ces dernières années, le Range a perdu son monopole. Son statut est depuis contesté par les autres marques de prestige, en particulier ses compatriotes Bentley et Rolls-Royce, également lancées dans la course aux SUV outrancièrement puissants et luxueux. Pour y faire face, Land Rover n’a pas lésiné sur le confort, tout en conservant ses prétentions hors du bitume. Le Range Rover est également passé à l’hybridation. Mais pour cet essai, nous sommes restés à l’ère du pétrole brut avec la variante First Edition 100 % thermique, à empattement standard, animée par un V8. Du lourd !

J’ai aimé Land Rover Range Rover V8 AWD

Le Range Rover est un monstre amusant. Ce fabuleux dinosaure est capable d’exploits au-delà du raisonnable. Comme celui d’élancer sa masse de 2,6 tonnes avec une énergie folle. Les prestations dynamiques sont intimement liées au V8 4.4 l de 530 ch et 750 Nm sous le capot. Lequel permet de passer de 0 à 100 km/h en 4,6 s ! De quoi faire des risettes à pas mal de coupés sportifs. Les accélérations sont à couper le souffle avec des sensations un peu surréalistes avec un engin de cette envergure. En plaçant la voiture en configuration « Sport », elle se transforme en furie glissant de tout son corps, avec des garde-fous électroniques en mode vigilance douce sans interventionnisme. Mais le Range Rover, c’est surtout un vaisseau intergalactique pour de longs voyages confortables en position dominante.

Ce confort devient privilège à la place arrière droite de notre variante First Edition avec le siège Executive Class Comfort. À la manière d’un siège de Business Class en avion, le passager dispose de quoi allonger et poser ses jambes et même s’incliner pour se reposer. Il peut aussi regarder la télé via le wi-fi du système d’infodivertissement, siroter une boisson fraîche ou se laisser bercer en contemplant le ciel à travers le toit panoramique. Une place qui nécessite de sacrifier celle du passager avant. Le conducteur (pardon, le chauffeur), doit alors s’accommoder d’un siège droit replié limitant la visibilité latérale. Mais heureusement, le Range Rover ne manque pas de signaux d’alerte. Il a même droit au rétroviseur central par caméra pour avoir une vision élargie de ce qui se passe à l’arrière.

Le système de caméras peut aussi voir ce qui se passe sous la voiture, car le Range Rover garde des capacités en tout terrain avec sa transmission intégrale. Personnellement, j’ai évité de tester le 4×4 avec de telles jantes de 23 pouces (et ses pneus 4 saisons) et une carrosserie Sunset Gold satinée que je préfère préserver des affres de la nature sauvage. Néanmoins, ce modèle avait bien la fonction de passage de gué de 900 mm et toute la panoplie électronique pour soulever et contrôler le véhicule afin d’affronter les terrains difficiles et pour gérer la motricité. Il ne neigeait pas durant la semaine à son bord pour en avoir le cœur net sur sol glissant. Pas de dunes accessibles non plus, par exemple. Le seul exercice effectué a été celui de gros trous de bas-côtés à affronter pour continuer la progression tout en laissant assez de place pour le trafic venant en sens inverse. Ils ont été avalés quasiment sans ralentir et sans hoquet. Un exercice que j’évite en général à cet endroit, mais pas avec le Range.

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Je n’ai pas aimé Land Rover Range Rover V8 AWD

Avec sa garde au sol de 219 mm, le Range Rover est une montagne à escalader pour entrer à bord. Il est possible d’abaisser le châssis avec un bouton à l’intérieur de la portière. Pourquoi ne pas pouvoir le faire plus simplement via la clé ou automatiquement dès qu’on s’approche du véhicule ? Ou alors j’ai loupé une fonction. Car en quelques jours, difficile de comprendre toute la technologie embarquée. Ce SUV est une collection d’accessoires en tous genres, du massage du siège à l’ambiance lumineuse à bord. Notons au passage que l’ouverture du hayon en deux volets est une arme… à double tranchant. Cela permet d’offrir un banc pour se changer avant une balade ou pour une pause pique-nique. Mais il faut appuyer sur deux boutons quand il faut charger des objets lourds ou encombrants dans le généreux coffre.

Le Range Rover à empattement standard mesure 5,05 m de long pour 2,21 m de largeur rétroviseurs déployés et 1,87  m de haut. Cette hauteur, juste sous les 1,90 m donne accès à de nombreux parkings souterrains. Petit pouce levé pour la fonction qui permet d’afficher sur l’écran les dimensions du véhicule si, d’aventure, on les a perdues de vue. Il est aussi possible de l’abaisser un peu quand le plafond pourrait frôler les deux antennes en aileron de requin sur le toit. A contrario, pour le tout terrain, la garde au sol peut gagner 76 mm et atteindre 295 mm. Dès lors, savoir à quelle hauteur culmine le véhicule avant d’entrer dans un souterrain, c’est indispensable.

Au-delà du prix ahurissant de ce modèle avec le V8 : 157.901 € en HSE, 175.011 € en Autobiography et 210.633 € en finition SV et plus encore si on se lâche sur les options ; cette voiture est un gouffre financier. Certes, le commun des mortels peut difficilement s’offrir un tel bijou, mais il faudra assumer par la suite. En étant très prudent avec le pied droit sur des trajets hors agglomération, la consommation moyenne est de 13 litres d’essence/100 km. En étant moins regardant, ou sur des parcours au rythme plus saccadé, il n’est pas difficile de dépasser les 16 l/100 km ! Un total anachronisme et un bon gros « allez tous vous faire f… » adressé au politiquement correct. Cette arrogance se transparaît dans le regard des piétons et cyclistes qu’on laisse pourtant volontiers passer, par politesse. Le sourire habituel faisant plutôt place à un rictus crispé de dédain.

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Donc Land Rover Range Rover V8 AWD

Le Range Rover est une voiture formidable en ce sens qu’elle ose l’entêtement de ses convictions tout en hissant son luxe à un niveau supérieur. Le design est imposant, le véhicule en soi est impressionnant techniquement et partout où il se déplace. À son volant, avec ce V8 rageur, difficile de rester de marbre. On s’y amuse, pour de vrai. La vie à bord est celle d’un cocon détaché du monde extérieur. Au-delà de ça, le Range est aussi un engin capable de briller sur le bitume tout autant qu’au fin fond de la campagne ou du désert. Ça, c’est palace ! Et comme dans un hôtel de grand luxe, on ne regarde pas à la dépense. La consommation et donc les émissions sont irrévérencieuses. Le retour de bâton est fiscal, mais aussi dans le regard des autres. Il faut oser s’afficher à son bord, sans gêne quant à sa réussite et à sa conception du statut social. La recherche du bonheur et du plaisir est-elle forcément égoïste ? Vous avez 2 heures et 4 pages pour en disserter.

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