Au cours des années 90, Peugeot a passé quelques années à courir dans le championnat du monde des rallyes en Kit Car avec la 306 Maxi. Des économies considérables ont été réalisées, dans l’optique de revenir plus fort, dans les années 2000, avec un engin plus puissant et doté de 4 roues motrices. Son nom : la Peugeot 206 WRC.
Le sport automobile était un vecteur de communication moins important que dans les années 80, mais il était tout de même possible de réaliser d’excellentes performances, bénéfiques pour l’image de marque.
Après avoir perdu en popularité dans les années 90, la décennie suivante voit le retour de bon nombre de constructeurs européens pour contrer la suprématie japonaise. Toyota, Mitsubishi et Subaru occupaient jalousement le terrain du WRC depuis 1997. Dans le sillage de Ford et Citroën, un véhicule français va faire partie de la contestation européenne : La Peugeot 206 WRC.
Première année de présence : premier titre !
Avant de pouvoir l’inscrire avec les autres participants, il fallait respecter le nouveau cahier des charges de la FIA : 4 m de long minimum, 4 cylindres turbo, 2.0 de cylindrée, 300 ch maximum et 1.230 kg sur la balance. Le temps complètement fou du Groupe B et sa souplesse légendaire est révolu.
Afin de régler ce problème, Peugeot sort la 206 GT. Basée sur sa version sportive, la S16, la citadine sochalienne reçoit notamment des boucliers avant et arrière beaucoup plus enveloppants et une plaque numérotée.
Problème réglé : la FIA accepte d’intégrer la Peugeot 206 dans le calendrier de 2000. 14 rallyes sont au programme : Monte Carlo, Suède, Finlande, Chypre, Nouvelle-Zélande, Tour de Corse, San Remo, Pays-de-Galles, pour ne citer que les plus mythiques d’entre eux.
La livrée grise marque les esprits à chaque passage aux quatre coins du monde. Son volume plus compact, son kit carrosserie extra-large, son aileron à double étage et ses grandes jantes Enkei de 18 pouces surprennent tout le monde, face à la silhouette de grande berline de ses concurrentes.
Et surprise : Peugeot rafle le titre Constructeurs dès sa première année de participation, devant Ford et Subaru ! Marcus Gronholm, Gilles Panizzi et Didier Auriol sont les artisans de cette réussite collective en 2000.
Peugeot dote sa 206 WRC en 2003 d’une déco extérieure rouge et blanche iconique, avec Marlboro en sponsor principal. Comme dans chaque écurie officielle, celle-ci est suffisamment dotée pour posséder plusieurs exemplaires, en cas d’accident.
Celui-ci a officiellement participé à plusieurs manches du championnat du monde des rallyes en 2001 et 2002, avant de recevoir sa nouvelle livrée extérieure.
Intégralement restauré, pleinement authentique
Estampillée du numéro de châssis interne « Peugeot Sport C35 » et immatriculée en France « 286 NNN 75 », la 206 WRC Evo 2 en images est l’un des 21 exemplaires construits selon les spécifications de l’Evo 2. Cela signifiait un moteur plus puissant et un empattement subtilement modifié pour plus d’agilité.
D’abord en livrée argent, cet exemplaire fait ses débuts en compétition au Rallye de Chypre en juin 2001. C’est à son bord que Marcus Grönholm récupère son titre de champion du monde des rallyes la saison suivante, en 2002, alors dépossédé par le regretté Richard Burns, pilote Subaru.
Aujourd’hui, ce magnifique exemplaire a été intégralement restauré. Il fait désormais partie du patrimoine automobile d’un riche client passionné de rallye.
La peinture extérieure est identique à sa sortie d’usine, sponsors et adhésifs compris. Afin de certifier son authenticité, il dispose notamment de son Livre d’Or FIA, qui atteste de sa présence sur les 11 manches disputées au championnat du monde des rallyes.
Le même haut niveau de restauration a été adressé au cockpit. Celui-ci est entièrement neuf, avec tous les commutateurs de l’époque en état concours. Il est aisé de constater qu’à part les commodos des clignotants et les aérateurs, il n’y a plus aucune pièce commune avec la 206 de série…
Il a fallu 360.000 livres sterling, soit environ 400.000 euros, pour posséder cette authentique pièce de collection dans son garage.
Le retour dans le passé a parfois du bon. Surtout quand il n’est pas nécessaire de passer dans le millénaire précédent.
