C’est ce que pense un ingénieur haut placé de BMW, qui envisage déjà un futur avec des batteries à électrolyte solide dans une petite décennie seulement.
La vitesse à laquelle les technologies changent a de quoi donner le tournis. L’électrique n’a pris une place significative dans l’automobile que depuis une petite dizaine d’années, mais selon un ingénieur important de BMW interrogé par le site américain Inside EVs, Simon Erhard, on serait déjà proche de la nouvelle génération de batteries. Celles à électrolytes solides, qui promettent monts et merveilles grâce à une densité énergétique plus forte dans un encombrement moindre, permettant ainsi de réduire la taille des batterie pour une même capacité, ou au contraire d’avoir des batteries à la capacité encore plus importante qu’aujourd’hui.
Mais il faudra encore attendre quelques années pour voir cette technologie évoluer assez pour tenir ses promesses et arriver à un stade de production industrielle. Pour Erhard, la transition aux “batteries solides” se fera d’ici environ dix ans. Il va même jusqu’à affirmer qu’une batterie à électrolyte solide pleinement opérationnelle sera disponible dès 2030, soit dans à peine plus de sept ans. Ce qui signifie aussi que pour les prochaines années, on s’en tiendra encore aux accumulateurs lithium-ion que nous connaissons déjà, bien qu’encore améliorés.
Les limites de l’exercice
BMW lancera d’ailleurs une nouvelle plateforme optimisée pour l’électrique baptisée Neue Klasse dès 2025, cette dernière accueillant aussi des batteries lithium-ion de nouvelle génération : meilleure intégration dans le châssis, temps de charge amélioré, jusqu’à environ 1 000 km d’autonomie, une production annoncée plus vertueuse avec 60 % de rejets CO2 en moins… Il y a de quoi se réjouir sur le papier, même si Simon Erhard attire aussi l’attention sur le fait que l’on semble avoir atteint un plafond de verre en termes d’industrialisation avec cette technologie. “Du point de vue de la densité d’énergie, je pense que nous sommes au top de la chimie pour des cellules lithium-ion, dans une application industrielle. Si vous voulez une techno équilibrée et disponible à large échelle sur le marché, je pense que l’on n’ira pas plus loin”, affirme-t-il.
En attendant l’arrivée massive de la technologie à électrolyte solide, on pourrait voire aussi débarquer dans les prochaines années des batteries puisant dans le meilleur des deux mondes, et permettant notamment de pouvoir regagner quelques centaines de kilomètres d’autonomie en quelques minutes seulement. Reste à voir si cet entre-deux sera viable d’un point de vue économique, qui reste le nerf de la guerre pour les entreprises qui les produisent.
L’électrolyte solide : du bon et du mauvais
Avec une résistance à l’échauffement bien supérieure aux batteries actuelles, la technologie à électrolyte solide permet de fréquentes charges ultra rapides, autant que de faire l’impasse sur un système de refroidissement de la batterie, faisant ainsi gagner en poids et en place dans les véhicules. Une chasse aux kilos corroborée par l’absence de liquide dans les cellules, limitant également le risque d’un feu très compliqué à éteindre en cas d’embrasement.
Mais si l’on regarde l’état de la technologie à l’instant T, il y a encore du chemin à parcourir. Premièrement, accepter des courants forts reste une contrainte, jouant ainsi sur les temps de recharge et la puissance maxi délivrable par la batterie. Il y a aussi un problème d’encombrement, puisque l’on peine pour l’instant à créer des batteries à électrolyte solide qui soient aussi compactes que les meilleures lithium-ion déjà disponibles pour une même quantité d’énergie, limitant ainsi l’intérêt de cette technologie. On peut néanmoins raisonnablement penser que d’ici une décennie, avec des constructeurs comme BMW mais aussi des géants de l’industrie comme le groupe Volkswagen et Toyota, la proposition évolue assez pour devenir viable, aussi bien techniquement qu’économiquement.
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