Avec ses 299 ch, l’Enyaq Coupé iV RS 4×4 électrique est la Skoda la plus puissante de tous les temps. Mais est-elle également la plus sportive ? En tout cas, il s’agit de la plus chère avec son prix de base de CHF 61’650.-. Notre modèle essai, doté d’une quinzaine d’options, dont les jantes Vision RS de 21 pouces, était même affiché à CHF 70’530.-.
L’Enyaq Coupé est le premier modèle électrique de la marque à être affublé des deux lettres RS qui sont à Skoda ce que les initiales M et AMG sont à BMW et à Mercedes, à savoir qu’elles distinguent les modèles les plus sportifs de la gamme. La notion de sportivité a cependant considérablement évolué au fil des ans. L’embonpoint de la plupart des modèles actuels fait que les 2’367 kg de l’Enyaq Coupé RS sont très éloignés des 850 kg de la 200 RS. Celle-ci avait été la première Skoda à recevoir en 1974 les deux lettres RS qui, à l’époque, faisaient fureur sur la queue de canard des Porsche Carrera 2.7 RS !
Comme nous l’avait expliqué Michal Velebný, le responsable de l’atelier de restauration du Musée Skoda lors de notre reportage en République tchèque, les Skoda 200 RS, puis 130 RS, avaient fait honneur à leur réputation de “Porsche de l’Est” en remportant de nombreuses victoires en rallye. Aujourd’hui, certains qualifient l’Enyaq Coupé RS de “Taycan de l’Est” en référence à la première Porsche 100% électrique. Cela fait sens. Surtout si l’on compare les 300 ch de l’Enyaq RS aux 380 ch de la Taycan RWD d’entrée de gamme que nous avons essayée en 2021. Car si la Taycan repose sur la plateforme PPE du Groupe Volkswagen qu’elle partage avec l’Audi e-tron GT, l’Enyaq est basée elle aussi sur une plateforme du Groupe Volkswagen, en l’occurrence celle qu’elle partage avec l’Audi Q4 e-tron et la VW ID.4.
Vmax (km/h) : 180: 180
rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 7.91: 7.91
4×4
électrique dual-motor
299 ch / 467 Nm
2’367 kg
Par rapport à l’Audi Q4 50 e-tron et à la Volkswagen ID.4 GTX, que nous avions également essayées dans leur version de 299 ch, l’Enyaq Coupé RS se distingue par davantage de personnalité. L’inclinaison de sa ligne de toit rappelle ainsi celle de la Skoda 200 RS. Un autre de ses traits marquants est la Crystal Face dans laquelle 131 LED illuminent des nervures verticales et une baguette horizontale. Cette calandre en verre, qui évoque le cristal de Bohème, n’est pas étrangère à son Cx de seulement 0,234.
Ce Cx très bas permet à l’Enyaq Coupé RS, propulsée par deux moteurs électriques pour une puissance combinée de 299 ch, d’atteindre, selon le cycle WLTP, une autonomie de 405 km avec une consommation moyenne de 28 kWh/100 km. Durant notre essai, notre consommation moyenne s’est même avérée inférieure avec 27 kWh/100 km. La valeur minimale que nous avons constatée a même été de 18,8 kWh/100 km lors d’un trajet entre Fribourg et Lausanne. Ceci dit, l’autonomie théorique affichée au tableau de bord après une recharge à 100% n’a jamais dépassé les 341 km. C’était cependant largement suffisant pour nos déplacements quotidiens de 150 km. Et lorsque nous nous sommes rendus en Valais, une halte de 45 minutes au superchargeur Ionity du restoroute de Martigny a suffi pour recharger la batterie de 45 à 91%.
Aucun bruit, même aérodynamique, n’a perturbé nos déplacements sur autoroute, et nous avons profité de ces derniers afin de nous familiariser avec les différentes fonctions du grand écran central. Celles-ci peuvent être activées de façon tactile ou vocale. Derrière le volant, on retrouve le Digital Cockpit alors que l’affichage tête haute à réalité augmentée projette ses informations sur le pare-brise, dans le champ de vision du conducteur.
Plusieurs parcours en montagne nous ont permis de vérifier que l’Enyaq RS distillait bel et bien le plaisir de conduite qui, selon le constructeur tchèque, va de pair avec chacun de ses modèles RS. Cette première Skoda RS électrique est certes lourde, mais comme ses batteries se trouvent sous le plancher, elle bénéficie d’un centre de gravité relativement bas qui se traduit par une tenue de route tout à fait plaisante, même à allure très soutenue.
Le conditionnel est de mise car nous n’avons pas rencontré le moindre flocon pendant nos deux semaines d’essais. Notre bilan a cependant été très positif et c’est à regret que nous nous sommes séparés de l’Enyaq RS. Nous nous étions en effet habitués à son silence et à ses accélérations vigoureuses (0 à 100 km/h en 6,5 secondes). Pour la petite histoire, le Centre Skoda de Lausanne où nous l’avons rendue se situe là où se trouvait il y a quelques années le Centre Porsche de Lausanne. Un détail qui n’est pas anodin quand on connaît les liens qui unissent Skoda à Porsche.
C’est en effet le Skoda Muzeum qui est aujourd’hui en charge du musée érigé dans la maison natale de Ferdinand Porsche. Celle-ci se trouve en Bohème, à Vratislavice nad Nisou, une localité qui s’appelait Maffersdorf et qui appartenait à l’empire austro-hongrois lorsque Ferdinand Porsche y réalisa sa première génératrice avant de partir à Vienne pour y construire ses premiers véhicules électriques. La musée expose justement une de ses premières voitures hybrides, la Lohner-Porsche Semper Vivus de 1899, à côté de la plateforme sur laquelle a été construite la Skoda Enyaq RS Coupé, la “Porsche Taycan de l’Est” !
Construite sur la même plate-forme que ses cousines Audi Q4 e-tron et VW ID.4, la Skoda Enyaq Coupé RS se distingue par davantage de personnalité et de caractère. Si, en raison de son poids élevé, elle n’est pas une véritable sportive, elle s’avère néanmoins très plaisante à conduire, même à allure soutenue. Elle propose ainsi une alternative de choix au sein des berlines électriques 4×4 de 300 ch.
Pour…
- Accélérations vigoureuses
- Caractère affirmé
- Habitabilité
- Confort
- Consommation
Contre…
- Poids
- Prix de certaines options
Merci à Skoda Suisse pour le prêt de cette Skoda Enyaq Coupé iV RS.
Articles Skoda :
Tous nos essais de A à Z :
Retour aux derniers essais
