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Test BMW R12 nine T : 4 raisons qui en font une mauvaise idée pour débuter en A2 ?

BMW a décidé de faire évoluer sa moto culte, le roadster néo-rétro R Nine T. Il y a même une nouvelle version cruiser accessible aux permis A2. Voici pourquoi débuter avec est une mauvaise idée (ou pas).

Ce qu’il faut retenir :

  • Moteur : Bicylindre à plat (Flat-twin ou Boxer pour les intimes) de  1170 cm3
  • 95 ch de puissance (version compatible A2) et 110 Nm de couple
  • Transmission par cardan
  • 220 kg avec les pleins
  • Une roue de 19 pouces à l’avant pour la version cruiser
  • Beaucoup d’électronique
  • Prix : à partir de 14490 euros pour la R12 (cruiser) et 18 290 euros pour la R12 nineT (Roadster)
  • Pour qui ? Les BG et les darons qui ont de la moullah plein les poches

Équipements du pilote (1m82 / 82 kg) :

  • Casque :
  • Blouson :
  • Gants :
  • Pantalon :
  • Bottes :

1. Parce que c’est vulgaire ?

test bmw r12 nine t : 4 raisons qui en font une mauvaise idée pour débuter en a2 ?

BMW R12 et R12 nine T – © A2 Riders

Il y a 10 ans, BMW décide de donner un coup de jeune à sa gamme Heritage, celle qui utilise le mythique moteur boxer, le flat-twin, traduisez bicylindre à plat. Une architecture historique, dont on parlera un peu plus loin, vous allez attendre un peu.

Donc, en 2013, BMW dévoile la R Nine T lors du très chic concours d’élégance de la Villa d’Este. Une moto qui doit célébrer les 90 ans du constructeur. C’est Roland Sands qui s’y colle. À l’époque, Roland est la star montante du milieu custom, et il se lance un vrai défi en lâchant les V-Twin à l’américaine pour un flat allemand. Un pari réussi, puisque la moto devient très populaire et Roland se retrouve propulsé au grade de Pape de la prépa custom.

La R Nine T c’est une gueule, un truc exubérant qui plait aux Charles-Henri comme aux frérots qui font frotter la bavette. Et en 2024, avec la R12, c’est la même histoire.

C’est normal puisque BMW n’a retouché qu’en douceur l’esthétique, affinant le réservoir, mais conservant les principaux traits. Après tout, on ne retouche pas la chapelle Sixtine du maitre Sands.

On retrouve donc une ligne trapue, avec ce gros moteur bien musclé et ce gros réservoir. Une moto courte, avec une boucle arrière rikiki, qui ressemble à un Bulldog, version mémère enragé du 16e. C’est du néo-rétro très bling, un peu vulgaire, il faut le dire, histoire de ne pas passer inaperçu dans les rues de Panam’ : les collecteurs dorés qui virent au bleu, la fourche dorée (pour la R12 nineT, le roadster) les gros disques de frein, et même les tuyaux d’admission d’air.

Et la position de pilotage n’arrange en rien les choses : Les bras bien écartés, les épaules un peu en avant, en mode gorille qui bombe le torse. Street fighter en Gucci, frère !

Ça sent bon la finesse, mais il faut reconnaitre que ça marche et la nineT plait, même à ceux qui ne sont pas amateurs d’engins motorisés. Après tout, l’essence de la moto, c’est un moteur charismatique et des roues. Le reste, c’est du superflu.

Et quand on y regarde de plus près, c’est soigné, plutôt bien assemblé, avec des équipements premium comme le freinage Brembo ou le pot Akra que vous allez tous vous empresser de rajouter. On apprécie les beaux détails, comme les clignotants arrières qui font office de feu, la gamelle de l’échappement bien dissimulée, les éléments chromés, la surpiqure de la selle, etc. Il n’y a guère que les compteurs analogiques qui sont un peu trop plastiques et paraissent mal fixés quand on les regarde vibrer en roulant.

Question vulgarité, on parlera du prix un peu plus loin. Vous pouvez déjà appeler votre pote qui est stagiaire chez Cofidis pour vous aider.

test bmw r12 nine t : 4 raisons qui en font une mauvaise idée pour débuter en a2 ?

BMW R12 et R12 nine T – © A2 Riders

Et puis, il y a la R12. Celle qui n’a pas le droit de s’appeler nineT. C’est la variante qui se veut davantage « accessible » en termes de prix (lol) et pour les permis A2. Là, on est sur un faux air de Günther qui vient d’enfiler une veste à franges. Le custom fait vibrer les dirigeants de BMW Motorrad en ce moment, comme avec la R18. Un peu parce que la mode du Café Racer est en déclin, alors que celle du custom remonte doucement vers le côté hype de la force. Qui a dit que ça plaisait qu’aux vieux qui ont les moyens de claquer une Béhème en cash ?! Je vous surveille …

Une grande roue de 19 pouces, un angle de colonne (la fourche) plus ouvert et un garde-boue et hop ! Une version Cruiser. La Béhème devient plus sage, voir presque un peu pépère comme ça, malgré le double échappement plus affirmé encore.

Et l’ergonomie, revue, pousse le pilote à être plus avachi pour jouer la décontraction entre Deauville et Honfleur peut-être. Assis plus en arrière, avec des pieds en avant, mais pas trop pour ne pas faire peur comme sur une Américaine. On cherche les leviers qui paraissent loin, certainement conçus par un ingénieur teuton, qui chausse du 56. Ils sont cachés derrières les cylindres qui tiendront chaud pendant l’hiver. Bon, j’avoue, j’étais finalement confort pendant la journée de roulage, et le petit guidon demi-cintre a ma préférence pour ne pas avoir mal au dos en fin de journée.

Avec ces deux machines, BMW mise sur la customisation à fond, histoire de vous permettre d’avoir une R12 unique, tout en vous poussant discrètement à faire grimper encore un peu le prix. Maudite société de consommation ! D’ailleurs, la R12 (tout court) se transforme en version Bobber, même position des pieds chelous, mais un grand guidon plat qui vous oblige à être penché en avant et donne une position encore plus cheloue. N’empêche, c’est amusant et elle a de la gueule. Il faudra juste assumer …

2. Parce que 1200 cm3 en A2, c’est n’importe quoi

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BMW R12 et R12 nine T – © A2 Riders

Le bridage A2 a fait des progrès énormes grâce à l’électronique, mais une règle de base perdure : plus la cylindrée, c’est-à-dire la taille physique du moteur, est grosse, plus le bridage se fera sentir.

Là, on est sur un gros bicylindre de 1170 cm³ ! Pour la version A2, il descend de 109 ch à 95 ch pour pouvoir être passé en A2 selon la réglementation. Du coup, BMW a sacrifié toute la grosse allonge du flat-twin, celle qui donne l’impression de s’envoler. Il sera donc difficile de décoller au-delà des 7 000 tr/min. Mais l’électronique intervient discrètement et vous prive en douceur de cette puissance tout en haut. De toute façon, si vous êtes un nouveau permis, vous n’étiez pas au courant que le moteur pouvait faire ça, ou alors, vous avez triché en piquant la moto de Jean-Claude !

Là où BMW a bien travaillé, c’est en conservant tout le couple, et il y en a un paquet. 110 Nm dispo à 6 000 tr/min. La force d’un tracteur de ce moteur qui reste impressionnant. Les accélérations sont affirmées, mais ne vous explosent pas à la gueule en A2, c’est plus linéaire et parfaitement dosable. En plus, avec l’électronique, il y a de quoi toujours se sentir à l’aise et en contrôle. Oui, les modes de conduite ne servent pas qu’à vous rassurer si vous roulez en mocassin à gland (ou en Requins). Le mode Rain va réduire la puissance envoyée, la réponse à la poignée de gaz est plus douce, le frein moteur plus important et l’électronique de l’anti-patinage interviendra de façon plus importante. Mode road, c’est un compromis et dynamic, les filtres disparaissent.

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BMW R12 et R12 nine T – © A2 Riders

La R12 est de base en 95 ch et ne propose que deux modes de conduite, mais elle se veut plus cool, façon Johnny Hallyday fin de soirée. Et finalement, ça colle bien au caractère du moteur Boxer. On se met dans le gras du couple, c’est-à-dire vers 3 500 tr/min, là où la moto relance sans s’énerver. Plus bas dans les tours, il est souple et tolère de rester en 6 e sous les 2 000 tr/min.

Et ce gros cardan, à la place de la transmission par chaine, ne vient que renforcer le charme de cette moto. Oui, pour un papier qui devait allumer la Béhème, je me retrouve à faire des éloges. Mais sur la partie mécanique, elle est bourrée de qualité. Haters gonna love.

Donc le cardan, rend les accélérations plus douces, plus fluides, la boite de vitesse est précise et douce à utiliser. Il faudra se méfier en tombant les rapports trop vite, le cardan n’aime pas ça et pourrait bloquer la roue arrière si vous bourrinez.

Finalement, j’étais très heureux sur ma R12 bridée, et quand les copains m’ont doublé sans pitié avec leur version full, j’ai compris qu’il y avait quand même un monde entre nous.

3. Parce que c’est lourd pour débuter 

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BMW R12 et R12 nine T – © A2 Riders

220 kg pour la version roadster et 227 kg pour le cruiser. Et je n’ai même pas de sacoches pour glisser mes lingots dedans ! Les R12 sont des gros bébés et ce ne sont clairement pas les motos les plus vives du marché, avec une certaine inertie dans les virages. Mais le moteur à plat tire le centre de gravité vers le bas et dès qu’on roule, le poids se fait presque oublier. D’autant que la partie cycle est bonne et la moto s’emmène bien. Il faut vraiment rouler comme un c**nn*rds pour que la moto vous embarque vers l’extérieur du virage.

Là, il faudra une technique et un physique de Gunther pour l’emmener correctement et se tirer la boure avec les copains. D’ailleurs, c’est là le problème, sans expérience vous allez arriver très vite sur les virages et la tache va se compliquer. L’ABS actif sur l’angle vous aidera à freiner plus tard, et les gros étriers radiaux Brembo ne manqueront pas de mordant mais bon, à un moment donné, une moto de 220 kg, ça se pilote. La R12, le cruiser, est plus à la cool, et la garde-sol vous rappellera vite à l’ordre avant de faire des grosses bêtises. D’ailleurs, l’inertie du train avant vous empechera de vous prendre pour un pilote et vous renverra à votre playlist des meilleurs chansons de Taylor Swift.

À basse vitesse, l’équilibre est bon sur les deux machines, même si le guidon de la nineT ne facilitera pas les manoeuvres de demi-tours. À l’arrêt, ou pour se garer, là il faudra un peu de force dans les bras, car ce sont … des enclumes ! Un béquillage en pente peu vite devenir une épreuve. Bah oui, néo-rétro moto à l’ancienne, donc une enclume comme au bon vieux temps. Ils sont forts chez BM pour recréer de l’authenticité.

4. Parce que c’est trop cher pour (tomber) débuter 

test bmw r12 nine t : 4 raisons qui en font une mauvaise idée pour débuter en a2 ?

BMW R12 et R12 nine T – © A2 Riders

Et c’est là, où c’est le drame ! J’entends déjà les Jean-Claude, motards en top case depuis 50 ans, qui vous diront « une A2 s’est fait pour tomber, pas la peine de payer cher ! ». C’est vrai … Enfin, non, c’est faut J-C ! Les motos ne sont plus les tromblons d’avant et même un A2 un peu nul peu s’en sortir avec sa R12. Parce que la moto pardonne les erreurs, se montre stable et prévisible dans les virages. En ville, le bon équilibre évite de se prendre les roues dans le tapis et si jamais la moto échappe des mains du néophyte, les cylindres qui dépassent vont protéger la chute (Si, si j’ai déjà essayé). Faudra juste mettre des protèges-carter. Et hop, une option en plus (Tching tching !)

Et puis le A2, maintenant, c’est pas juste Kevin, jeune boutonneux de vingt ans. C’est aussi Maurice, qui a décidé de s’acheter sa moto plaisir. Momo, il a 57 ans et n’a pas deux ans à perdre pour se faire kiffer. Lui, il veut sa nineT tout de suite, pour faire le beau et se faire des petits guili guili au ventre quand il accélère. Il s’est déjà acheté tout l’équipement béhème et va l’accessoiriser comme un bavarois en rute : cruise control, poignées chauffantes, shifter pro, option peinture, etc. Et même les sacoches d’aventurier façon Western Spaghetti. Tout pour faire le beau aux Wheels and waves.

Et vous savez quoi ? Il a raison Momo ! Après tout, s’il a les moyens, autant se faire plaisir. Et je vous préviens, BMW est définitivement une marque premium qui capitalise sur son image :

14 990 euros pour la version R12 (tout court), et ça c’est juste un tarif de base.

BMW adouci un peu la douloureuse, avec plus d’électronique présent de base  (ABS et anti-patinage actifs sur l’angle, keyless, USB-C), et de bons équipements comme un freinage Brembo. Mais si vous voulez une autre couleur que noir, c’est déjà une option. Et quand on achète une BMW, il faut les poginées chauffante et tout le package qui permet de se la péter le soir au diner chez l’ami Grégoire qui habite à Passy. La facture pourra alors monter à 17 180 euros pour l’option qui s’appelle « Option 719 » en version Bobber. La finition Pro, celle avec les options qui vont bien pour être civilisé, c’est 1 740 euros. Une bagatelle finalement ?

La R12 nineT est plus chère encore, 18 290 euros. Le prix à payer juste pour un nom ? Il y a aussi des choses en plus comme une fourche inversée réglable, un double compteur analogique et des jantes à rayons. 20 480 euros, avec l’Option 719. Ouch. Mais comme le dit un ami célèbre, « ce n’est cher que pour les pauvres« .

Oui, pour rouler en BMW, il faut être blindé. Et si la moto est en réalité bourrée de qualité, c’est un peu cher payé le badge BMW pour avoir la moto à la mode, non ? D’ailleurs, est-elle toujours dans le coup cette R12 ? On en parle ensemble dans les commentaires

L’avis d’A2 Riders

La nineT reste une bonne moto, et l’une des néo-rétros les plus charismatique. Mais elle est élitiste au niveau du prix, et c’est ce qui la rend agaçant, ce manque d’humilité. Bien équipée, avec un moteur bourrée de qualité et bien bridée, c’est une moto qui étonne par sa facilité et sa décontraction. La version Cruiser, R12, est même encore plus surprenante et attachante.

Après qu’on aime le look ou pas, qu’on ait le budget ou pas, si c’est la moto qui vous a poussé à passer votre permis A2, pourquoi se priver et ne pas se faire plaisir ?

On aime

  • Cette gueule (ou pas)
  • Ce moteur et son pote le cardan
  • Débuter en Business class, c’est la classe !

On aime moins

  • Suspensions sèches sur les bosses
  • Le poids à l’arrêt pour la manoeuvrer
  • Être pauvre

Et la concurrence ?

La R12 nineT n’a pas vraiment de concurrente directe. Pas de cylindrées équivalentes en A2, sauf peut-être a viser une indian FTR 1200, mais ce n’est pas dans le style néo-rétro. En dehors de la taille du moteur, n’a pas le même standing, la Guzzi V7 passe pour une mobylette, n’est pas vraiment premium. Il y a bien la Triumph Speed 900 mais le flat-twin offre beaucoup plus.

La R12 (le cruiser donc), a déjà plus à faire en face. Il y a la Harley-Davidson Softail 107 et surtout qui sont disponibles en A2.

Bref, pour se faire un avis comparatif, un vrai, il faut checker notre(Spoiler, BMW en a 2 tout en haut) et le Top 5 des néo-rétros pour ceux qui aiment avoir la classe à Dallas.

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