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Toyota retire sa Corolla à hydrogène après un incendie

Cette Toyota Corolla à hydrogène liquide était annoncée en grande pompe comme une participante au championnat d’endurance nippon “ENEOS Super Taikyu Series 2023 Powered by Hankook” (appelons-le Super Taikyu). Hélas, un incendie pousse Toyota à annuler la participation de son prototype.

toyota retire sa corolla à hydrogène après un incendie

La GR Corolla H2 Concept en test

La GR Corolla H2 Concept devait s’aligner à la première manche du Super Taikyu qui aura lieu les 18 et 19 mars 2023 sur le circuit de Suzuka. Après un premier run privé réussi en février, la Corolla a refait une séance de test privé le 8 mars sur le Fuji International Speedway.

Malheureusement, le prototype a connu une fuite d’hydrogène au niveau d’une durite dans laquelle l’hydrogène est en phase gazeuse. L’incendie a suffisamment endommagé le prototype pour qu’il ne puisse pas être reconstruit à temps. Heureusement, la GR Yaris qui tourne à la bonne vieille essence sera alignée à la place.

Selon Toyota, la fuite serait due à un joint qui n’aurait pas aimé les vibrations. Sur un véhicule de course, c’est ballot ! Comme la fuite se trouvait proche du moteur en lui-même, l’hydrogène s’est enflammé. Heureusement, la Corolla H2 est équipée de valves de sécurité en tous genres et l’alimentation en H2 a été coupée aussitôt que les capteurs ont détecté la fuite.

La Corolla finira sans doute par arriver en course cette saison, mais quand ? Selon le constructeur, cela ne remet pas en cause sa solution.

A hydrogène, mais thermique

Toyota commercialise bien un véhicule à pile à combustible hydrogène, la Mirai. Dans cette Mirai, l’hydrogène gazeux est utilisé dans une pile à combustible et transformé en électricité. Cette électricité alimente un moteur électrique (via ou non une batterie tampon).

Mais, dans cette Corolla H2 Concept, il y a un moteur thermique. L’hydrogène est alors utilisé comme un carburant classique. Des injecteurs spécifiques injectent le H2 gaz dans la chambre de combustion (injection directe) et on enflamme ensuite le mélange H2+O2 pour créer l’explosion. L’intérêt est une diminution de 50% des NOx et de 80% des particules par rapport à un moteur à essence.

L’an dernier, la Corolla utilisait un réservoir de H2 gazeux. Emportant bien moins d’énergie et pesant le poids “d’un âne mort”, le réservoir posait souci. Le véhicule ne pouvait faire qu’une dizaine de tours de Suzuka par exemple avant de rentrer recharger.

Bientôt aux 24 heures du Mans ?

Ici, Toyota utilise un réservoir à -253°C pour garder l’hydrogène en phase liquide. Cela permet une meilleure densité et évite d’énormes et très très lourds réservoirs pour peu d’énergie finale contenue. Le Français Oreca s’y intéresse aussi pour la course et on pourrait voir un prototype thermique hydrogène “bientôt” aligné en course d’endurance comme les 24 heures du Mans. Alpine et Peugeot se montrent intéressés.

Cela permet aussi des ravitaillements express puisque l’on fait passer un liquide d’un réservoir à un autre. En revanche, le maintien à -253°C consomme énormément d’énergie et il ne faut jamais que le réservoir se réchauffe sous peine de récupérer un gaz qui prend largement plus de place.

Le H2 liquide doit alors être gazéifié avant injection dans le moteur. C’est au niveau de cette gazéification qu’une durite a fuit.

Notre avis, par leblogauto.com

Toyota continue de croire en l’hydrogène et pousse avec un concept à hydrogène liquide. Possible en course, cette technologie est impossible en série pour le grand public. Pourquoi ? Car il faut maintenir l’hydrogène en phase liquide, à -253°C.

En revanche, cela draine autour de Toyota tout un écosystème hydrogène, de la production au transport, pour tenter de montrer qu’il y a un avenir dans l’hydrogène.

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