La Commission européenne dévoile les contours de son plan d’action afin de réduire sa dépendance à la Chine pour la production de batteries de voitures électriques. Deux stratégies seront mises en place en s’inspirant de l’IRA déjà en vigueur aux États-Unis.
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Cela fait de longs mois que les spécialistes tirent la sonnette d’alarme sur les risques de l’invasion de constructeurs chinois en Europe. Mais outre l’arrivée de nouvelles marques sur le marché comme Nio, Xpeng ou encore BYD, les experts s’inquiètent de notre dépendance pour l’approvisionnement en matières premières. Mais cela pourrait ne plus durer.
Deux nouveaux plans dévoilés
Cela va-t-il changer avec la stratégie de l’Europe ? Pas forcément, car celle-ci n’a pas encore annoncé l’octroi de subvention comme le fait l’Amérique du Nord. Pour mémoire, l’IRA (Inflation Reduction Act) prévoit une enveloppe de 370 milliards de dollars pour les entreprises qui jouent le jeu en produisant aux États-Unis avec des matériaux sourcés sur place.
Ce qui explique pourquoi Tesla veut réduire la voilure sur la production de cellules 4680 en Europe et pourquoi Volkswagen veut aussi se délocaliser là-bas. Sans parler du fait que les voitures électriques assemblées sur le territoire sont éligibles à un crédit d’impôt de 7 500 dollars.
De son côté, le Critical Raw Materials Act européen vise à « garantir un approvisionnement sûr, diversifié, abordable et durable » des matériaux tels que le lithium, le cobalt ou encore le nickel utilisés pour les batteries de voitures électriques. Ainsi, d’ici à 2030, au moins 40 % de la transformation des matériaux devra se faire en Europe tandis que 15 % des matériaux recyclés devront être utilisés.
Développer l’industrie propre
Un objectif qui ne devrait pas être trop difficile à atteindre, alors que Mercedes promet un taux de recyclage de 96 % de ses batteries, grâce à une nouvelle usine qui sera implantée en Allemagne. Par ailleurs, la loi sur les matières premières critiques prévoit que l’Europe ne dépende pas d’un pays tiers unique pour plus de 65% de ses importations pour chacune des dix-huit matières premières qu’elle a définies comme stratégiques.
Pour cela, plusieurs stratégies seront mises en place, comme la signature de partenariats avec des pays d’Afrique, d’Amérique Latine et du Nord, afin de réduire la dépendance à la Chine. Car pour l’heure, la production de batteries de voitures électriques se fait majoritairement dans l’Empire du Milieu. Même si certains acteurs comme CATL commencent à s’implanter ici.

L’usine CATL en Allemagne
Un second plan, baptisé Net-Zero Industry Act a également été présenté par la Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen. Celui-ci porte notamment sur la fabrication de technologies propres sur le Vieux Continent, afin de couvrir 40 % des besoins d’ici à 2030. Pour cela, les procédures seront simplifiées en ce qui concerne l’octroi de permis pour implanter des sites industriels et de financements. Plusieurs domaines devraient profiter de cette mesure, comme l’énergie solaire ou encore éolienne.
Ce qui pourrait avoir un impact direct sur les usagers de voitures électriques, avec une recharge utilisant de l’énergie plus verte. Cela réduirait ainsi les tensions sur le réseau électrique en augmentant les sources, tout en diminuant le prix de la charge. Une banque d’hydrogène devrait aussi voir le jour, alors que certains constructeurs comme Toyota et Hyundai croient à cette motorisation.
Si des subventions seront bien accordées aux entreprises qui joueront le jeu, aucun chiffre précis n’a encore été dévoilé par la Commission européenne pour l’instant, contrairement aux États-Unis. Il n’y a donc plus qu’à patienter encore quelques semaines pour en savoir plus.