La marotte de Colin Chapman était “light is right”. Plus c’est léger et plus c’est sportif. Longtemps Lotus a appliqué à la lettre (à Elise évidemment) cette devise avec des voitures reconnues pour leur sportivité et le “pied” qu’elles procurent à leur volant.
Mais cela, c’était avant. Colin Chapman n’a plus mal aux dents depuis bientôt 40 ans et Lotus a jeté le bébé avec l’eau du bain. Voilà l’Eletre et l’Emira avec respectivement sur la balance plus de 2,2 tonnes pour le SUV 100% électrique et plus de 1400 kg pour le coupé thermique.
Autant l’Emira peut encore faire illusion avec une silhouette racée et un intérieur qui reste encore sobre et sportif, autant l’Eletre ressemble à tous ces SUV dits sportifs boursoufflés comme le dernier Ferrari Purosangue ou autre Urus.
Deux Elise pour le poids d’un Eletre
Sur ce SUV, restera une puissance de 600 chevaux qui fera rougir les gogos, une grosse batterie 800 volts de 100 kWh avec 600 km WLTP annoncés. Oui le 0 à 100 km/h est fait en 4,5 secondes, mais non ce n’est pas du tout sportif. Même l’Eletre R avec 675 kW (soit 905 ch) et ses 2,95 secondes pour le 0 à 100 km/h n’est qu’un hippopotame de Fantasia en tutu.
La Lotus Emira de son côté dispose d’un V6 suralimenté qui développe 400 chevaux et 420 Nm. Avec un poids finalement contenu (comparable à certaines productions allemandes NDLA) on a un véhicule qui fait le 0 à 100 km/h en 4,3 secondes et qui doit être plutôt sympathique à conduire sur circuit. Reste que la comparaison avec une Alpine A110 (R ou pas) fait mal pour la marque qui avait fait du poids plume sa griffe.
Bref ce n’est plus “light is right” mais “heavier is better” chez Lotus.