- Le Vert et l’Ocre : Premier service
- La Coupe des Mousquetaires pour toute la gamme
- Peugeot et Roland-Garros : Fin de partie
Peugeot a fait partie des premiers constructeurs automobiles à avoir associé le tennis à l’automobile dans les années 80, alors un sport particulièrement tendance. Après un premier essai fructueux en 1984 avec Lacoste, la marque sochalienne passe le palier supérieur en devenant le sponsor automobile principal du Grand Chelem parisien.
Chaque année, Roland-Garros ouvre ses portes et embarque bon nombre de partenaires dans son univers, fait de petites balles jaunes et de terre battue, à Porte d’Auteuil. La mode y occupe une place prépondérante, à quelques semaines du début de l’été.
Impossible de ne pas associer Roland-Garros avec Peugeot dans l’inconscient des fans de la Petite Balle Jaune. La marque française est devenue partenaire principal du tournoi parisien entre 1984 et 2021. Le dernier épisode de la série « Auto & Tennis » met en lumière une collaboration fructueuse qui a abouti à l’une des séries spéciales automobiles les plus connues du monde du sport.
Le Vert et l’Ocre : Premier service
En 1983, Peugeot voit en la 205 la voiture à tout faire. Fort d’un premier essai transformé avec la Lacoste en 1984, la marque française poursuit l’idée d’une série spéciale encore plus forte, basée sur le monde du tennis.
Elle décide de casser les codes, alors très portés sur le blanc intégral. Peugeot pose ainsi les couleurs du plus grand tournoi de tennis sur terre battue au monde sur l’intégralité de ses véhicules : les Peugeot Roland-Garros sont nées.
La première Peugeot à avoir reçu le blason du tournoi parisien est la 205 en 1989, reconnaissable à son vert bouteille. Basée sur la finition haute XS en 3 portes, la 205 Roland-Garros recevait un niveau d’équipements encore plus élevé que la Lacoste.
La face avant intégrait un bouclier avant plus sportif, avec des antibrouillards longue portée. De profil, un fin liseré blanc courait sur toute la longueur de la carrosserie, des portes aux ailes arrière. Les baguettes de protection latérale font leur retour, contrairement à la Lacoste. La voiture reposait sur des jantes de 13 pouces empruntées à la XS. A l’arrière, un badge « Roland-Garros » (ou « French Open », pour les modèles export) est posé sur le coffre. Toutes les vitres sont surteintées.
A bord, l’équipement progresse fortement. Les occupants s’installent sur une sellerie mi-cuir. Cette dernière recevait du cuir blanc et un tissu « Set » à filets rouges spécifique. Les ceintures étaient oranges, comme une sorte de point final des assises intérieures. Les vitres électriques étaient de série. Le toit ouvrant coulissant en verre baigne l’habitacle de lumière. Le volant trois branches en cuir est repris de la GTI, avec un cache-moyeu spécifique. L’instrumentation intégrait un compte-tours.
Sous le capot, le 4 cylindres 1.4 de 85 ch est directement repris de la XS. Ce bloc est particulièrement vif, sans être trop pointu, à l’instar de la Rallye et ses carburateurs ou du 1.6 105 de la GTI.
La Coupe des Mousquetaires pour toute la gamme
Entre Peugeot et Roland-Garros, c’est le début d’une longue et belle histoire d’amour entre les passionnés d’automobile, la marque sochalienne et le tournoi parisien. Fort du succès grandissant de la 205, Peugeot applique la même formule sur l’essentiel de sa gamme. La 106 y aura droit en 1993, la 306 suit en 1995, la 806 aussi en 1997. Mention spéciale aux très rares 405 Break de 1991 et 406 Break de 1999 !
Les versions Cabriolet ne sont pas en reste, avec la 205, puis la 306 éponyme. Le sommet de l’élégance à la parisienne, magnifiée par le coup de crayon de Pininfarina.
L’association prend un nouveau tournant à l’aube des années 2000, avec la 206. Les couleurs changent pour être encore plus proches du grand chelem parisien.
Pour la première fois, un second coloris pouvait être choisi : le Gris Cendré, un gris nacré qui tend vers le jaune, une fois au soleil.
A bord, Peugeot applique une sellerie cuir verte et ocre qui rappelle à la fois les couleurs du tournoi, mais aussi sa surface : la terre battue. La dotation de série reste élevée : jantes alu de 16 pouces, autoradio CD avec chargeur à 6 disques, vitres électriques, capteur de pluie, allumage automatique des feux, toit ouvrant panoramique, pédalier alu …
Peugeot et Roland-Garros : Fin de partie
Malheureusement, comme toute histoire d’amour, elle ne se finit pas vraiment bien, entre Peugeot et Roland-Garros. La faute à un changement complet d’apparence à partir de 2009.
Fini, le vert bouteille : les Roland-Garros sont désormais blanches, avec un badge Roland-Garros chromé. L’intérieur est désormais en cuir gris clair. Quelques rares rappels du tournoi s’observent ça et là, à l’image du logo du tournoi, embossé sur les appuie-têtes avant. La gamme se réduit à peau de chagrin, avec les 207 CC, 308 CC et autres 3008 comme seules concernées.
Mais rien à faire, la mayonnaise ne prend plus. Leurs propres clients vont leur faire payer le tribut de la fin de la relation : le duo Peugeot/Roland-Garros avait perdu son âme.
La maque sochalienne et le tournoi parisien se séparent en 2021, laissant la place de transporteur officiel à Renault. Stupeur et incompréhension auprès du public : Roland-Garros et Peugeot restent pourtant à jamais indissociables. Pire, pour la marque au Losange, il n’est question que d’une collaboration d’image.
Mais la sortie imminente de la Renault 5 E-Tech électrique a rebattu les cartes, avec une authentique série spéciale. Et si le succès de la citadine électrique française venait à reconsidérer le retour d’une gamme complète, chez Renault, finalement ?