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La réduction progressive de la subvention provinciale pour l’achat d’un véhicule électrique est souhaitable

la réduction progressive de la subvention provinciale pour l’achat d’un véhicule électrique est souhaitable

Borne du Circuit électrique d’Hydro-Québec et Volvo XC40 Recharge | Crédit: Germain Goyer

Dans son plus récent budget, le gouvernement provincial a annoncé son intention de réduire progressivement la subvention octroyée lors de l’achat d’un véhicule hybride rechargeable ou 100% électrique. Nous nous positionnons en faveur de cette réduction et nous estimons que le libre marché doit s’opérer. 

Récapitulons les faits 

À la lecture du dernier budget provincial, on comprend que le gouvernement du Québec applique les freins avec la généreuse subvention octroyée lors de l’achat d’un véhicule hybride rechargeable ou 100% électrique. En effet, pour un véhicule électrique neuf de 65 000 $ et moins, par exemple, la subvention passera de 7000 $ actuellement à 4000 $ dès le 1er janvier 2025. Elle sera coupée de moitié à nouveau à partir du 1er janvier 2026 alors qu’elle tombera à 2000 $. Puis, elle sera complètement éliminée à compter du 1er janvier 2027. 

En ce qui concerne l’achat d’un véhicule hybride rechargeable neuf, la subvention maximale actuelle est de 5000 $. Elle sera diminuée à 2000 $ le 1er janvier 2025, à 1000 $ le 1er janvier 2026 et elle sera rayée à partir de 2027. La même tendance s’observe pour les véhicules électriques d’occasion. En revanche, le gouvernement conserve la subvention de 600$ accordée lors de l’achat et l’installation d’une borne à domicile et nous jugeons qu’il en est bien ainsi. 

la réduction progressive de la subvention provinciale pour l’achat d’un véhicule électrique est souhaitable

Salon du véhicule électrique de Montréal | Photo: Olivier Delorme

Une mesure qui coûte très cher collectivement

Hélas, l’argent ne pousse pas dans les arbres. Lorsqu’un Québécois se procure un véhicule électrique et que le programme Roulez vert lui signe un chèque de plusieurs milliers de dollars, les fonds n’apparaissent pas par magie. Il faut savoir que le programme est financé grâce aux Fonds d’électrification et de changements climatiques. Dans un texte publié par La Presse en mars dernier, on apprenait que lors de l’exercice financier de 2022-2023, ce programme a coûté 238 millions de dollars. Le coût a grimpé à 400 millions de dollars. Alors que les défis sont nombreux dans les systèmes de santé et d’éducation, que les enjeux en habitation et en transport collectif s’additionnent, on se questionne sur la pertinence de subventionner l’achat d’un véhicule neuf aux Québécois. 

On estime qu’il était louable au début de mousser l’intérêt pour cette nouvelle technologie et d’inciter les premiers acheteurs à se procurer un véhicule électrique. Or, on compte actuellement près de 250 000 véhicules électriques ou hybrides branchables sur les routes du Québec d’après les données fournies par la SAAQ la semaine dernière. Est-ce qu’on a fait notre part pour démocratiser l’automobile avec les fonds publics? Absolument. À notre avis, il est temps de passer au prochain chapitre. 

Une chose demeure sûre, personne ne sauvera la planète en se procurant un véhicule neuf, qu’il soit électrique ou non, chaque année. D’ailleurs, quand un individu se procure un véhicule neuf coûtant 64 999 $, on ressent un certain malaise que collectivement, on lui donne gracieusement 7000 $ d’argent public. Sans parler de la subvention fédéralede 5000 $. Pourquoi finance-t-on publiquement l’achat d’un véhicule neuf d’un individu qui est, vraisemblablemen, bien nanti? De l’autre côté du spectre, aucune aide n’est octroyée à l’individu moins fortuné qui possède, par exemple, une berline compacte du milieu des années 2000 qui nécessite un peu d’entretien et de réparations. Pourtant, qui aurait davantage besoin des 7000 $? 

Pour tout savoir sur les subventions gouvernementales à l’achat d’un véhicule électrifié

Et si on instaurait un système de bonus-malus? 

Certains ardents défenseurs de l’automobile électrique et de leur financement public affirment que l’instauration d’un système de bonus-malus serait la méthode idéale à appliquer. Autrement dit, les subventions accordées aux acheteurs de véhicules électriques proviendraient d’une taxe supplémentaire imposée aux véhicules énergivores. En revanche, il faut savoir que les propriétaires de véhicules énergivores paient déjà largement leur part via la taxe sur le litre de carburant, la taxe sur la cylindrée, la taxe à l’achat du véhicule, les frais d’immatriculation et le coût du permis de conduire. Et ça, c’est sans parler de la taxe de luxe. 

Le citron est déjà pas mal pressé, non?

la réduction progressive de la subvention provinciale pour l’achat d’un véhicule électrique est souhaitable

Salon du véhicule électrique de Montréal | Photo: Olivier Delorme

En route vers le libre marché? 

La diminution progressive de la subvention jusqu’à son élimination ouvrira la porte à un libre marché qui sera plus… libre. En effet, actuellement, les constructeurs automobiles, qui sont présents à l’échelle mondiale, doivent adapter leur stratégie de commercialisation selon les aléas des décisions politiques fédérales et provinciales. Ce n’est pas un hasard si plusieurs véhicules électriques sont affichés à un prix juste en deçà des 65 000 $, soit le plafond d’éligibilité. 

Nous n’avons pas de boule de cristal sous les yeux et il est difficile de prédire ce qui se passera dans les mois et années à venir. Cela étant dit, nous sommes persuadés que l’intérêt envers les véhicules électriques sera proportionnel à la hausse du prix du litre d’essence. Également, nous serions surpris de voir une baisse drastique du prix de détail des véhicules électriques qui est espérée par certains. En effet, les coûts générés par la recherche et le développement demeurent élevés pour les constructeurs. Par ailleurs, nous prévoyons que d’ici le 31 décembre prochain, les concessionnaires maximiseront leur inventaire afin de livrer le plus grand nombre possible de véhicules à la clientèle désireuse de profiter des subventions totales.

la réduction progressive de la subvention provinciale pour l’achat d’un véhicule électrique est souhaitable

Salon du véhicule électrique de Montréal | Photo: Olivier Delorme

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