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BYD Seal U DM-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (Essai)

Pour convaincre la clientèle européenne, la plupart des constructeurs chinois ont fait le choix de la différence en ne proposant que des modèles électriques. Mais, le marché étant ce qu’il est, ces nouveaux venus sont en train de comprendre que, s’ils veulent remplier leurs objectifs, il va leur falloir proposer des motorisations plus en accord avec les souhaits des acheteurs potentiels. Une politique réaliste qui trouve, chez BYD, sa première incarnation au travers du Seal U hybride rechargeable.

1. BYD Seal U DM-i (2024) : l’hybride rechargeable en solution (Essai)

BYD Seal U DM-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (Essai)

Note

de la rédaction

13,4/20

EN BREF

SUV familial

Inédite version hybride rechargeable

À partir de 38 900 €

Dans notre pays, BYD (rappelons que cela se prononce Bi-ouaïlle-di pour Build Your Dreams, construisez vos rêves) est un nouveau venu. Arrivée chez nous il y a tout juste un an, la marque n’est pourtant pas née de la dernière pluie. Il s’agit, ni plus, ni moins, que du deuxième producteur de voitures électrique au monde en 2023, derrière Tesla. Depuis plusieurs mois, le label chinois a même pris le dessus sur son concurrent américain. Lors de son arrivée en France, Byd proposait 4 modèles. Depuis, l’offre s’est complétée d’une berline familiale, la Seal, et de son dérivé SUV, le Seal U. Point commun de toutes ces autos : elles ne carburent qu’au 100 % électrique.

seal u, byd seal u dm-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (essai)

BYD Seal U DM-i Design : 44 900 €

Pour le moment, les clients se bousculent toutefois peu dans les concessions hexagonales. Sur les 4 premiers mois de 2024, BYD n’a, en effet, immatriculé que 1 201 véhicules. Du manque d’image de la marque au design particulier de certains modèles, les raisons de ce démarrage difficile sont sans doute multiples. Il y en a toutefois une qu’il ne faut probablement pas sous-estimer : les clients français ne sont encore majoritairement pas prêts à passer à l’électrique. Alors, plutôt que d’attendre que la transition vers la voiture zéro émission soit une réalité, la marque a décidé de proposer un véhicule plus en adéquation avec les souhaits de la clientèle, notamment professionnelle.

Fer de lance de BYD, c’est la lignée des Seal qui s’y colle. Plus précisément, c’est le SUV familial Seal U, commercialisé en début d’année, qui complète son offre de deux déclinaisons hybrides rechargeables. Baptisées DM-i Boost et DM-i Design, elles utilisent la même batterie de 18,3 kWh, mais diffèrent sensiblement par ailleurs. La première est basée sur un 1.5 essence atmosphérique de 98 ch couplé à un moteur électrique, placé sur l’essieu avant, de 197 ch, l’ensemble pouvant développer conjointement un maximum de 217 ch. Notez que cette mécanique sera également disponible, d’ici à la fin de l’année, dans une configuration Comfort qui se distinguera par une batterie de plus grande capacité (26,6 kWh et jusqu’à 80 km d’autonomie en électrique).

Pour cet essai, nous disposions de la seconde offre. Le 1.5 essence de cette Design, identique à celui de la Boost, reçoit toutefois un turbo, ce qui fait passer sa cavalerie à 131 ch. Il est associé à un bloc électrique de 204 ch situé à l’avant et à un second de 163 ch, disposé sur l’essieu postérieur. Outre le gain notable de puissance, puisque ce Seal U peut développer jusqu’à 323 ch, cette configuration permet à ce SUV de disposer de 4 roues motrices.

Loin des préjugés

Hormis les logos permettant d’identifier la technologie qui sa cache sous le capot, le Seal U DM-i est, sur le plan visuel, en tous points identiques à son frère électrique. Au vu des nombreuses têtes qui se sont tournées lors de notre passage, on peut considérer que le dessin extérieur séduit. Selon les angles et les points de vue, certains y voient même quelques touches de Porsche Cayenne ou de Lamborghini Urus. On a connu pires références.

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seal u, byd seal u dm-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (essai)

Esthétiquement, le Seal U multiplie les références à certains SUV européens haut de gamme.

À bord, pas de changement non plus, si ce n’est dans le cas de quelques détails de présentation. Les matériaux restent donc, dans l’ensemble, très honorables tandis que les assemblages ne souffrent guère la critique. En matière de qualité de fabrication, le Seal U ne semble donc pas avoir de leçons à recevoir de la plupart de ses concurrents européens. Parmi les points marquants, on trouve toujours l’imposante tablette tactile de 15,6″ qui reste rotative. Si la définition de la dalle est excellente et l’ergonomie moins mauvaise que chez nombre de rivaux, les choix de couleurs faits, que ce soit en mode jour ou en mode nuit, ne rendent pas toujours la lecture aisée. Un peu plus de contraste améliorerait grandement les choses.

Pour le reste, on retrouve le généreux espace habitable, qui permet à des adultes de grand gabarit de trouver sans peine leurs aises. Toutefois, puisque nous en sommes à parler de grands gabarits, pointons du doigt les appuie-tête des sièges avant. Comme sur la version électrique, ils sont fixes et leur forme, dans la prolongation du dossier de siège, les rend proéminents. Pour les plus de 1m90, ils viennent alors se place entre les omoplates ce qui devient très inconfortable après seulement quelques kilomètres. Pour les plus grands clients, ce sera un point avec lequel il sera impossible de composer. À revoir d’urgence, donc.

Autre bizarrerie, les formes de la malle ne semblent, à vue d’œil, pas différer de celles de l’électrique. Pour autant, alors que BYD annonce 552 l pour ce dernier, la valeur indiquée pour notre monture du jour est de… 425 l. Voilà qui semble confirmer les réserves sur le volume annoncé lors de notre premier essai. Cela confirme, en tout cas, que le volume de chargement sous le cache bagages est trop limité pour un véhicule à vocation familiale mesurant 4,78 m de long.

Quelques réglages qui gâchent tout

Si, visuellement, rien ne distingue réellement un Seal U hybride rechargeable d’un Seal U électrique, sur le plan technique, les modifications sont nombreuses et elles ne concernent pas que ce que l’on trouve sous le capot. En effet, suite aux remarques négatives que nous avions formulées lors de l’essai de la variante électrique, BYD a retravaillé la direction et l’amortissement. L’objectif était d’en finir avec la sensation de flou qui touchait ces deux éléments.

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La direction est très floue, ce qui rend les enchaînements de virages peu agréables. Mais ce n’est rien à côté du manque de consistance total des suspensions.

Si les progrès sont notables, ils sont loin, très loin, de suffire. Les amortisseurs sont d’une souplesse plus vue sur cette rive de l’Atlantique depuis de nombreuses décennies. Pour ceux qui ont déjà eu entre les mains le volant d’une grande berline made in USA fabriquée entre les années 1950 et 1990, il est simple d’imaginer ce que peut donner le Seal U DM-i, y compris sur un bitume aussi lisse que possible. Pour les autres, précisons que chaque sollicitation des amortisseurs se traduit par une sensation d’être à bord d’un bateau. Comprenez par là que ça tangue exagérément. Et n’imaginez pas que ce phénomène ne se produit que sur une route en piteux état. Lors de notre essai, nous avons pu constater que, même sur une autoroute en parfait état, ce tangage se produisait dès que l’on touchait, y compris avec énormément de modération, la pédale d’accélérateur ou de frein. Si vos enfants sont sujets au mal des transports, ils risquent de peu apprécier cette expérience. Naturellement, cette mollesse des suspensions se traduit, en courbe, par un roulis excessif. Certes, cela ne rend jamais ce SUV dangereux, mais comme la direction manque, elle aussi, de trop de consistance, les sensations à la conduite sont peu rassurantes. Le seul point positif de ces réglages, c’est qu’ils imposent d’adopter une allure très modérée.

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Le Seal U est d’un confort remarquable qui devrait ravir jusqu’aux Citroënistes.

Si l’on tente de hausser le rythme, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les choses n’empirent pas, bien au contraire. N’en déduisez pas pour autant que, conduit dynamiquement, le Seal U devient précis. Toute médaille ayant son revers, et vice-versa, même lorsque la route ressemble à un champ de mines, le confort demeure excellent.

seal u, byd seal u dm-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (essai)

Parmi les qualités les plus marquantes de ce SUV chinois, on trouve la sobriété et l’autonomie électrique.

Et si l’on parvient à composer avec ce comportement très débonnaire, on apprécie alors la souplesse et la discrétion de la mécanique, le comportement routier très difficile à prendre en défaut et un appétit très raisonnable. En mode hybride, sur un trajet routier et autoroutier et sans adopter un rythme d’escargot, la consommation de “notre” Seal U s’est établie à 5,6 l/100 km. Rappelons que l’auto embarque 323 ch, une transmission intégrale et qu’elle affiche, à vide, probablement aux environs de 1 800 kg (BYD n’a pas indiqué le poids de ce modèle). En prime, l’autonomie électrique de notre voiture d’essai, réalisé exclusivement sur les réseaux secondaires et voies rapides, s’est établie à 75 km. Ne pas brûler la moindre goutte de sans-plomb pour les déplacements du quotidien ne sera donc pas un problème pour la plupart des automobilistes.

Chiffres clés *

  • Taux d’émission de CO2 : NC
  • Bonus / Malus : NC
  • Date de commercialisation du modèle :

* pour la version .

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    2. BYD Seal U DM-i (2024) – Équipement : la politique du sans options

    BYD Seal U DM-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (Essai)

    Une fois n’est pas coutume, les appellations adoptées pour les différentes versions du Seal U, Boost et Design dans un premier temps avant que ne vienne les rejoindre le Comfort, ne désignent pas des différences d’équipement de série, mais celles du couple motorisation/batterie.

    Affichée à 44 900 €, la Design essayée ici embarque donc (tout comme la Boost à 38 900 €) le toit ouvrant panoramique, les jantes de 19″, l’écran tactile rotatif de 15,6″avec l’ensemble des services connectés, le hayon électrique, l’affichage tête haute, le système audio Infinity ou encore la sellerie en cuir… vegan. Est-il utile de préciser que, au vu des tarifs pratiqués, le Seal U DM-i apparaît aujourd’hui sans concurrent direct ?

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      3. BYD Seal U DM-i (2024) – La concurrence, le bilan global, tous les prix

      BYD Seal U DM-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (Essai)

      La concurrence

      La plupart des SUV familiaux sont désormais pourvus d’au moins une déclinaison hybride rechargeable. En revanche, ceux qui proposent environ 300 ch dans une telle variante se font moins nombreux. En attendant que Renault intègre ce club assez fermé avec son Rafale E-Tech 300 ch 4×4, il faudra se tourner vers l’Audi Q5 50 TFSI e (dès 67 900 €), le BMW X3 xDrive30e (dès 64 950 €), le Lexus NX 450h+ (dès 70 000 €), le Mercedes GLC 300 e (dès 72 150 €) ou, plus modestement, le Kia Sorento Hybride Rechargeable (dès 54 490 €) et le Mazda CX-60 2.5 eSkyActiv PHEV (dès 57 450 €). L’ensemble de ce panel possède un point commun en comparaison du Byd Seal U : leurs tarifs sont beaucoup plus élevés.

      À retenir : beaucoup de qualités… et un défaut majeur

      Il suffit parfois de peu de choses pour gâcher une copie par ailleurs plutôt bonne. Le Seal U a beau être habitable, confortable, offrir un excellent rapport prix/équipements et disposer d’une mécanique à la fois discrète, de bonne volonté et très sobre, ses suspensions ultra-molles qui rappellent les plus mauvaises années de la production automobile américaine saborde totalement le plaisir de conduite.

      Un défaut majeur qu’il sera toutefois assez simple de résoudre pour peu que les ingénieurs châssis s’en donnent la peine. En revanche, lui offrir un volume de coffre décent relève de la mission impossible.

      Caradisiac a aimé

      • Le rapport prix/équipement, au-dessus de tout ce que propose la concurrence

      • La capacité à absorber les déformations de la route et à préserver le confort

      • L’autonomie en mode 100 % électrique

      • La consommation en mode hybride

      • L’habitabilité

      • La qualité de fabrication

      Caradisiac n’a pas aimé

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      • Les mouvements de caisse parasites permanents causés par une suspension ratée

      • Le volume de coffre, trop juste pour une famille

      • Le manque de consistance de la direction

      • les appuie-tête avant, inadaptés aux plus grands
        Comfort Design
      BYD Seal U DM-i  38 900  € 44 900 €

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        4. BYD Seal U DM-i  (2024) : L’évaluation dans la catégorie : 43 critères analysés et notés

        BYD Seal U DM-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (Essai)

        Le BYD Seal U DM-i Design (323 ch, 44 900 €) est évalué dans la catégorie des SUV familiaux hybrides rechargeables d’environ 300 ch, qui comprend notamment :

        Audi Q5 50 TFSI e (299 ch, à partir de 67 900 €)

        BMW X3 xDrive30e (292 ch, à partir de 64 950 €)

        Kia Sorento Hybride Rechargeable (252 ch, à partir de 54 490 €)

        Lexus NX 450h+ (309 ch, à partir de 70 000 €)

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        Mazda CX-60 2.5 eSkyActiv PHEV (327 ch, à partir de 57 450 €)

        Mercedes GLC 300 e (340 ch, à partir de 72 150 €)

        BYD Seal U DM-i Design
        Budget 7.75

         

        Coût d’achat 10
        Bonus/malus 9
        Consommation : données constructeur 9
        Consommation : relevés Caradisiac 9
        Courroie de distribution/chaîne 8
        Cote attendue 4
        Durée de la garantie 7
        Fiabilité attendue/coût de réparations 6
        Pratique 5.92

         

        Qualité de la finition 8
        Rangements 8
        Modularité 6
        Coffre (volume, seuil, facilité de chargement) 5
        Longueur maxi de chargement 7
        Places AR : longueur aux jambes 9
        Places AR : largeur aux coudes 8
        Places AR : garde au toit 7
        Plancher plat 3
        Puissance maxi de recharge courant alternatif (à la maison) 6
        Puissance maxi de recharge courant continu (borne rapide) 1
        Recharge rapide 3
        Rapport prix/équipements 6.83

         

        Aides à la conduite 7
        Conduite (liaisons au sol) 4
        Confort 8
        Multimédia 8
        Style intérieur 7
        Style extérieur 7
        Sur la route 6

         

        Agrément moteur 8
        Agrément boîte 8
        Amortissement 3
        Dynamisme 4
        Emissions polluantes à l’usage 8
        Insonorisation 8
        Maniabilité 6
        Performance 7
        Position de conduite 6
        Autonomie électrique : données constructeur (parcours mixte) 6
        Autonomie électrique : relevés Caradisiac (parcours mixte) 6
        Système de récupération d’énergie 2
        Sécurité 7

         

        Crash-test (Euro Ncap) 10
        Degré maximal d’autonomie 4
        Freinage 6
        Systèmes de sécurité 8
        Visibilité périphérique 7
        Note globale : 13,4 /20

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          5. BYD Seal U DM-i (2024) – La fiche technique

          BYD Seal U DM-i (2024) : l'hybride rechargeable en solution (Essai)

            DM-i Boost  DM-i Design
          Moteur thermique 1.5 Atmosphérique de 98 ch 1.5 Turbo de 131 ch
          Puissace moteur électrique 197 ch 204 + 163 ch
          Nombre de moteurs électriques 1 2
          Puissance cumulée 217 ch 323 ch
          Couple   550 Nm
          Capacité batterie 26,6 kW 18,3 kW
          Autonomie électrique 80 km 70 km
          Volume de coffre 425 litres 425 litres

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