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Pourquoi le stationnement en épi tend à se réduire en ville

Alors que les stationnements pour voiture se raréfient en ville, les places en épi ne semblent plus très appréciées. A Nantes, la mairie va « redresser » près de 2.500 d’entre elles, à profit des piétons et cyclistes

pourquoi le stationnement en épi tend à se réduire en ville

Les places de stationnement en épi vont être progressivement redressées à Nantes, comme ici le long du boulevard de l’Egalité

DEPLACEMENTS – Alors que les stationnements pour voiture se raréfient en ville, les places en épi ne semblent plus très appréciées. A Nantes, la mairie va « redresser » près de 2.500 d’entre elles, à profit des piétons et cyclistes

Dans les livres de code de la route, il y a trois types de stationnement : en épi, en bataille ou en créneau. Si les deux premiers sont les plus faciles à exécuter, ils semblent se raréfier dans les villes, où la place pour garer sa voiture tend de toute façon à se réduire. A Nantes, par exemple, d’importants travaux vont se dérouler prochainement pour le « redressement » à terme de quelque 2.370 places de stationnement situées le long des grands boulevards circulaires, à commencer par le boulevard des Belges cet été.

«Â Les véhicules sont de plus en plus gros ce qui fait que ça déborde de tous les côtés, constate Aurélien Boulé, élu à la ville de Nantes en charge du développement de la pratique cyclable. Ils empiètent sur la piste cyclable, ce qui est très insécurisant pour les vélos. Sur le trottoir, c’est gênant pour les piétons. Jusqu’ici, il y avait une tolérance pour ces stationnements mais ils ne sont, de toute façon, pas réglementaires. »

Boulevard de Doulon, première zone choisie, les travaux se sont récemment achevés : les voitures doivent désormais se stationner en créneau, en parallèle de la route. Du bitume a été enlevé pour laisser place à des espaces herbeux et plantés, alors que des appuis vélos supplémentaires et des bancs devraient être installés. De petites barrières en bois ont été fixées au sol pour éviter que des véhicules ne viennent se garer de travers. « C’est sûr que c’est plus joli, constate un riverain. Mais moi qui n’ai pas de garage, ça risque de poser un vrai problème pour trouver une place. »

Entre les automobilistes et les cyclistes, pas les mêmes réactions

En effet, selon la ville (qui profite de l’élargissement de la zone payante pour initier ces changements), le nombre d’emplacements sera réduit d’un tiers environ à la suite de ces redressements. « C’est un vrai problème car c’est une mesure supplémentaire qui participe à retirer des places de stationnement, réagit Philippe Nozière, le président de l’association 40 millions d’automobilistes, qui confirme voir de moins en moins de places en épi. C’est toujours le même sujet : on chasse l’automobiliste des villes. Mais avec le développement des ZFE, si les automobilistes ne peuvent plus entrer en centre-ville, ils auront pourtant bien besoin de se garer ».

Du côté des cyclistes, le ton n’est évidemment pas le même. Car à Nantes, cette demande a été formulée depuis nombreuses années par l’association Place au vélo. « Les automobilistes qui sortent de ces places n’ont que très peu de visibilité, ce qui force les cyclistes à s’éloigner de la bande cyclable, voire cause des accidents réguliers, constate Annie-Claude Thiolat, la présidente. J’ai un exemple récent où la personne a été sérieusement blessée et le vélo très endommagé. »

Comme à Nantes métropole, l’objectif du gouvernement est d’atteindre les 12 % de part modale du vélo (contre 4% des déplacements actuellement) à l’horizon 2030. Pour ces mêmes raisons d’accessibilité et de sécurité, Bruxelles réfléchit à progressivement interdire ce type de stationnement.

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