Des routes avec des voies réservées aux covoitureurs, aux taxis ou aux véhicules électriques, cela existe déjà en France, comme à Grenoble par exemple. Les premiers retours sont plutôt engageants.
La voie réservée aux covoitureurs, aux taxis et aux transports en commun que la Ville de Paris veut absolument créer sur le périphérique à l’occasion des Jeux Olympiques malgré une très vive opposition, ne serait pas la première en son genre. Cela existe depuis 2020 à Grenoble où une portion de l’A48 située entre la sortie 12 (Voreppe) et 16 (Grenoble-Gares) n’est ouverte qu’aux bus lorsque les conditions de circulations se dégradent. Plus récemment, en décembre dernier, toujours à Grenoble, a été mise en service l’A480, la première autoroute urbaine dite intégrée avec une 2×3 voies, des parkings de covoiturage ou encore des arbres à foison et des écrans acoustiques pour limiter les émissions sonores. L’APRR-AREA, du réseau Eiffage, qui est responsable de ce projet a commandité une étude auprès d’OpinionWay. Les résultats de ce sondage, que nous vous partageons aujourd’hui en avant-première, montrent que le système a l’air de fonctionner.
Comment la 2×3 voies fonctionne-t-elle ?
Pour les véhicules Crit’Air 0, avec l’accord du ministère de l’Intérieur, c’est très simple puisque l’APRR-AREA reçoit à intervalles réguliers, toutes les semaines environ, une mise à jour du fichier SIV (système d’immatriculation des véhicules) qui leur indique les modèles rentrant dans cette catégorie. Pour identifier les taxis, c’est pareil, rien de bien compliqué puisqu’ils possèdent un insigne bien visible sur le toit que la caméra est en mesure de repérer. Pour ces deux premières catégories de véhicules, peu importe qu’il y ait un ou plusieurs occupants à bord.
Ce qui n’est pas le cas naturellement de la toute dernière, celle des covoitureurs. Nul besoin de passer par Blablacar ou toute autre entreprise spécialisée dans le domaine, le système conçu par Printech est juste en mesure de déterminer s’il y a plus d’une personne à bord, point. Non par contre, votre chien ne passera pas incognito, il est capable de les reconnaître. On ne parle de reconnaissance faciale, la technologie identifie uniquement la silhouette des visages, nous a assuré l’APRR-AREA.
Un temps de trajet en net recul sur la voie réservée
Les chiffres partagés par l’APRR-AREA montrent qu’il n’est nul besoin de verbaliser pour obtenir de bons résultats. Depuis que le système a été mis en place, “le matin entre 8 h et 9 h, il faut désormais 24 minutes environ pour aller de Voreppe au Rondeau, contre 40 minutes auparavant”. Un temps de trajet diminué presque par moitié. Et cela n’aurait que peu d’incidences sur les deux voies restantes qui sont, certes, un peu plus encombrées mais dans des limites raisonnables., dixit le Chef de département transition écologique, innovation et développement chez APRR avec lequel nous nous sommes entretenus.
Sur les 1008 personnes sondées par OpinionWay, 91 % auraient accueilli positivement ces changements et 80 % disent qu’ils aimeraient bien “pouvoir essayer ce type d’autoroute urbaine”. Dommage, il eût été pertinent d’avoir le retour des principaux intéressés, ceux qui empruntent sinon quotidiennement tout du moins régulièrement cette A480… affaire à suivre ?