- La communauté et la liberté
- Autrefois, le voyage en marge
- Aujourd’hui… c’est différent !
- Jean-René : “J’aime cette vie minimaliste”
- Valérie : “Peu importe la destination, ça me ressource”
- Claude et Chantal : “Ça devient compliqué, mais on aime toujours autant ça !”
- Catherine et Jean-Marc : “À chaque fois, un réel plaisir de partir”
- Magalie et Rodolphe : “Un confort que l’on ne soupçonnait pas”
- Paul et Sandrine : “Sur les spots de glisse”
Camping-car à l’étape au bord de la mer
Le camping-car est garé là, prêt à partir ! Ce petit nid douillet sur quatre roues, a quelque chose de magique, non ? Du jeune couple sans enfant au vanlifer solo, de la famille nombreuse jusqu’aux retraités, du cadre supérieur à l’employé, toutes les catégories sociales voyagent désormais en camping-car. Mais, qu’est-ce qui pousse autant de gens à vivre dans souvent moins de 10 m², pendant plusieurs jours ou parfois plusieurs semaines de façon volontairement minimaliste ? Au regard de quelques témoignages, nous allons essayer de comprendre quelles sont les motivations profondes de ce mode de voyage tant plébiscité.
A l’heure Salon des véhicules de loisirs à Villepinte, où vous allez peut-être faire le choix de votre premier camping-car, une question bien légitime se pose : est-ce bien raisonnable d’investir souvent plus de 70.000 € en moyenne (voire beaucoup plus), dans un véhicule de loisirs, pour n’y vivre que quelques jours ou quelques semaines par an ? Qu’est-ce qui pousse autant de personnes à franchir le pas chaque année en devenant propriétaire d’un van, d’un fourgon aménagé ou d’un camping-car ?
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La communauté et la liberté
Camping-car à l’étape en bord de mer
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Autrefois, le voyage en marge
Dans les années 70, les hippies et les surfeurs connaissaient déjà bien ce mode de vie. Ils parcouraient l’Europe et le monde, à bord de leur Combi VW ou leur Estafette aménagée, à la recherche de coins sauvages pour se connecter à la nature et à la recherche des bons spots de glisse. Ça ne s’appelait pas encore la vanlife, et à l’époque, ils passaient pour de vrais babas en marge de la société, en quête d’un certain idéal de vie, sans contraintes ni obligations. Ils se posaient au bord des plages, face à la mer, sans que personne ne vienne les déranger. Leurs véhicules, le plus souvent bricolés par leurs soins, n’étaient ni homologués, ni technos, juste dotés du strict nécessaire pour une vie simple. Un matelas, un bidon d’eau, un réchaud et pas grand-chose de plus.
Une pratique “à l’ancienne” est toujours possible
Aujourd’hui… c’est différent !
Camping-cars à l’étape sur une aire d’accueil
Et cinquante ans plus tard, alors ? Les véhicules ont évolué, presque aussi confortables qu’une maison : chauffage stationnaire, douche chaude et WC, wifi à bord, grande autonomie électrique…
Il y a actuellement presque 600.000 véhicules de loisirs en circulation dans l’Hexagone, mais sur le fond, rien n’a vraiment changé. Les voyageurs contemporains cherchent toujours ce même idéal de vie, en quête de ce sacro-saint bonheur et de liberté. Nous sommes allés à la rencontre de plusieurs utilisateurs, voyageant en van, fourgon et camping-car afin de recueillir leurs ressentis sur leur douce vie de nomade.
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Jean-René : “J’aime cette vie minimaliste”
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Valérie : “Peu importe la destination, ça me ressource”
“Quand j’ai rencontré mon mari, il possédait déjà un van. Cela va donc bientôt faire 30 ans que nous vivons ensemble et nous avons toujours eu un véhicule de loisirs. Pour moi, c’est ma soupape de décompression. Dès que je monte à bord, j’oublie tout. Peu importe la destination, même quelques jours, ça me ressource. Je prends le temps de lire et je ne m’inquiète pas de savoir si le lave-linge est terminé ou si je dois arroser le jardin. C’est une vraie parenthèse dans ma vie de chef d’entreprise souvent stressante. Chaque hiver, nous partons pour plusieurs semaines au Maroc ou au Portugal pour profiter du soleil. J’aime cette vie faite de simplicité et de découverte, même si depuis le temps, nous savons qu’il y a aussi des contraintes liées à ce mode de vie, mais ça fait partie du jeu. Nous avons eu au moins six véhicules différents, mais finalement, peu importe l’aménagement ou la taille, l’essentiel n’est pas là. Ce cocon apporte des plaisirs que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Non, je ne me verrai pas partir en club de vacances ou en croisière ! À chaque retour de voyage, je trouve ma maison immense. Je me dis que l’on est un peu fou de vivre dans autant de mètres carrés quand on arrive à vivre dans si peu d’espace dans le camion. Vivement le prochain voyage !”
Radins sur les aires alors qu’un camping-car coûte cher ?
Claude et Chantal : “Ça devient compliqué, mais on aime toujours autant ça !”
Partie de pétanque entre camping-caristes
“Cela va faire 30 ans que nous faisons du camping-car. Notre premier véhicule, nous l’avions acheté d’occasion sur un coup de tête. Un Chausson capucine Acapulco que nous avons gardé 15 ans. À l’époque, les infrastructures d’accueil n’étaient pas aussi nombreuses qu’actuellement. Nous nous arrêtions un peu là où l’on voulait sans être embêté. Les choses ont bien changé, ça, c’est certain, mais dans un sens, c’est normal de structurer un peu le stationnement des camping-cars pour que ce ne soit pas l’anarchie totale. Nous, ça ne nous dérange pas.
“On ne va pas commencer à dire comme certains, c’était mieux avant.”
Il faut se rendre à l’évidence qu’avec la quantité de camping-car en circulation, il fallait faire quelque chose. Nous avons parcouru une grande partie de l’Europe depuis que nous ne sommes plus en activité. L’hiver, nous descendons au Portugal en Algarve. C’est certain, les aires de stationnement sont presque toutes complètes, et l’on se retrouve garé les uns à côté des autres, comme sur un parking. Mais pour nous, on s’en moque ! Nous avons des amis que nous retrouvons chaque hiver, avec qui nous partageons des balades, des parties de pétanque et des repas. La belle vie, quoi ! Pour certains, on passe pour des “bofs” mais on n’en a rien à faire. On aime par-dessus tout cette vie en camping-car plusieurs mois par an. Nous avons acheté l’an passé un intégral d’occasion de 7,20 m. Très luxueux, très confortable, mais finalement, ça ne change pas grand-chose qu’avec notre vieux Chausson de nos débuts. Peu importe la monture, c’est ce que l’on fait avec qui est important.”
Catherine et Jean-Marc : “À chaque fois, un réel plaisir de partir”
Catherine et Jean-Marc voyagent en van
“Nous en sommes à notre deuxième véhicule. Le premier (Léon) était un vieux Volkswagen T3, vert grenouille. Bien pour commencer à la retraite, mais il faut aimer la mécanique, et ce n’est pas trop notre truc. Donc, nous nous sommes fait plaisir en achetant un Glénan sur Trafic flambant neuf [un van compact à toit relevable de la marque Glénan Concept Car, NDLR]. C’est petit, tout doit être bien rangé et on optimise l’espace au mieux. Notre plaisir, c’est de voyager avec nos petits-enfants. Ils dorment en haut, sous le toit relevable, et leurs éclats de rires le soir nous confortent dans le choix de ce mode de voyage. À quatre, c’est du boulot pour ne pas mettre du bazar partout, mais finalement, c’est vite rangé. C’est à chaque fois un réel plaisir de partir, de même qu’un week-end pour vivre ces petites aventures. Nous ne regrettons pas notre acquisition, même si parfois, on nous a vendu le rêve de pouvoir stationner n’importe où. Nous sommes conscients qu’au vu du nombre de van en circulation, il fallait règlementer. Malgré ça, il nous tarde les beaux jours pour repartir sur les routes de campagne.”
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Magalie et Rodolphe : “Un confort que l’on ne soupçonnait pas”
Magalie et Rodolphe, camping-caristes
“À l’origine, nous sommes des motards. Le camping-car, on en voyait passer sans vraiment s’y intéresser. Les enfants devenus grands et sur les conseils d’un copain, nous avons craqué il y a maintenant deux ans. Et très franchement, si on avait su, on aurait commencé plus tôt. Dès que possible, nous chargeons notre camion pour partir en balade. Même à quelques kilomètres de la maison. C’est une bulle de tranquillité et aussi un confort que l’on ne soupçonnait pas. J’arrive même à prendre une bière dans le frigo sans me lever. Je plaisante, mais c’est assez incroyable que dans si peu d’espace, nous vivions aussi bien. Je dors comme un bébé et surtout, nous prenons notre temps. Nous sommes encore en activité et quand nous aurons plus de temps à la retraite, nous partirons plus longtemps, pour des destinations lointaines. Il est certain que le prix du camion représente un certain budget, mais on l’oublie rapidement au vu du plaisir qu’il nous procure.”
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Paul et Sandrine : “Sur les spots de glisse”
“Je vis sur la côte basque depuis mon enfance et je pratique les sports de glisse, surf, kite-surf et maintenant foil. Cela nécessite d’avoir un véhicule relativement grand pour transporter tout ce matos. Il y a 30 ans, j’avais un Ford Transit aménagé avec lequel j’ai fait de nombreux voyages, au Portugal, au Maroc, en Espagne. Puis les priorités de la vie de famille m’ont détourné du van. L’an passé, après une longue réflexion, je me suis racheté un fourgon nu, non aménagé. Un modèle de petite taille, car ici, au Pays Basque, les contraintes de stationnement sont drastiques. J’ai construit quelque chose de fonctionnel pour pouvoir dormir, manger et ranger le matos, et surtout modulable et facile à mettre en place.
Ce qui est dingue, c’est que le ressenti de conduire mon nouveau van est resté le même que celui de mes 25 ans. Un sentiment de liberté et de tranquillité. Quand je pars à la plage pour faire du foil, vous n’imaginez pas le plaisir que j’ai à me changer au sec, à boire une petite bière après la session. Avec Sandrine, mon amie, nous partons régulièrement en Espagne ou au Portugal sur les spots. Sandrine a vite adhéré à ce mode de vie. Dès que les conditions sont là, en seulement dix minutes, nous sommes sur la route. Quand nous ne serons plus en activité, on optera pour quelque chose de plus grand pour pouvoir vivre dedans plus longtemps, mais pour l’instant, c’est le top.”
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