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Défilé Comme des Garçons automne-hiver 2024-2025 : une mode qui gronde

Liberté d’expression
Vives émotions
Le look Comme des Garçons le plus instagrammable :
Les accessoires automne-hiver 2024-2025 que l’on a repérés :

Samedi 2 février 2024. Au mitan de la Fashion Week de Paris, Comme des Garçons surprend, sans surprise, les invités au défilé de la collection automne-hiver 2024-2025. La directrice artistique et fondatrice Rei Kawakubo est en colère et compte bien utiliser son médium de toujours, la mode, pour le faire savoir.

“Cette collection reflète mon état d’esprit actuel. J’ai de la colère contre tout ce qui existe dans le monde, surtout contre moi-même”. Voici la note d’intention, diffusant la voix de Rae Kawakubo qui accompagnait la collection Comme des Garçons. Une colère aux causes multiples qui transparait à travers des silhouettes entièrement noires, dérangeantes et saisissantes.

Liberté d’expression

Sur les notes de Beethoven, des mannequins immenses et sculpturales déambulent au milieu des invités. Parfois, elles s’arrêtent soudainement et fixent l’un des membres de cette foule compacte. Puis, elles poursuivent leur chemin, comme empêchées de s’exprimer, soumises à un devoir de catwalk. Pourtant, Rei Kawakubo ne s’est jamais souciée du système de la mode et de ses obligations. La philosophe de formation crée des formes et volumes, à partir d’une technique de drapage autour du corps typique de la mode japonaise, pour élaborer sa pensée et déployer son univers. Ainsi, cette saison, les vêtements sont recouverts d’un noir profond qui emporte tout sur son passage.

Vives émotions

Tandis que des châles en cuir a zip remonté empêchent les mouvements, les roses écloses de la neuvième silhouette sont comme figées dans du goudron. Un pantalon en cuir torsadé à volants entrave la démarche et même les noeuds, d’ordinaire si sensuels, sont transformés en noeuds d’esprit par accumulation faussement brouillon sur une robe en cuir. Exit l’esprit ludique. Le ton est grave et l’heure n’est pas à l’apaisement comme en témoignent des motifs de chaînes, apposés sur une robe à bords francs qui annulent toute sensation de confort, et des barbelés argents. Expressions d’un système défaillant, les motifs de la collection reflètent une violence sociale, un dérèglement qui nourrit une colère que Comme des Garçons appelle à rendre collective.