maladie auto-immune
Les maladies auto-immunes, comme le diabète de type 1, la sclérose en plaques, le lupus ou encore la polyarthrite rhumatoïde sont dues à un dérèglement du système immunitaire, lorsque l’organisme attaque ses propres cellules et tissus.
En France, l’Inserm estime que “5 à 10 % de la population mondiale est touchée par une maladie auto-immune, dont une grande majorité (80 %) surviennent chez les femmes”. La raison de ce constat échappait totalement aux scientifiques jusqu’alors, mais une équipe de chercheurs de l’Université de Stanford (États-Unis) pense avoir trouvé une explication.
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Cell, les chercheurs mettent en avant le rôle des deux chromosomes X et la présence d’une molécule spécifique appelée “Xist”, chargée de réguler ces chromosomes féminins.
Maladies auto-immunes : lee rôle de la molécule Xist, présente uniquement chez les femmes
La molécule Xist est chargée, au début de l’embryogenèse, au moment où il doit y avoir une décision entre un second chromosome X ou Y, de réguler les deux chromosomes X en désactivant l’un des deux dans les embryons.
Mais dans cette action, le dermatologue Howard Chang, auteur de l’étude, suppose que la molécule Xist serait responsable de réactions chimiques susceptibles d’expliquer l’origine des maladies auto-immunes.
Il a fait ce constat, car il a observé “beaucoup de patients atteints de lupus et de sclérose en plaques, parce ces maladies auto-immunes se manifestent sur la peau. La grande majorité de ces patients sont des femmes”, explique Howard Chang, professeur de dermatologie et de génétique dans un article relayé par l’Université de Stanford.
La réaction de Xist chez des souris mâles
Pour étudier l’action de la molécule Xist et vérifier son rôle dans le développement de maladies auto-immunes chez les femmes, le dermatologue a donc décidé de réaliser des tests sur des souris mâles en intégrant le gène Xist dans le génome de deux souches de souris.
Les chercheurs ont également analysé des échantillons de sang provenant d’humains atteints de lupus, de dermatomyosite et de sclérose systémique. Ils les ont ensuite comparé à des échantillons provenant de personnes sans maladie auto-immune. Les échantillons provenant de patients atteints d’une maladie auto-immune ont produit des niveaux plus élevés d’auto-anticorps en réaction aux protéines associées à Xist.
“Dans l’ensemble, les données ont souligné un ‘rôle important’ pour Xist en tant que moteur de l’auto-immunité, ce qui pourrait expliquer pourquoi les maladies auto-immunes sont plus fréquentes chez les femmes”, selon l’étude.
Le rôle de la molécule est toutefois à nuancer et ne pourrait constituer qu’une seule partie de l’explication : les facteurs environnementaux, l’alimentation, les comportements à risque comme le tabagisme peuvent aussi avoir leur part de responsabilité.
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