Actualité

Actualité à la Une

En Europe, les ventes de voitures électriques ont reculé fortement en janvier

en europe, les ventes de voitures électriques ont reculé fortement en janvier

Une borne de recharge dans un parking public, le 13 février 2024.

Marche arrière pour l’électrique. Selon un communiqué de presse publié ce mardi 20 février par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), «en janvier 2024, le marché européen des voitures neuves a rebondi après le ralentissement connu en décembre 2023, les immatriculations de voitures ayant augmenté de 12,1 % sur un an.» Une bonne nouvelle pour les constructeurs, moins pour la baisse des émissions de gaz à effet de serre… D’autant plus que la part des voitures électriques vendue dans le marché européen a reculé pour se situer à 10,9 %. En août 2023, ce chiffre avait pour la première fois dépassé les 20 %, et s’établissait à 14,6 % sur l’ensemble de l’année 2023 (16,8 % en France).

Avec un peu moins de 93 000 voitures électriques vendues au mois de janvier dans l’Union européenne, les chiffres de l’électrique en Europe peuvent sembler moroses, mais ils représentent tout de même une augmentation de 28,9 % sur un an, par rapport à janvier 2023. A la même époque, la part de marché de l’électrique représentait 9,5 %. Selon l’ACEA, «les quatre plus grands marchés de la région – qui couvrent 66 % de toutes les immatriculations de voitures électriques – ont enregistré de solides hausses [par rapport à janvier 2023] : la Belgique (+75,5 %), les Pays-Bas (+72,2 %), la France (+36,8 %) et l’Allemagne. (+23,9 %).»

En ce début d’année, les ventes de voitures électriques sont fortement touchées par la suppression brutale en Allemagne du bonus environnemental pour les particuliers, qui soutenait les achats de ces véhicules encore bien plus chers que leurs équivalents thermiques. Une mesure d’urgence prise pour couper dans les dépenses de l’Etat, conséquence de la décision du Tribunal constitutionnel de novembre 2023 qui a privé le budget de plusieurs milliards d’euros.

Le secteur électrique français inquiet

En France, la mise en place début 2024 du «leasing social» (ou «leasing électrique») par le gouvernement, a entraîné le rabotage d’un certain nombre d’autres aides. Ce projet doit permettre à 50 000 ménages parmi les plus pauvres d’accéder à une voiture électrique pour 100 euros par mois. Pour le financer, le gouvernement a acté la suppression du bonus à l’achat d’utilitaires pour les entreprises, une baisse de 1 000 euros des aides sur le bonus écologique pour les plus riches, ainsi que des limitations sur la prime à la casse.

De quoi inquiéter l’écosystème tricolore de la voiture électrique. Ce mardi 20 février, l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere) alerte contre des annonces qui font «peser un risque de freinage brutal sur l’électrification des flottes». Elle craint que les entreprises ne soient privées «d’un soutien financier essentiel pour mettre en œuvre la transition de leurs flottes mais aussi réaliser les autres investissements associés nécessaires en termes d’infrastructures de recharge». Le secrétaire général de l’Avere, Clément Molizon, a défendu que pour investir dans la transition énergétique, «les entreprises ont besoin de stabilité, de prévisibilité, et pas d’un couperet qui tombe sur les aides du jour au lendemain».

Le diesel repasse devant l’électrique

En janvier 2024, les ventes de moteurs diesel, pourtant en chute libre depuis plusieurs années, sont repassées devant celles des véhicules électriques, avec 13,4 % de part de marché. Cela même alors que les ventes de diesel enregistrent de mauvais chiffres en janvier, avec un recul de 4,9 % par rapport à janvier 2023. Le diesel a particulièrement reculé en France (-23,4 %), alors qu’il a légèrement augmenté en Allemagne (+4,3 %).

Tout comme l’électrique, la part des ventes de voitures hybrides (essence et diesel) en janvier 2024 a légèrement reculé par rapport à 2023, avec 28,8 % du marché. Toutefois, selon l’ACEA, «les nouvelles immatriculations de voitures hybrides électriques dans l’UE ont augmenté de 23,5 %, propulsées par une croissance significative en Espagne (+26,5 %), en France (+29,9 %), en Allemagne (+24,3 %) et en Italie (+14,2 %)». De quoi permettre aux voitures hybrides électriques de conforter «leur position de deuxième choix préféré des acheteurs de voitures de l’UE», avec 30 % des ventes. L’ACEA remarque que «la part de marché combinée des voitures essence et diesel s’élevait à près de 50 % en janvier 2024, soit une baisse par rapport aux 54 % d’il y a un an.»

Toutes motorisations confondues, le marché européen de l’automobile est en croissance continuelle sur les douze derniers mois, mais reste à un niveau historique très bas, avec 851 690 ventes en janvier 2024. Depuis un an, les pénuries de puces électroniques et les problèmes logistiques ont limité son développement, les principaux marchés comme l’Allemagne, l’Italie, la France ou l’Espagne ayant connu de fortes hausses en trompe-l’œil.

TOP STORIES

Top List in the World